Publié le 14 mai 2013 à 2h00 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 15h49
Un candidat dont la voix porte
Une salle comble, des personnes contraintes de suivre le meeting de l’extérieur, des projets (lire papier précédent ), des phrases chocs, Eugène Caselli a incontestablement réussi son entrée dans les primaires socialistes pour la Mairie de Marseille. Mais d’abord, avant tout, une minute de silence en hommage à Mokded Khetimi, 33 ans, qui était un fonctionnaire modèle de la Communauté urbaine Marseille Provence Métropole, un employé exemplaire à la Direction de la propreté Urbaine, assassiné le 9 mai après une banale altercation rue Rodolphe-Pollack, dans le 1er arrondissement de Marseille.
Puis entre la vedette de la soirée : « Je suis venu vous dire que je porte un rêve nourri de réalités pour Marseille ». De faire le lien avec MPM, d’expliquer qu’il « travaille au quotidien pour cette ville, uniquement dans cette ville, sept jours sur sept ». Il rappelle que, malgré une majorité de droite, « aucun de ses budgets n’a été mis en difficulté, aucun rapport n’a été rejeté ». Il juge avoir avancé, « mais, je sais, il reste beaucoup à faire ». Il égratigne à ce propos : « Moi, je préfère l’efficacité sans tapage aux coups d’éclats médiatiques sans lendemain. Moi, je préfère un élu dont la voix porte plutôt qu’un élu qui parle fort ».
« un maire à temps plein »
Il rappelle avoir travaillé trente ans à la Caisse d’Épargne : « Je n’ai été élu qu’en 2008. Aussi je ne dois rien à la politique sauf l’essentiel:pouvoir servir ma ville de toutes mes forces. Depuis cette époque j’ai été l’initiateur d’une méthode politique inédite dans l’histoire de notre ville,rassemblant mon camp et au-delà, non pas pour faire ami-ami avec la droite, mais pour faire avancer les projets pour Marseille ».
Il lance : « Je suis, aujourd’hui, président de la communauté urbaine à temps plein. Unique candidat aux municipales, à gauche comme à droite, à n’avoir qu’un seul mandat. Alors, nul besoin de l’assurer aux électeurs : je serai demain, évidemment, un maire à temps plein ».
Puis d’évoquer qu’il est enfant de Marseille.« Nous sommes les enfants de Marseille, fils de la Méditerranée, du Maghreb, de l’Afrique, des Balkans. Fils de l’Orient et de l’Occident. Tous acteurs d’un futur à bâtir, sans mépris, sans fatalisme. Soyons réaliste, rêvons. C’est notre mot d’ordre ».
« Marseille est une chance »
Il dresse le tableau de Marseille, ses zones d’ombre comme ses potentialités : « Marseille est une chance, mais elle a besoin d’un élan nouveau, elle a besoin de cette alternance que je veux porter. 18 ans de droite, ça suffit. Marseille a besoin de tourner la page. Elle a besoin d’être rassemblée, apaisée, gouvernée et pilotée pour relever le pari du futur ».
Après avoir décliné son programme, il aborde les problèmes sociaux ; « Je serais un maire qui refuse d’être spectateur, mais un maire qui se veut être médiateur. J’apporte mon soutien, en tant qu’élu et homme de gauche, aux salariés de FRALIB en lutte, aux agents de la SNCM légitimement inquiets, aux salariés des Moulins Maurel dans la difficulté, aux Virgin dans le doute, à tous ceux qui craignent pour la perennité de leur emploi, tout en nous félicitant que le personnel de la clinique Beauregard soit enfin sorti d’affaire et que la Mutualité soit préservée, après des mois de combat ».
« Nous devons débattre, avec intelligence »
Il avance : Rassembler pour que Marseille gagne, apaiser pour que Marseille soit dynamique, gouverner pour qu’elle soit respectée, piloter pour qu’elle prenne toute sa place en France, en Méditerranée et en Europe. La tâche est immense, elle est intense, elle demande une action résolue et du courage. Je n’en manque pas ».
Et c’est en fin de discours qu’il abordera les primaires : « aujourd’hui nous sommes dans un moment de travail. Nous sommes au travail, et je dis « nous », les socialistes, les candidats aux primaires, Marie-Arlette, Samia, Henri, Patrick, Hecen, Hafid, Elisabeth… Je les salue. Nous devons débattre, avec intelligence, sans perdre de vue l’intérêt supérieur de la gauche. Nous devons confronter nos projets. Nous devons assumer nos différences mais montrer aussi que l’on sait jouer collectif. Viendra le temps de l’arbitrage républicain par le vote puis celui du rassemblement et, enfin, n’en doutons pas, celui de la victoire ».
Une entrée en campagne incontestablement réussie.
Michel CAIRE