Publié le 9 février 2015 à 22h00 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 18h37
Les chiffres de la délinquance baisse à Marseille comme le diront, en plusieurs occasions, le Premier ministre, Manuel Valls et son ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, il n’empêche, les tirs à la kalachnikov à la Castellane (16e) le matin même de la visite ministérielle fait débat. Provocation ? Manipulation ? Ou, comme l’avance les deux ministres, la preuve que l’action qu’ils mènent porte ses fruits, crée des tensions entre réseaux telles qu’elles aboutissent à un résultat qui a n’en point douter, entraînera une intervention policière encore plus importante dans cette cité.
Avant tout, c’est sur «la durée» que le gouvernement entend être jugé. Et les chiffres à Marseille, grâce «aux efforts» de l’État et de la Ville, font que les résultats sont là. Manuel Valls de considérer: «Les trafics ne sont pas une fatalité». S’adressant aux forces de l’ordre auxquelles il a rendu hommage, il avance: «Nous devons être conscients que le combat que nous menons, que vous menez, ne peut se gagner que grâce à la méthode, à la persévérance et à l’obstination».
«Des résultats plus qu’encourageants»
Et le Premier ministre d’afficher des résultats chiffrés qu’il qualifie de «plus qu’encourageant», tant pour Marseille que pour les Bouches-du-Rhône. « A Marseille, précise-t-il, au cours des deux dernières années, les atteintes aux personnes ont diminué de près de 29%, et même de 46% pour les violences physiques crapuleuses. Les règlements de comptes ont diminué de façon significative: 10 individus tués en 2014 contre 18 en 2012. Le nombre des atteintes aux biens a baissé de plus de 11% en deux ans. Le nombre de vols à main armée a diminué de 32%. Quant aux cambriolages, ils ont baissé de 6%». Dans le département, la baisse des atteintes aux personnes sur 2 ans est de 20%, de 40% pour les violences physiques crapuleuses. Le nombre de règlements de comptes mortels est passé de 23 à 19. Les atteintes aux biens ont baissé de 5% au cours des 24 derniers mois, elle est de 29% pour les vols à main armée.
S’agissant plus spécifiquement des deux zones de sécurité prioritaire «les saisies ont été particulièrement importantes : 216 armes, 1,8 tonne de cannabis, 102 kg de cocaïne et près de 6 millions d’euros d’avoirs criminels ont été saisis au cours des deux dernières années». Des zones qui ont permis « de mieux coordonner l’action des forces de sécurité, et ce de manière pragmatique. Les opérations de sécurisation, de lutte contre la criminalité, d’investigation de proximité, de recueil puis d’exploitation judiciaire du renseignement opérationnel sont désormais conçues et mises en œuvre en fonction des réalités du terrain».
«Ce sont 460 personnels supplémentaires qui sont venus renforcer l’action en faveur de la sécurité »
Une approche globale qui ne se réduit pas à la seule dimension sécuritaire puisque, au-delà des forces de l’ordre, elle mobilise l’Éducation Nationale, les Finances publiques, la santé, l’URSAFF, la CAF, les collectivités territoriales et les établissements publics associés (Ville de Marseille, MPM, régie des transports), des bailleurs sociaux et des entreprises, des acteurs associatifs. «Cette approche globale s’applique en cinq phases successives : répression, dissuasion, amélioration du cadre de vie, action sociale et, enfin, phase que l’on pourrait qualifier de « service après-vente », qui passe par le maintien de la pression policière après le retrait des forces mobiles», explique-t-il.
Puis de rappeler: «Ce sont 460 personnels supplémentaires qui sont venus renforcer l’action en faveur de la sécurité de la population dans le département».
Concernant les événements qui se sont produits à la Castellane, le Premier Ministre déclare: «Il n’y a pas de cités interdites, de zones de non-droit. D’ailleurs nous avons pu intervenir rapidement ce qui n’aurait pas été le cas, il y a quelques années». Bernard Cazeneuve de souligner: «Nous luttons contre les trafics de drogue avec des moyens significatifs. 40 cités sensibles ont été réinvesties grâce à la politique d’approche globale. Ce travail provoque une forte pression sur les réseaux qui en viennent à se battre entre eux. C’est ce qui s’est produit ce matin. Et nous avons récupéré des armes, une vingtaine de kilos de drogue… et des empreintes et de l’ADN qui nous permettrons de démanteler un réseau».
Enfin, Manuel Valls réaffirme l’importance qu’il attache à la métropole: «Je comprends les inquiétudes, les interrogations mais il faut comprendre que la métropole est importante pour ce périmètre mais aussi pour la France. Il est de l’intérêt général que Marseille, porte de la Méditerranée, dispose de moyens supplémentaires».
Michel CAIRE