Publié le 9 février 2015 à 22h30 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 18h37
Le Premier ministre Manuel Valls, la ministre de l’Éducation nationale Najat Vallaud Belkacem et le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve se sont rendus au Site-mémorial du Camp des Milles ce lundi 9 février dans le cadre de leur visite à Marseille. Le Premier a, à cette occasion, insisté sur la gravité de la situation: «Nous sommes sur le fil du rasoir. La société peut tomber d’un côté comme de l’autre». Alain Chouraqui, Président de la Fondation du camp des Milles, a pour sa part souligné qu’à ses yeux cette troisième visite du Premier ministre au Site-mémorial démontrait «une attention particulière aux leçons de l’histoire; face aux défis actuels, l’éducation citoyenne, les armes de l’esprit, sont complémentaires des nécessaires armes sécuritaires (…) Le Site-mémorial montre ainsi jusqu’où peuvent mener l’extrémisme et le potentiel explosif des racismes et de l’antisémitisme. Les clés de compréhension qu’il propose expliquent aussi comment un tel engrenage menace radicalement le vivre ensemble et la paix publique». Et d’insister sur l’actualité que nous avons eu à connaître: «On voit bien la tenaille entre l’extrémisme islamiste et l’extrême-droite, et, en face, il y a eu le sursaut républicain, un sursaut que nous allons essayer de nourrir afin qu’il se poursuive avec la mise en place d’un Brevet citoyen et des rendez-vous citoyens». Plus de 150 élèves de centres sociaux et d’établissements d’éducation prioritaire de Marseille et d’Aix-en-Provence étaient réunis au Site-mémorial pour échanger avec ces hautes personnalités lors de ce premier« Rendez-vous citoyen» que la Fondation du Camp des Milles a décidé d’organiser pour poursuivre la réflexion et la mobilisation citoyennes après les événements tragiques du début janvier. Ces jeunes visiteurs, mais aussi leurs accompagnateurs, ont ainsi questionné longuement les ministres sur les valeurs de la République, la Liberté, l’Égalité, la Fraternité et la Laïcité. Manuel Valls avance : «Le combat pour la liberté se mène avec les armes de la guerre dans le cadre du droit, et on le combat avec l’esprit grâce à ce que vous apprenez ». Et ce combat doit être permanent car «il y a quelques semaines, nous pensions être dans une démocratie apaisée où les caricatures, la liberté de dire ce que l’on pense, étaient possible. Et on a tiré sur des journalistes parce que journalistes, sur des policiers parce qu’ils les protégeaient, sur des juifs parce que juifs. Et, dans les jours qui ont suivi, jamais autant de synagogues, de mosquées ont été attaquées». Puis d’insister sur l’importance de la Fondation du camp des Milles : « Ce lieu mémoire est magnifique, il éveille l’esprit pour vous permettre de devenir ce que vous allez être : des citoyens».