Publié le 16 février 2015 à 17h23 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 18h41
C’était «Mimi, scènes de la vie de bohème », samedi soir au Grand Théâtre de Provence à Aix. Un opéra de Frédéric Verrières librement inspiré de Giacomo Puccini. Au milieu d’un fatras innommable de bondieuseries, carcasse de voiture, instruments de musique, matelas et autres objets hétéroclites, qui veut être à la fois la mansarde, le café Momus, la barrière d’Enfer et la taverne, les artistes vivent les scènes de la vie de bohème dans le brouhaha des cris des uns et des autres, les sons de la partition composée par Frédéric Verrières, le tout entrecoupé par quelques notes et extraits d’airs composés par Puccini. Pour tenter de donner du sens à ce salmigondis, je me suis penché sur le propos de Frédéric Verrières publié dans le programme. J’ai dû m’y reprendre à plusieurs fois pour comprendre quelque chose, un peu comme si ce que je voyais sur scène était la transcription confuse de ces lignes. Si « ce qui se conçoit bien s’énonce clairement». On en est loin ici. Et au bout du compte, je n’ai toujours pas compris la finalité de cette entreprise, à mon sens, de destruction qui, mais peut-il en être autrement, est une création, une renaissance de l’œuvre pour son auteur. Lorsque l’on s’attaque aux mythes, mieux vaut être solidement armé. Avec cette «Mimi», Verrières et son équipe y sont allés la fleur au fusil.
Dommage car de Camélia Jordana à Pauline Courtin, de Judith Fa à Christian Helmer, de Christophe Gay à la « métalleuse » Caroline Rose en passant par les musiciens de l’Ensemble Court-circuit il est indéniable que le travail fourni est conséquent et que l’investissement de tous ne fait aucun doute. Oui, vraiment dommage que cette débauche d’énergies ne débouche que sur du vide; ou presque. La troupe avait les qualités requises pour défendre un propos mieux construit, cohérent et respectueux, au-delà des «mutations», de la musique de Puccini.
Michel EGEA