Publié le 27 mars 2015 à 8h37 - Dernière mise à jour le 1 décembre 2022 à 15h34
Selon une étude menée auprès de 500 hommes, femmes et transgenres qui travaillent dans l’industrie du sexe sur le territoire français, la quasi-totalité des prostitués sont opposés à la pénalisation des clients parce qu’ils craignent que cela les fragilise et les mette en danger.
Durant l’année 2014, Nick Mai, professeur de Sociologie à l’Université Métropolitaine de Londres, a mené un sondage sur la prostitution et la migration dans le cadre d’une recherche scientifique financée par la Fondation A*MIDEX et basée au Laboratoire Méditerranéen de Sociologie de la Maison Méditerranéenne des Sciences de l’Homme – Lames (UMR 7305) à Aix-en-Provence.
L’étude a été menée sur divers lieux de prostitution à Paris, Lyon et Marseille mais aussi sur le web. Elle a ciblé les groupes de migrants les plus impliqués dans le phénomène et a inclus la diversité des modes de travail dans l’industrie du sexe.
La grande majorité des répondants a décidé de se prostituer à l’âge adulte. Seule une minorité de femmes migrantes, la plupart nigérianes, ne l’ont pas décidé et disent être contraintes de continuer pour faire face à des difficultés économiques.
Parmi les répondantes, celles qui n’ont pas décidé de se prostituer se sont particulièrement opposées à la pénalisation car elles estimaient que la perte de revenus les rendrait encore plus vulnérables et précaires.
Plusieurs répondants ont déclaré que les débats sur la pénalisation des clients ont déjà eu des effets anticipés très négatifs, avec une baisse notable du nombre de clients et des tarifs les forçant à prendre plus de risques.