Publié le 25 mai 2015 à 10h54 - Dernière mise à jour le 1 décembre 2022 à 15h31
Présentée à l’Assemblée nationale par les députés Alain Claeys et Jean Leonetti, discutée en séance publique les 10 et 11 mars, la «proposition de loi créant de nouveaux droits en faveur des malades et des personnes en fin de vie», a été adoptée en première lecture le 17 mars 2015.
Elle instaure l’opposabilité des directives anticipées et la possibilité concertée de sédation profonde et continue quand l’issue est jugée proche et inéluctable. S’il s’agit d’une avancée qui s’inscrit dans l’esprit de la proposition 21 qu’avait formulée le candidat François Hollande, il ne s’agit que d’une avancée, prudente et encore ambiguë. Or tôt ou tard le consensus social évoluera inéluctablement vers la légalisation de la mort librement choisie.
Et c’est précisément le combat résolu que mène inlassablement l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (ADMD), désormais riche de plus de 62 000 adhérentes et adhérents sur l’ensemble du territoire à travers ses 120 délégations.
Indiquant: Le 19 novembre 1979 déjà, l’écrivain Michel L. Landa, inspiré par une proposition de loi du sénateur Henri Caillavet, signait dans le journal Le Monde un article fondateur intitulé «Un droit» où il imaginait «une culture où la mort serait appréhendée comme la métamorphose qu’elle est réellement». 35 ans plus tard, en France, on n’imagine rien de tel : la mort, inévitable pour tout être qui a vu le jour, reste un déni, un tabou, et on n’aborde sa réalité qu’en cas de force majeure. Pourtant 600 000 personnes décèdent en France chaque année. Une par minute. Est-il raisonnable, est-il honnête de prétendre que ces disparitions sont majoritairement paisibles? La réalité est bien plus dérangeante : 250 000 malades meurent à l’hôpital. Or les soignants en milieu hospitalier, toutes professions confondues, estimaient dans un sondage de l’Office National de la Fin de Vie en 2011, qu’un tiers de ces décès se déroulent dans des conditions acceptables. Ce dernier qualificatif, déjà restrictif, signifie donc que les deux tiers de ces personnes meurent dans des conditions inacceptables… Et ne doit-on pas s’interroger sur le sort de toutes les personnes qui ne meurent pas en structure de soins ? Les lois Kouchner de 2002 et Leonetti de 2005, méconnues du grand public, ne sont que très imparfaitement appliquées par les professionnels de santé. Bien que favorables à plus de 90 % au suicide assisté et à l’euthanasie active, 2,5% seulement de nos concitoyennes et concitoyens ont rédigé des directives anticipées avec mention d’une personne de confiance. Le trop petit nombre de services de soins palliatifs sensés assurer l’accompagnement des mourants et de leur entourage, est flagrant».
Conférence-débat organisée par la délégation des Bouches-du-Rhône de l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité, le samedi 6 juin 2015 à 15 heures, à La Cité des Associations, Salle de conférences, 93 La Canebière, 13001 Marseille