Publié le 25 février 2015 à 22h57 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 18h41
Les élus du Conseil régional des jeunes de Provence-Alpes-Côte d’Azur ont réfléchi, lors de la plénière, ce vendredi 20 février, à la définition du pacte social français, aux freins à sa réalisation et aux solutions qui pourraient être mises en œuvre. Pour eux: «Le pacte social est un privilège à garder ». Et de définir ce pacte: « Les valeurs de la République, dont les principales sont liberté, égalité et fraternité, qui unissent les citoyens quelles que soient leurs différences». Une analyse qui mérite que l’on s’y arrête. Les jeunes élus de définir ce qu’ils considèrent être des freins. Ils placent en premier: «L’inégalité de traitement de l’information». Pour eux, en effet: «Les événements négatifs et sensationnels sont trop largement médiatisés». En deux, viennent les difficultés liées à l’emploi : «Les jeunes ne sont pas jugés sur leurs compétences mais sur leurs diplômes». Ils déplorent ensuite «les écoles ne sont pas mixtes», du point de vue social. Ils critiquent «un mille-feuille administratif qui rend difficile l’accès aux aides sociales». Jugent qu’«il est difficile d’appréhender la notion de fraternité». Enfin, les jeunes élus considèrent qu’il existe un dernier frein: «La perte de l’amour de la France, de la notion de patriotisme».
«Combien nous pouvons être heureux dans notre pays»
Au-delà du constat les auteurs du texte avancent des propositions. Pour eux: «Il faut lutter contre le principal ennemi du pacte social, contre le communautarisme, lutter contre sa mise en œuvre en mettant en place la mixité sociale, en particulier dans les établissements scolaires et dans les cités. Ainsi nous développerons une culture commune à tous, celle de France». Ils invitent à se reconnaître en la France car, expliquent-ils: «Nos expériences de mobilité internationale nous ont montré combien nous pouvons être heureux dans notre pays».
Ils souhaitent que les rencontres interculturelles soient favorisées «pour ouvrir les esprits», apprendre à se trouver des points communs «afin de ne pas focaliser sur les différences». Pour ce faire, ils estiment qu’ils est important de favoriser et promouvoir les lieux d’échanges citoyens. «En créant, par exemple des structures semblables au Conseil régional des jeunes, où chacun peut exprimer ses idées et proposer des solutions à d’éventuels problèmes.»
«Nous formerons, poursuivent-ils,de futurs citoyens patriotes, des enfants de la République qui seront fiers de leurs droits et qui combattront l’extrémisme, le terrorisme, le racisme et les discriminations sous toutes ses formes».
Les jeunes élus de constater: «Il existe une certaine individualisation de la société qui nous fait perdre la notion de Fraternité, pourtant très importante. Mais, nous l’avons vu, lors de grands événements où les citoyens sont bousculés. La Fraternité refait surface, comme lors de la manifestation du 11 janvier. Pour nous, il est également important de redéfinir la laïcité, l’expliquer, la faire comprendre. La laïcité est une chance, elle doit être une fierté».
Ils en viennent aux médias : «Ils ont un rôle important dans l’information mais nous ne sommes pas tous éduqués, sensibilisés à la compréhension de leurs messages. Il est important d’avoir accès à un grand nombre d’informations, il est tout aussi crucial de pouvoir en retirer sa propre opinion».
Enfin, le Conseil régional des jeunes avance : «Se sentir citoyen, c’est aussi trouver sa place dans sa société et cela passe forcément par l’emploi. Être utile ne peut se faire si l’on ne permet pas une première expérience. Il est donc nécessaire de trouver la méthode favorisant le recrutement par compétences».
Michel CAIRE