Publié le 12 mars 2015 à 22h30 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 18h42
FO-Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) vient de tenir une conférence de presse à Marseille en présence de Pierre Giacometti, secrétaire général FO-CCI. Il explique aux côtés de responsables locaux et régionaux ce qui pousse son organisation, nationalement, à appeler avec la CGT et Sud à une journée de grève interprofessionnelle le 9 avril. Il précise que FO-CCI déposera un préavis de grève pour le même jour afin de demander le retrait du Pacte de responsabilité, l’arrêt des mesures préconisées par l’IGF et l’IGAS et la revalorisation du point d’indice.
Pierre Giacometti revient les raisons de cette mobilisation : «Dans le cadre de l’application du Pacte de Responsabilité ce sont près d’un quart des agents de Chambre qui sont menacés de perdre leur emploi d’ici fin 2017. D’une part, il s’agit de trouver 50 milliards d’économie, le gouvernement ponctionne près de 800 millions directement dans la trésorerie des Chambres. Et afin «d’alléger les charges des entreprises sur 3 ans», il diminue de 37 % la principale ressource des CCI (La TFC, Taxe pour Frais de Chambre), c’est un cadeau de près d’un milliard aux grandes entreprises pour la période de 2015 à 2017». «Nous sommes là, poursuit-il, devant le casse du siècle. Et, l’ampleur des suppressions de postes est telle que, dans n’importe quelle entreprise cela aurait un impact médiatique national.»
En effet, explique-t-il : «CCI France annonce près de 6 000 licenciements en trois ans, une trentaine de CCI seront en impasse de trésorerie d’ici la fin 2015. La CCI de Lorraine a supprimé en 2014 un poste sur cinq (103 sur 490), 40 licenciements en Rhône-Alpes et suppression de 150 poste à venir… La liste est longue, c’est la mise à mort du réseau».
«Cette politique va conduire une trentaine de chambres de commerce à être en cessation de paiement d’ici la fin de l’année»
Il dénonce également: «La répartition des prélèvements par région est totalement inégalitaire. De plus, cette politique va conduire une trentaine de chambres de commerce à être en cessation de paiement d’ici la fin de l’année».
Le syndicat tient également à préciser que ce dossier représente un véritable enjeu de société. «Au-delà de sa mission historique de représentation et de promotion des intérêts de ses quelques 2,5 millions d’entreprises ressortissantes, le réseau des CCI a développé lors de ces cinquante dernières années de multiples services à destination des entreprises».
Les Chambres appuient à la création et à l’accompagnement des entreprises. Il est aujourd’hui le premier réseau d’accompagnement des porteurs de projets de création ou de reprise d’entreprises, notamment avec l’accueil pour les démarches administratives, formation lors de l’installation, missions de conseil ou de soutien auprès des PME. Elles contribuent également au développement à l’international.
« Leur rôle en matière de formation et de développement des compétences est on ne peut plus important puisqu’il s’agit du 2e formateur après le ministère de l’Éducation nationale, avec 500 établissements de formation, 620 000 personnes formées chaque année, dont 400 000 de formation continue, 100 000 apprentis dans 150 CFA, 100 000 étudiants dont 60 000 dans les écoles supérieures de commerce et de management ». Et de dénoncer à ce propos, avec force: «La privatisation des Écoles d’Enseignement Supérieur, avec la création d’un nouveau statut de société anonyme à objet éducatif. En clair ces écoles vont être gérées comme des clubs de foot…». Enfin les CCI sont impliquées dans l’aménagement du territoire et la gestion d’équipements ou d’infrastructures : 90 plates-formes aéroportuaires, 93 ports, 2 ponts (Normandie et Tancarville), 123 zones d’activité économique, 24 zones logistiques ou centres routiers, 18 palais des congrès et 51 pépinières et incubateurs d’entreprises. Là encore des privatisations sont à l’œuvre.
En Paca, deux présidents ont démissionné et les élus annoncent la suppression de près de 300 postes.
Michel CAIRE