Publié le 22 mars 2015 à 23h30 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 18h47
L’UMP-UDI est, peut-être à la veille d’une victoire historique dans les Bouches-du-Rhône, mais avec 26,7% des voix, il est devancé par le FN au soir du premier tour avec 33,5% des voix. Un FN qui sera présent dans les 29 cantons du département, il arrive 16 fois en tête contre 8 fois l’Union de la droite, et cinq fois la gauche. La question du vote républicain est donc au centre des enjeux du second tour. Il est à noter l’effondrement du PS, les candidats sous cette étiquette n’obtiennent que 5,9% des voix. Un échec historique.
«Ce soir nous pouvons acter un très bon résultat pour la Droite et le Centre. C’est même un résultat historique puisque nous serons présents au second tour dans 18 cantons sur 29. Pour la première fois nous sommes en situation de gagner les Bouches-du-Rhône», avance Martine Vassal, leader de l’UMP-UDI dans les Bouches-du-Rhône. Si la satisfaction est là, il n’est point encore question de triomphalisme. Elle n’en note pas moins: «L’abstention est moins forte que prévue, la sanction est d’autant plus forte pour François Hollande. Ici les socialistes, masqués, cachés, ont été fortement sanctionnés».
«Aujourd’hui, nous pouvons le dire, c’est la fin de la majorité départementale»
« Aujourd’hui, poursuit-elle, nous pouvons le dire, c’est la fin de la majorité départementale. Et l’extrême-droite n’a pas réussi son pari. Il l’a d’autant moins réussi qu’il n’avait qu’un ersatz de programme, dicté par Paris, à proposer dans tous les cantons de France». Elle indique qu’une réunion se tiendra ce lundi pour définir la position au deuxième tour face au FN : «car nous sommes une équipe, c’est ainsi que nous avons pu obtenir les résultats de ce soir, c’est ainsi que nous allons continuer de travailler. En attendant, nous avons dans le département trois triangulaires, j’attends de voir si la Gauche aura le courage de se désister».
Le sénateur Bruno Gilles indique pour sa part : «Il faut rester modeste, pas question de fanfaronnades, nous attendons et nous travaillons».
«Ce petit parti de la Force du 13 qui va grandir»
Mais pour Jean-Noël Guérini, La Force du 13, il n’est pas question de déposer les armes, il entend bien se battre jusqu’au bout. Le binôme, Jean-Noël Guérini et Lisette Narducci arrive sous les applaudissements des militants, au siège de campagne rue de la République à Marseille. C’est Lisette Narducci qui annonce les résultats du canton Marseille 2 où ils sont candidats, en lançant: «Nous sommes premiers devant l’ensemble des candidats de la circonscription avec 34,17% devant le FN qui a obtenu 23,61% et l’UMP/UDI 12,72% ».
Jean-Noël Guérini de remercier les électeurs et les électrices d’avoir soutenu «ce petit parti de la Force du 13 qui va grandir». Il appelle tous les républicains «à se mobiliser dimanche prochain pour faire barrage à l’extrême droite». Et d’insister : «Dans les Bouches-du-Rhône, la majorité départementale a obtenu, quoiqu’en pensent certains, de bons résultats.» Selon Jean-Noël Guérini, « les divisions ont malheureusement provoqué l’élimination de plusieurs candidats conseillers généraux sortants comme à Allauch, j’ai une pensée pour Daniel Garcia ou à Vitrolles pour Gachon.» Et de fustiger le gouvernement: «Mais en même temps, il n’y a pas que les divisions, il y a la politique du gouvernement, sur le plan économique, la solidarité, qui n’est plus acceptée par les Françaises et les Français .Si le Président de la République et ce gouvernement ne tiennent pas compte des messages que leur ont adressés les Français, je ne sais plus à quel saint, il faudra se vouer demain». «Le Premier ministre, poursuit-il, depuis 2 mois fait campagne contre le Front national mais, nous, les républicains nous sommes opposés au FN et pour le combattre il faut le faire sur de véritables politiques et non pas dire uniquement aux Français mobilisez-vous contre le FN.»
«Les petits calculs politiciens marseillais et parisiens ont conduit à la multiplication des candidatures»
Il condamne: «Les petits calculs politiciens marseillais et parisiens qui ont conduit à la multiplication des candidatures.» Indiquant que sur cette circonscription «on avait tout le monde contre nous. Et nous avons résisté à cette adversité puisque nous sommes arrivés en tête.» Et de s’insurger : «Dans ce contexte, il est choquant et inconcevable que des candidats battus appellent à voter blanc contre l’extrême droite. Contre la menace du Front national, ancré dans le paysage départemental, il est vital de rassembler tous les républicains et tous ceux qui sont attachés à notre territoire.»
Il appelle à nouveau à l’union, la responsabilité et à « la mobilisation de tous ceux qui veulent faire vivre les valeurs de la République». «J’ose espérer, insiste-t-il, que la droite républicaine, elle aussi, confrontée à la poussée du FN adoptera une attitude responsable et ne cédera pas au fameux ni/ni.»
Jean-Noël Guérini d’annoncer qu’avec Lisette Narducci, ils vont se retrousser les manches car «demain sera un autre jour».
Patricia MAILLE-CAIRE et Michel CAIRE
Il est à noter que dans le département le Front de Gauche obtient 4,2% et le PCF 4,1% , le rassemblement des deux révèle un frémissement. Le PS obtient donc 5,9% des voix, l’Union de la Gauche, 6, 8% et les divers gauche, 12%.