Publié le 16 avril 2015 à 13h25 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h44
La présentation du Tableau de bord de la compétitivité métropolitaine a été l’occasion d’un focus sur le tourisme d’affaires. Tour à tour Vincent Gaymard, président du GNC (Groupement National des Chaînes Hôtelières), Catherine Casadeï, directrice de la Safim, Pascale Bigo, responsable développement des Congrès de l‘Office de Tourisme de Marseille et Nicolas Bodin, responsable du Bureau des Congrès, directeur adjoint de l’Office de Tourisme d’Aix-en-Provence.
Vincent Gaymard de rappeler: «Le tourisme d’affaires, c’est une offre globale et Marseille l’a compris. Il s’agit d’une chaîne qui comprend le Palais des Congrès, l’Hôtel, le traiteur, les transports…». Puis d’en venir au bilan de 2014: «L’année a été assez satisfaisante sur le tourisme d’affaires, fruit de 2013, Capitale européenne de la culture. Nous avons eu moins de clients mais le prix moyen a été plus élevé». «Des résultats qui sont notamment dus, précise-t-il, à la formation du personnel de nos hôtels à la clientèle des congrès. Nous devenons ainsi des ambassadeurs du territoire». Il note également une évolution des nationalités de la clientèle depuis 2013 : «Avant nous avions 80 à 85% de Français, nous avons gagné 10 à 15% d’étrangers. Nous avons toujours eu le Sud de l’Europe, nous avons maintenant le Nord, mais aussi les Américains, les Asiatiques, les Russes. Et nous gagnons notamment sur le secteur activités de loisirs de week-end». Mais, dans le contexte de crise actuel, «la concurrence est toujours plus rude et les budgets des organisateurs de congrès se réduisent».
«Le marché n’est pas extensible infiniment»
Catherine Casadeï rappelle que la Foire de Marseille est le navire amiral de la Safim : «C’est, avec 350 000 visiteurs, le 4e événement après le Salon de l’Auto, celui de l’agriculture et la Foire de Paris». Mais la Safim a une vie active en dehors de la Foire. «Nous venons ainsi d’organiser un grand salon sur les piscines et jardins et nous accueillons actuellement un salon sur la sécurité». Mettant ainsi en exergue un second métier, celui de gestionnaire du Parc Chanot. «Un site, propriété de la ville de Marseille, en tout point remarquable, urbain, desservi par la métro», souligne Catherine Casadeï évoquant dans ce cadre les nombreux travaux accomplis, pour rendre le site toujours «plus performant», proposer une offre toujours plus diversifiée. «Nous avons accueilli 264 manifestations qui ne nous appartiennent pas en 2014, soit une augmentation de 3% par rapport à 2013». Elle avoue à ce propos : «Nous sommes complémentaires avec le Pharo». En revanche, face à la multiplication de l’offre (Stade vélodrome, Palais de la glisse…), elle tire le signal d’alarme: «Le marché n’est pas extensible infiniment». Elle plaide donc pour «l’instauration de règles et un travail en commun. C’est ensemble qu’il nous faut aller chercher de grosses opérations».
Nicolas Bodin, pour sa part, considère: «Aix et Marseille n’ont pas les mêmes outils, les mêmes clients, en revanche, nos positions sont complémentaires. Aix ne peut pas, par exemple, accueillir des congrès de plus de 3 000 personnes». Mais, relativise-t-il : «La moyenne mondiale des Congrès est de 500 personnes, la moyenne nationale de 300. Seuls 3% des congrès mondiaux accueillent plus de 3 000 personnes».
«Un territoire, c’est une chaîne d’excellence homogène»
Et d’insister: «Un territoire, c’est une chaîne d’excellence homogène. Il nous faut donc travailler sur les liaisons avec l’aéroport et la gare TGV. Il faut savoir, par exemple, que les aéroports de Nice et Lyon travaillent en commun pour avoir des lignes. Il nous faut ensuite travailler sur des marques. La réalité, à l’international, c’est que la Riviera existe, tout comme la Provence ou encore Cannes et Nice. Il nous faut donc trouver une marque cohérente. Il faut avoir aussi une offre hôtelière conséquente . Souvent, en France, nous avons de petites unités alors que le modèle anglo-saxon propose de grands hôtels à côté d’un parc d’exposition». Nicolas Bodin estime que tout un travail est donc à accomplir pour avoir une offre encore plus efficace.«Les congrès européens et mondiaux se déclenchent entre 5 et 10 ans à l’avance. La question qui est posé est donc de savoir ce que l’on veut pour 2020», interroge-t-il avant de conclure en invitant le monde économique à s’engager encore plus: «Un congrès, cela peut partir d’un chef d’entreprise, d’un responsable d’organisation professionnelle, qui prend son téléphone, signifie qu’il veut accueillir dans sa ville un salon, un congrès».
Pascale Bigo poursuit: «Nous avons stabilisé l’activité sur Marseille», affiche l’ambition de voir la cité phocéenne d’accueillir plus de manifestations à l’international. Ne cache pas sa surprise : « Moi qui découvre cette ville, l’apprécie. Je suis très surprise de sa mauvaise réputation à Paris. Heureusement qu’après Paris, je suis partie en Belgique pour faire de la prospection, et là, l’image est totalement différente. Il nous faut donc bien nous attaquer à ce marché». Et d’annoncer qu’une charte de partenariat va être signée avec tous les centres de recherche du territoire, le 4 décembre. «Cette charte va nous permettre d’identifier les ambassadeurs susceptibles de faire venir des congrès. Et, en septembre, nous allons remettre des trophées à ceux qui ont permis la tenue de congrès sur notre territoire».
Michel CAIRE