Publié le 22 avril 2015 à 22h30 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 18h49
Le tribunal de commerce de Marseille a estimé, ce mercredi 22 avril, que les offres de reprise de la SNCM étaient «insatisfaisantes» et mis en délibéré «à quinzaine» sa décision sur l’avenir de la compagnie maritime. Le procureur de la République, Brice Robin, a suggéré au tribunal «de prolonger la période d’observation» et a également requis l’établissement d’un «nouveau cahier des charges» pour un nouvel appel à candidatures de reprise de la compagnie. Une décision du tribunal qui va dans le sens des élus du Comité d’entreprise de la SNCM qui ont adopté mardi soir à l’unanimité des avis défavorables aux trois offres de reprise déposées au tribunal de commerce. En ce qui concerne l’offre de reprise de la société d’investissement Med Partners portée de l’ex-directeur du Port de Marseille, Christian Garin: Le nombre de salariés repris est faible ( 897 salariés, 43% des salariés sont licenciés); le prix de cession (12,25 M€) est faible en regard des estimations des actifs corporels concernés par cette offre de reprise de la SNCM; le besoin de financement de cette reprise et de son schéma d’exploitation est financé en quasi-totalité par une opération de cession du « Jean Nicoli » et du « Pascal Paoli » à un concurrent potentiel sous registre international italien en Méditerranée, Grimaldi Lines. Le retour en propriété des deux navires est soumis à des projections de résultats hypothétiques sans la DSP et tous ses paramètres.
Pour l’offre de l’entrepreneur corse Patrick Rocca, ils considèrent: Le nombre de salariés repris est faible (497 salariés, les deux tiers sont licenciés) et n’est pas proportionnel au nombre de navires repris (5) avec un Monte d’Oro et un Danielle Casanova à quai sans projet d’exploitation, ni d’effectifs, et l’arrêt de toute exploitation Corse hors DSP et sur les lignes du Maghreb; le prix de cession (3M€) est faible en regard des estimations des actifs corporels concernés par cette offre de reprise de la SNCM. Et enfin, pour le groupe Baja Ferries de Daniel Berrebi: Le nombre de salariés repris est faible (800 salariés, 49% des salariés sont licenciés); les navires affectés aux lignes du Maghreb sont pavillonnés sous registre communautaire sans le personnel afférent SNCM, non repris pour partie, et remplacés par du personnel recrutés sous contrat de travail étranger et non plus de droit français. Les navires affectés aux lignes de la continuité territoriale sont armés sous pavillon français 1er Registre dans le cadre de la DSP en cours jusqu’au 1er octobre 2016; le prix de cession (5M€) est faible en regard des estimations des actifs corporels concernés par cette offre de reprise de la SNCM; le besoin de financement de cette reprise et de son schéma d’exploitation est financé aux 4/5e par une opération de cession du Danielle Casanova à Baja Ferries pour ensuite être affrété à l’exploitation des lignes du Maghreb avec une charge supplémentaire lié à cet affrètement de 6 M€ par an.
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