Publié le 30 avril 2015 à 21h05 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h44
C’est le budget préparé par la précédente majorité qui vient d’être voté en plénière du Conseil départemental, un vote qui garantit une continuité dans l’action de l’institution, ce sont des décisions modificatives qui permettront à la nouvelle majorité (UMP-UDI) de Martine Vassal de donner sa ligne à la politique départementale. Des documents qui commenceront à voir le jour après la tenue des États généraux de Provence qui seront lancés le 18 juin. Alors, les groupes d’opposition, en attendant, ont une nouvelle fois formulés des interrogations, parfois des inquiétudes, concernant la politique sociale notamment, avant de s’abstenir. Un vote qui est intervenu après que majorité et opposition, à l’exception du groupe présidé par Benoît Payan (PS), l’un des quatre groupes de l’opposition de gauche, aient critiqué la politique menée par le gouvernement en direction des collectivités territoriales.
Ainsi Didier Réault, le rapporteur du Budget n’omet pas mettre en avant le fait que le Département va perdre 35 millions d’euros par an sur 3 ans «sans oublier une péréquation qui va nous être de plus en plus désavantageuse et un RSA qui est dans ce document budgétisé à hauteur de 40 millions d’euros mais qui, vu l’accroissement du chômage devrait s’élever à plus de 45 millions d’euros». Un dossier sur lequel la nouvelle majorité entend amplifier les contrôles. La crise est là aussi «avec une stagnation des ressources économiques».
C’est Evelyne Santoru-Joly (PCF) qui, la première prend la parole. De déplorer en premier lieu la baisse des dotations de l’État «dont vont pâtir les PME-PMI et, cela pour faire des cadeaux aux grandes entreprises, celles-là même qui bénéficient des aides tout en continuant de licencier. Cela alors que les chiffres du chômage sont alarmants, plus de 10% au niveau national, plus de 12% dans le département».
Elle regrette que le mot fraudeur soit accolé à certains bénéficiaires du RSA «la fraude elle, se joue à un autre niveau, par d’autres personnes, pour des sommes bien plus importantes». Elle apprécie la volonté affichée par la majorité de ne pas augmenter les impôts «mais nous serons vigilants sur l’aide aux associations et nous n’accepterons pas que le personnel soit une variable d’ajustement. Enfin, la démarche des États généraux de Provence nous intéresse, nous souhaitons qu’elle aille au plus près de populations».
«Qu’entendez-vous par optimisation des dépenses ?»
René Raimondi, (PS) demande : «Qu’entendez-vous par optimisation des dépenses? Quelle orientation allez-vous donner à la politique sociale ? Maintiendrez-vous la prime de Noël ? Quid d’Ordina 13 ? ». Lui aussi, comme le groupe communiste, annonce sa volonté de s’abstenir.
Pour Benoît Payan : «Ce budget est le fruit d’une majorité de gauche, une majorité qui a fait de ce département le deuxième de France». Il se veut moins alarmiste que la majorité : «Nous avons une bonne marge de manœuvre, des finances au vert, un recours cohérent à l’emprunt. Et notre ville centre vient de se trouver en notre présidente une interlocutrice idéale». Il défend ensuite la politique du gouvernement, rappelle que le développement économique devrait relever de la Région, avant d’indiquer que son groupe s’abstiendra.
Jean-Marc Perrin, président du Groupe UMP-UDI au CD13 indique : « Nous mènerons une gestion rigoureuse, saine et transparente dans la situation délicate que nous connaissons au plan national ».
Dans un débat serein, Lionel Royer-Perreault sera le plus agressif. Il dénonce une opposition «désœuvrée, désemparée. Une opposition qui nous annonce très sereinement qu’elle ne votera pas un budget qu’elle a elle même initié et vient nous reprocher des choses qu’elle a elle même initiée». Et de lancer: «Alors oui, il y a une majorité de Droite dans cet hémicycle, et être de Droite c’est aider l’économie, favoriser le développement économique, se poser les questions liées aux enjeux de la métropole. Être de Droite c’est être favorable à l’exigence sociale, aider celui qui en a besoin, être pour la justice et non pour l’égalitarisme».
Frédéric Vigouroux, PS, entend le rassurer : «La minorité a bien compris qu’elle avait perdu. Vous arrivez, analysez, nous vous laissons une situation en équilibre, et notre rendez-vous budgétaire aura lieu pour les décisions modificatives. En ce qui concerne l’égalitarisme, n’oubliez pas que c’est, avant tout, une valeur républicaine avec la liberté et la fraternité».
C’est à Martine Vassal qu’il revient de conclure ce débat, elle considère, en réponse à Benoît Payan : «C’est vrai que le développement économique devrait relever de la Région mais les entreprises continueront à avoir besoin de nous en matière de logistique, de routes, de logements… ». Puis d’indiquer que lors d’une rencontre avec le Préfet elle a formulé le vœux que l’État assume sa charge et que Marseille soit traitée comme Paris.
Michel CAIRE