Publié le 4 mai 2015 à 11h43 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 18h55
La Villa Méditerranée, à Marseille, accueille le 18 juin prochain, le Colloque « Sécurité Économique et Compétitivité des Entreprises en Méditerranée » (Secem). Dans ce cadre, et pour présenter les thèmes, les enjeux qui seront abordés, un débat vient d’avoir lieu sur la cybercriminalité. Dans son propos introductif, Dominique Ciravegna, Directeur sûreté et Intelligence Économique et Vice-Président de l’ACBM (Association de Criminologie du Bassin Méditerranéen), rappelle : « Voilà quelques temps TV5 Monde a fait l’objet d’une attaque d’ampleur, preuve, s’il en fallait, de la force de nuisance de la cybercriminalité, un dossier que nous allons aborder le 18 juin». Le Major Jean-Pierre Passemard, Chef de la cellule d’identification criminelle du groupement de Gendarmerie départementale du Var et spécialiste en nouvelles technologies (N’TECH) tient immédiatement à préciser: «Derrière la cybercriminalité il y a la plupart du temps une recherche d’enrichissement ».
Le colonel Alain Kik prévient pour sa part : « Dans l’inconscient collectif, la cybercriminalité est associée à l’ordinateur. Or, son périmètre est beaucoup plus large. Attaques sur les téléphones portables, sur les systèmes électroniques des voitures, atteintes aux cartes bancaires et aux distributeurs automatiques de carburant… ». Indiquant: «Face à ces attaques, nous créons un réseau de cyber-gendarmes». Le Major Jean-Pierre Passemard de reprendre : «Il est très difficile de travailler seul, nous agissons donc avec de nombreux partenaires : la Police, les Douanes, la Commission nationale de l’informatique et des libertés mais aussi des universités». Il déplore à ce propos : « Nous sommes au début de l’aventure informatique et c’est un peu le Far West or, dans ce contexte il est dommageable que la France compte peu de Masters sur la sécurité informatique». Et c’est bien là tout l’enjeu de ce colloque. Selon la Gendarmerie Nationale: «98 % des problèmes informatiques passent par une erreur humaine». Mais, les nouvelles interactions «entre la Gendarmerie nationale, opérateurs et acteurs qui ont vu le jour, plus le triptyque formation, communication, sensibilisation commence à porter ses fruits». C’est bien l’homme, en effet, qui se trouve entre l’écran et le clavier. Mais, est-il avancé: «Les TPE et PME ont rarement les moyens de s’offrir les services d’un spécialiste en sécurité informatique pour les aider et les conseiller. C’est toute la nécessité d’une sensibilisation auprès des entreprises». «On peut mettre en place le meilleur système de sécurité du monde, poursuit Dominique Ciravegna, si les gens n’adhèrent pas, cela ne servira à rien». Et d’insister: «Un chef d’entreprise peut mettre en place les meilleurs éléments sécuritaires qui soient, s’ils ne sont pas appliqués par les salariés, cela ne sert à rien. Certes, il faut se baser sur la confiance. Mais, cette faille est souvent exploitée par les malveillants. C’est pourquoi, la confiance n’exclut pas le contrôle». C’est d’autant plus important qu’il faut, prévient-il: «18 mois en moyenne pour découvrir une faille dans le système informatique».
Michel CAIRE
De nombreuses personnalités attendues au colloque du Secem
Le colloque Secem organisé par l’Association de criminologie du bassin méditerranéen (ACBM), en partenariat avec l’Association pour la compétitivité et la sécurité des entreprises (ACSE), accueillera, le 18 juin, à la Villa Méditerranée, des personnalités telles Michèle Alliot-Marie qui fut notamment ministre de l’Intérieur et de la Défense; le général David Galtier, commandant de la région de gendarmerie Paca; Eric Delbecque, chef du département Sécurité économique de l’Institut national des hautes études de la Sécurité et de la Justice (INHESJ) et d’experts du Sud de la Méditerranée tels que Mohamed Benhammou (Maroc), expert international en Stratégie, Sécurité et Terrorisme et Mohamed Néjib Karafi (Tunisie), ancien Secrétaire d’État auprès du ministre du Développement local et régional.