A Marseille « les musiques » du GMEM poursuivent leur périple à travers lieux et compositeurs

Publié le 10 mai 2015 à  20h40 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  18h55

yamaoncopie.jpg
Que ce soit en formation soliste ou version »Ensemble » les compositeurs de notre temps sont à suivre pendant ces quelques jours des Musiques du Gmem.
Jeudi dernier Joël Versavaud ses saxophones et leur double sous forme de bande électronique ont réjoui les oreilles des auditeurs venus au Temple Grignan. Des partitions écrites entre 1987 (Voilements de Jean-Claude Risset – une œuvre qui démultiplie le jeu du soliste, le voile et parfois s’en désolidarise) et une création commande à Nicolo Terrasi (Beau Tre -Elogio di un ombra) qui explore les très larges possibilités du saxophone – et du remarquable dédicataire, Joël Versavaud lui-même – jusqu’à s’abstraire des notes, entouraient le Lisboa, tramway 28 d’Elzbieta Sikora avec ses sons urbains, ses instants heureux et le Saksti de Georgia Spiropoulos, pour « saxophoniste préparé » qui joue de toutes ses possibilités sonores.
Un concert où la bande son prend toute sa place tout en mettant en valeur les capacités d’un remarquable interprète.
Peu d’électroacoustique, en revanche, avec le « midi sonnant » de dimanche où l’Ensemble C Barré et le baryton basse Jean-Manuel Candenot faisaient merveille. Mais une voix modulable à l’extrême, qui joue des différents temps, des basses sombres ou des éructations foisonnantes, qui distord ou mâche, se fait lourde ou claironnante. Que ce soit «On silence » création de Saed Haddad qui joue sur la répétition du mot « silence » et de tout ce que l’on peut lui faire dire, ou Yamaon prophétise la conquête et la destruction de la ville d’Ur, pièce assez peu jouée de Giacinto Scelsi qui, avec une course hallucinée vers on ne sait quel destin, tranche avec sa fréquente quasi esthétique du silence ou encore Parabula Aquilence (création mondial en ce jour, menaçante ou prometteuse, diverse et inspirée et sans aucun doute fort intéressante) de Gideon Lewensohn, les interprètes de C Barré, sous la direction de Sébastien Boin, ont donné toutes les palettes, toutes les couleurs.
Les Musiques du Gmem se poursuivent chaque jour jusqu’au 16 mai. A noter que le 12 mai le Gmem organise une rencontre de professionnels autour des problèmes – de plus en plus préoccupants – de la médiation et de la diffusion des nouveaux répertoires. Ce temps de réflexion et d’échanges se tiendra à La Friche à partir de 14heures.
Gisèle Féral
Renseignements – y compris sur la journée du 12 – et locations au 04.96.20.60.16 et sur gmem.org

Articles similaires

Aller au contenu principal