Publié le 11 mai 2015 à 23h00 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 18h56
Les 4 et 5 juin, la Villa Méditerranée accueillera le Medcop 21 placée sous le haut patronage et en présence de François Hollande. Cette grande rencontre permettra aux acteurs méditerranéens de réfléchir lors de tables-rondes et ateliers, à des solutions concrètes pour lutter contre le réchauffement climatique dans cette région du monde. Sur le parvis du J4, un village des solutions présentera au public les projets innovants déjà existants ou à l’étude. Puis, le 6 juin la Région s’associera au débat citoyen planétaire sur l’énergie et le climat. Michel Vauzelle, le président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur a présenté cette manifestation au côté Marie-Hélène Aubert, conseillère pour les négociations internationales climat et environnement auprès du Président de la République
Michel Vauzelle rappelle les enjeux géopolitiques de cette manifestation. «La Méditerranée est entre l’Europe qui a su réduire ses émissions de gaz à effet de serre grâce à une politique volontariste et une Afrique qui, légitimement cherche à se développer. Au Medcop nous allons discuter de la réduction de l’émission des gaz à effet de serre mais aussi de développement, de développement durable. L’Europe du Sud doit trouver des points de convergence avec la rive Nord de l’Afrique. La Méditerranée doit se chercher un avenir pour elle-même, et ainsi, être un exemple pour le reste du monde».
Il n’oublie pas ces milliers de réfugiés qui préfèrent mettre leur vie en péril plutôt que de rester dans des pays en guerre ou, du fait notamment du réchauffement climatique, ne peuvent plus manger à leur faim, manquent d’eau. Il revient sur les nombreuses actions qu’il entreprend afin que la Sicile ne soit pas seule à accueillir ces réfugiés. «Les 800 morts que nous venons de déplorer devrait heurter une Europe si prompte à donner des leçons de morale au monde entier alors que dans le même temps elle se replie sur elle-même».
«Nous vivons, poursuit-il, dans une communauté de destin en Méditerranée. Les questions du réchauffement climatique, de la pollution, n’ont pas de frontières et nous concernent donc tous. C’est pour cela que j’ai demandé au Président de la République s’il était d’accord pour mettre sous son haut patronage un Medcop 21 qui entend être le début d’un processus (un Medcop 22 devrait se tenir à Tanger (Maroc) à une date qui reste à déterminer). François Hollande a donné son accord pour cette conférence qui réunira l’ensemble des pays de la Méditerranée. Nous aurons là, des Présidents, des chefs de gouvernement, des élus territoriaux ainsi que des associations».
Marie-Hélène Aubert insiste pour sa part sur le fait que «nous ne serons pas avec ce Medcop dans des débats théoriques, dans du déjà vu mais, dans une manifestation qui avancera des solutions. Et, de par son existence, elle a déjà permis à des réseaux de se fédérer».
Et le travail ne manque pas, en effet, souligne-t-elle: «Si les émissions de gaz à effet de serre diminue en Europe, elle augmente au plan mondial, la Chine est devenue la première productrice devant les États-Unis».
Puis de revenir sur le processus des Cop (Conférence des parties) qui a vu le jour en 1994 à la suite du Sommet de la Terre qui s’était déroulé en 1992 au Brésil. «Le Président de la République a souhaité que la France accueille cette 21e édition de la Cop 21 à Paris. Du 30 novembre au 11 décembre on attend entre 15 et 20 000 délégués officiels et autant de participants de la société civile pour une manifestation qui représente un enjeu considérable, en particulier pour la Méditerranée, une région particulièrement impactée par le réchauffement climatique». Souligne l’ambition de cette Cop, «parvenir à un accord universel pour limiter à moins de 2 degrés le réchauffement. Nous sommes actuellement sur une trajectoire de 3 à 4 degrés».
Si à ses yeux «la menace est grande», il faut bien voir que nous sommes aussi là devant «une opportunité considérable». Et la Medcop 21, selon elle, «est un parfait exemple de ce que peut être un agenda des solutions concrètes. Nous aurons des démonstrations des bonnes pratiques. Partout une dynamique existe. L’enjeu est de leur permettre de se développer, de leur offrir l’opportunité de sortir des niches écologiques. Les technologies existent, les leviers financiers aussi».
Michel CAIRE
Qu’est-ce qu’une Cop ?
La Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques dite «CCNUCC», a été adoptée au cours du Sommet de la Terre de Rio de Janeiro, en 1992. Elle est entrée en vigueur le 21 mars 1994 et a été ratifiée par 196 «parties». Cette convention cadre est une convention universelle de principe qui reconnaît l’existence d’un changement climatique d’origine humaine et donne aux pays industrialisés le primat de la responsabilité pour lutter contre ce phénomène.
La Conférence des parties (Cop), composée de tous les États «parties», constitue l’organe suprême de la convention. Elle se réunit chaque année lors de conférences mondiales où sont prises des décisions pour respecter les objectifs de lutte contre les changements climatiques. Les décisions ne peuvent être prises qu’à l’unanimité des parties ou par consensus. La Cop qui se tiendra à Paris sera la 21e d’où le nom Cop21.
Source: cop21.gouv.fr
