Publié le 21 mai 2015 à 23h00 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 18h57
C’est au sein de l’Hôtel du département que la Présidente Martine Vassal a convié, ce jeudi, les maires des communes du Département pour un «déjeuner républicain». Cent cinquante personnes, 103 maires sur les 119 ainsi que quelques conseillers départementaux, toutes sensibilités confondues, ont répondu présents.
Martine Vassal s’est adressée aux maires à travers un discours qui devait apporter quelque éclairage quant à sa ligne politique. «Ce déjeuner républicain, c’est l’occasion de jeter ensemble les bases d’un véritable partenariat entre le Conseil Départemental et vos communes». Et entend être «une Présidente disponible et présente sur le terrain, toujours à vos côtés». Souhaitant que la collectivité soit pleinement mobilisée «pour vous aider au mieux dans votre mission». Pour plus de proximité avec l’institution, elle annonce l’organisation, tous les ans au mois de septembre, d’un «Forum des Maires de Provence». «Ce temps d’échanges et de contacts, qui se déroulera sur une journée, vous permettra de rencontrer les élus et l’ensemble des services départementaux».
L’enveloppe financière consacrée à l’aide aux communes sera maintenue
Et de rassurer l’assemblée en déclarant que «l’enveloppe financière consacrée à l’aide aux communes sera maintenue et préservée et cela malgré un contexte budgétaire très défavorable». Elle sera repartie plus «équitablement», «avec davantage de transparence». rappelant que par «vocation et par nécessité», le «Conseil Départemental est le garant scrupuleux de l’équilibre entre tous les territoires». Et d’aborder le sujet de la très controversée Métropole. Métropole dont elle regrette qu’«elle n’ait pas été bien pensée pour la spécificité de notre département, elle n’a de sens que si trois préalables sont respectés.» «D’une part, poursuit-elle, l’État doit mobiliser les financements nécessaires pour assurer la mise en place de la Métropole, comme il l’a fait pour le Grand Paris. Notamment donner à la ville de Marseille les moyens d’assumer les charges de centralité de la 2e ville de France. Je l’ai déjà dit au Préfet et je le redirai, très respectueusement mais aussi très fermement, au Président de la République et au Premier Ministre qui doivent venir bientôt dans notre département. D’autre part, la coopération métropolitaine doit se limiter sur un socle de compétences minimales pour pouvoir avancer tous ensemble progressivement. Les compétences exercées par la métropole pourraient donc être le développement économique ainsi que les transports.»
«Je ne laisserai aucune commune sur le bord du chemin»
Et d’ajouter un troisième préalable concernant les communes du Nord du département qui n’ont pas vocation à intégrer la Métropole: «elles doivent être accompagnées et soutenues». Et de prendre l’engagement devant les maires: «Je ne laisserai aucune commune sur le bord du chemin». Rappelle le lancement le 18 juin des États Généraux de Provence qui se dérouleront de septembre à décembre. La présidente appelle les maires à «s’y engager pleinement». Et d’insister: «J’ai besoin de vous pour que ce grand débat soit une réussite collective au service de cette Provence qui est notre plus grand, notre plus beau dénominateur commun».
En marge de son intervention auprès des maires, Martine Vassal de revenir sur la «transparence» au niveau de l’aide aux communes. «Je n’ai pas nommé de délégué, c’est moi qui le gère. La transparence se fera à partir de critères comme le nombre d’habitants…». Soulignant: «Les maires sont venus me voir et ont exposé leurs projets.Tout ce qu’ils demandent est cohérent et assez raisonnable». A propos de la métropole, indique-t-elle:«Ils m’ont fait part de leur inquiétude. Ils veulent savoir à quelle sauce ils vont être mangés par la Métropole et que va faire l’État pour aider, notamment en termes de politique de transport. Il faut que l’État assume les charges décentralisées».
Et, comme l’heure est aux annonces, Martine Vassal dévoile qu’elle prend la présidence de Provence Promotion (Agence de développement économique des Bouches-du-Rhône ndlr). «Un outil très performant», précise-t-elle.
Présents à ce «déjeuner républicain» Georges Christiani, maire de Mimet (SE) président de l’Union des maires des Bouches-du-Rhône et fervent opposant à la Métropole. Ce dernier considère que ce déjeuner «est une très bonne initiative, dans le respect des traditions» mais de relayer l’inquiétude des maires par rapport «aux baisses des dotations auxquels ils sont confrontés». De son côté, Maryse Joissains, maire UMP d’Aix-en-Provence et présidente de la Communauté du Pays d’Aix évoque «le spectre de la métropole qui a fait disparaître les barrières politiques». N’omettant pas de rappeler le nombre important de maires qui ont milité contre et qui attendaient de voir «comment Martine Vassal allait se positionner». «Elle l’a fait de façon équilibrée. La transition s’est effectuée dans la sérénité et le respect», constate-t-elle. Une transition plus difficile pour Lisette Narducci (PRG) partenaire de l’ancien président Jean-Noël Guérini (La Force du 13) aux départementales. «Une page est tournée mais nous avons des responsabilités. Nous nous allons continuer à défendre le Département. Nous sommes aujourd’hui dans l’opposition. Une opposition que l’on veut constructive et non pas dans un combat idéologique».
Patricia MAILLE-CAIRE