Publié le 5 juillet 2015 à 20h30 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 19h19
Déclaration de Michel Vauzelle, Vice-président de la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale, Président des Régions Méditerranéennes, Président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur : «Quand le peuple Grec tend la main à l’Europe, l’Europe doit accepter la main tendue. Les Italiens et justement les Grecs manifestent cette solidarité pour ceux qui fuient en Méditerranée la guerre et la misère. Il ne s’agit pas ici de parler en financier ou en juriste sur la valeur d’une signature d’État. Il ne s’agit pas de savoir si le Premier Ministre Grec a tort ou raison ou si Madame Merkel porte la responsabilité suprême et la parole de l’Europe. L’Europe a accueilli la Grèce en son sein parce que ce peuple détient une base essentielle de notre civilisation : l’idée de la démocratie. Aujourd’hui, ne faisons pas payer à un gouvernement démocratique, élu par un peuple en souffrance et humilié, ce que tous, en Europe, savent depuis longtemps : un système social et économique traditionnel qui n’a rien à voir avec celui du Portugal ou de l’Irlande auxquels on le compare à tort. Comment rendre responsable Monsieur Tsipras de ce que l’Europe à refusé de voir depuis tant d’années ? Le drame d’aujourd’hui est un drame pour la Grèce et pour l’Europe, quelles que soient les décisions qui vont être prises. Mais l’Europe savait depuis des années ce qui se passait en Grèce. Elle n’a cependant rien fait pour éviter qu’il ne soit aujourd’hui trop tard et pour la Grèce et pour l’Europe. Hier, nous proclamions notre solidarité avec l’Italie et la Grèce qui accueillent les migrants clandestins. Nous demandions à l’Europe d’être solidaire: « tous Méditerranéens ». Aujourd’hui nous devons être tous Méditerranéens non seulement face aux terroristes de Sousse, de Paris, d’Irak ou du Sahel, non seulement face à la crise climatique si sévère en Méditerranée, non seulement face aux vagues d’immigrés clandestins, mais nous devons être tous Méditerranéens avec le peuple Grec. Quel que soit le jugement que l’on porte sur un migrant qui fuit la mort ou la misère dans son pays, quel que soit le jugement que la droite ou la gauche européennes portent sur le peuple Grec et son Gouvernement, nous avons un premier devoir pour la famille européenne, prompte à oublier ses leçons de morale : sauver la Grèce. « Arma cedant togae » les financiers doivent céder devant la volonté du peuple.»