Publié le 6 juillet 2015 à 19h34 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 19h19
Le 31 juillet prochain, sur l’acropole de Baalbeck, au Liban, les 60 ans du Festival du lieu devraient être célébrés comme ils se doit par un événement artistique pluridisciplinaire auquel se sont associés les créateur libanais. Il y a plus d’un an, Bernard Foccroulle a décidé que le Festival d’Aix, qu’il dirige, devait rendre hommage au festival de Baalbeck. Et c’est ce mardi, au théâtre du Jeu de Paume, qu’un prélude à la soirée au 31 juillet sera donné. C’est Nabil El Azan, Libanais de naissance, expatrié à Paris où il est directeur artistique de la compagnie La Barraca, qui est chargé de la mise en scène du spectacle. «Le 31 juillet à Baalbeck, j’espère que nous pourrons poser un acte de résistance en allumant sur ce lieu chargé d’histoire une flamme artistique face au feu de la guerre. Car la frontière syrienne n’est pas loin et Baalbeck délocalise ses spectacles vers Beyrouth. J’espère que nous serons nombreux, le 31 juillet pour allumer cette flamme artistique. D’autant plus que les créateurs libanais, poètes, chorégraphes, compositeurs, musiciens ont largement apporté leur contribution à ce spectacle. Ce mardi 7 juillet, au théâtre du Jeu de Paume, pour cet hommage, nous avons mis en scène quelques éléments de la soirée du 31 juillet. J’ai tenu à ce que ce spectacle soit une mosaïque représentative des voix singulières du Liban, de la poésie du terroir à la grande poésie. Le Liban est un petit pays qui foisonne de créateurs. Il est vrai que depuis la deuxième moitié du 19e siècle, les Libanais portent le flambeau de l’écriture et que la coexistence entre les communautés favorise cette diversité.» Lorsqu’on lui parle de l’émergence de l’EI, des exactions générées par les conflits, Nabil El Azan confie: «Le Liban a une grande peur de Daesh. On ne peut pas dissocier Palmyre de Baalbeck. Aujourd’hui, c’est nous, c’est un jeu d’équilibre des pouvoirs. Si demain cet équilibre est rompu, la guerre peut éclater. Mais pour tous les Libanais, la liberté d’expression, excepté lorsqu’il s’agit de la religion et de l’appareil de l’État, est primordiale. La création de ce spectacle vient de ce besoin de liberté.» «Pour nous, cette liaison avec Aix-en-Provence est très importante. C’est la première fois que le festival de Baalbeck est reconnu en occident. On sait qu’on a une main tendue vers nous et que notre petit pays est reconnu par un grand Festival et ça nous pousse à poursuivre notre combat pour que Baalbeck soit un haut lieu de toutes les cultures libanaises. Il faut maintenant que le public n’hésite plus à monter à Baalbeck. D’ailleurs, il y a trois ou quatre jours, l’ambassadeur de France y est venu. C’est encourageant pour nous.» Mardi soir, au théâtre du Jeu de Paume, il y aura des chants, du ‘ûd, des poèmes, du piano. Abdel Rahman El Bacha sera là pour célébrer la naissance de ce jumelage.
Michel EGEA
Pratique: Hommage au Festival International de Baalbeck au Théâtre du Jeu de Paume, mardi 7 juillet à 20 heures. Informations et réservations au 08 20 922 923 et sur festival-aix.com – Tarifs de 20 à 50 euros. Le Festival informe que dans le cadre du plan vigipirate renforcé et à la demande de la sous-préfecture, une fouille visuelle de tous les sacs des spectateurs sera effectuée à l’entrée des lieux de représentation. Par ailleurs, aucune valise, sac à dos ou sac volumineux ne pourra être accepté à l’intérieur des sites. Afin de faciliter votre accueil, il est recommandé d’anticiper votre arrivée au théâtre. L’équipe de la boutique du Festival est à votre disposition pour toute précision soit par téléphone au 0820 922 923 (12cts€/min) soit à la boutique du Festival, Palais de l’Ancien Archevêché, 13100 Aix-en-Provence (ouverte tous les jours de 10 heures à 19 heures en continu).