Publié le 8 juillet 2015 à 19h46 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 19h19
Mardi soir, au théâtre du Jeu de Paume, c’est un rendez-vous très particulier qui était fixé par le Festival d’Aix-en-Provence et son directeur Bernard Foccroulle. Une soirée de musique, chant et poésie en français et en arabe, hommage au festival international de Baalbeck, au Liban, à la veille de ses 60 ans. Ordonnateur de ce spectacle, le metteur en scène Nabil El Azan nous a confié combien cette reconnaissance occidentale du festival de Baalbeck était importante en ces temps terriblement difficiles.
Beaucoup d’émotion, donc, au cours de cette soirée. Pas de grands discours, mais des textes et des poèmes qui en disent plus long sur Baalbeck qu’une prise de parole officielle. Des chants, aussi, et la musique du piano d’Abdel Rahman El Bacha. Un piano tenu, principalement, par Simon Ghraichy, artiste longiligne, tout en sensibilité pour accompagner le chant de Fadia Tomb El-Haje ou donner Beethoven. Énorme prestation, aussi, du comédien Rafic Ali Ahmad qui vit textes et poèmes plus qu’il ne les dit ou les déclame. Son «Baalbak» d’Adonis fut un pur moment d’émotion. Le moment joyeusement décontracté de la soirée, c’est Claudio Bettinelli qui l’a offert aux percussions. C’était avant que Nacim Battou lance désespérément son corps dans une chorégraphie tourmentée accompagnant un texte poignant dit par Fadia Tomb El-Haje. Cette soirée si particulière sera suivie, le 31 juillet prochain, d’un grand spectacle à Baalbeck. Puisse ce lieu chargé d’histoire demeurer un phare, un creuset culturel pour le Liban, mais aussi pour ce Proche-Orient au présent dramatique et dont les peuples aspirent à la Paix.
Michel EGEA