Publié le 15 juillet 2015 à 23h30 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 19h29
Enrique Pena Neto est le premier Président mexicain à visiter officiellement Marseille. Il a, à cette occasion, inauguré avec Michel Vauzelle, le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur et Président du groupe d’amitié France-Mexique à l’Assemblée Nationale, l’exposition «France-Mexique, histoires partagées de Barcelonnette à Mexico» que propose la Villa Méditerranée jusqu’au 23 août.
Un Président mexicain qui parle «d’éminents habitants de cette région, les Barcelonnettes, ayant émigré au Mexique, notamment au XIXe et au XXe siècles, qui ont contribué au progrès de notre nation par le biais de leur travail et de leurs efforts». il se réjouit à ce propos de la présence d’une délégation d’habitants de Barcelonnette. Plus près de nous, il cite André-Pierre Gignac, «qui est en train de gagner toute l’affection des supporteurs mexicains». Il en vient alors à l’économie: «Le secteur aérospatial constitue un lien puissant entre nous. Des entreprises françaises d’avant-garde (…) se sont établies au Mexique. Il s’agit d’un partenariat stratégique avec une vision d’avenir». Signalant à ce propos: «Le secteur aérospatial est devenu l’un des plus dynamiques de notre économie. Il existe actuellement plus de 300 entreprises aéronautiques implantées dans notre pays, soit presque cinq fois plus qu’il y a dix ans». Le Mexique serait, selon lui, devenu la 4e destination mondiale pour les investissements en matière de fabrication aérospatiale.
Puis il aborde les questions environnementales: «Le Mexique est un partenaire résolu de la France dans la lutte visant à atténuer les effets du réchauffement global». assurant que le Mexique soutiendra donc la France à l’occasion de la COP 21. «Il s’agira d’une affaire d’une importance considérable pour le monde car jusqu’à présent les accords conclus étaient volontaires alors que désormais il s’agira qu’ils deviennent obligatoires et vérifiables par les parties». Au préalable, Michel Vauzelle avait accueilli, en espagnol, son hôte, il se réjouit de voir que, en accord avec le maire de Marseille, la place du Conseil régional va désormais s’appeler place Gilberto Bosques, «du nom de ce héros mexicain, Consul du Mexique à Marseille, qui a sauvé avec beaucoup de courage de nombreuses vies menacées par les régimes de Hitler et de Pétain». Il affirme alors: «Face à un seul modèle de société qui nous serait imposé à nous Mexicains et Français, par la mondialisation, nous voulons résister. Notre culture commune est latine. Elle est liée à une éthique et une esthétique communes qui se sont épanouies en Méditerranée, à Jérusalem, à Athènes, à Rome mais aussi en Andalousie. Le Mexique porte de surcroît le formidable héritage précolombien». «Le Mexique et la France, poursuit-il, ont tracé une voie, celle de deux Républiques-soeurs attachées à la liberté et l’identité culturelle, l’égalité et la justice sociale, la fraternité et la laïcité». Alors, pour lui: «Les États-Unis et la Chine peuvent avoir leurs modèles. Nous ne les jugeons pas. Mais les peuples d’Amérique latine, d’Afrique latine et d’Europe latine ont bien le droit et le devoir de construire leur propre modèle dans cette période de crise financière, économique, sociale mais aussi morale».
Michel CAIRE