Publié le 7 juillet 2013 à 3h00 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 15h50
Le Mondial « La Marseillaise à pétanque », « le Roland-Garros des boules » tel que l’avait surnommé le journaliste Yves Mousouri, a été créé en 1962 sur une idée de Paul Ricard. Au fil des années, l’événement local a pris une envergure internationale pour devenir le plus grand concours de boules au monde.
Certes la formule, « un événement à nul autre pareil », est un quelque peu galvaudée, employée souvent à tout bout de champ. Mais comment qualifier autrement le Mondial « La Marseillaise à pétanque » qui réunit chaque année, autour d’un terrain tracé à la craie, 12 petites sphères d’acier et un « bouchon », des personnes venues de milieux sociaux différents, de diverses régions françaises ou de pays très éloignés, issus de quasiment tous les continents du globe ? Combien se seraient croisés dans la « vraie vie » ? A moins que ce ne soit au contraire, à cette occasion, que cette dernière retrouve toute son essence, avec un événement qui fait la part belle aux rapports vrais et fraternels ?
Car sur le terrain de boules, plus de cravates, de costards ou de barrières sociologiques : chez la grande masse de ceux qui se sont inscrits au concours sur le cours d’Estienne d’Orves à Marseille au siège de « La Marseillaise », dans les agences du titre réparties sur les régions Provence-Alpes-Côte d’Azur et Languedoc-Roussillon ou via Internet, simplement l’envie d’en être, de prendre part au véritablement lancement de l’été dans la cité phocéenne. Et de s’offrir ainsi la fierté de pouvoir raconter plus tard, au cours des longues soirées d’hiver qui suivront dans quelques mois : « J’ai participé au plus grand tournoi de boules du monde ». Quant aux « champions », ceux qui nourrissent de légitimes ambitions, ils redoutent ces premiers tours face aux « amateurs » : certains ont même la main qui tremble à l’idée de se faire sortir d’entrée par des sans-grades et se mettent sur les épaules une pression bien supérieure à celle qu’ils ressentent lors des championnats du monde de pétanque !
Ce monument de la pétanque internationale, qui a encore réuni ce dimanche 7 juillet sur la ligne de départ 4 320 triplettes soit 12 960 joueurs, est né en 1962 sur une idée de Paul Ricard, l’inventeur du « vrai pastis de Marseille ». Avec son directeur des ventes de l’époque, un certain Charles Pasqua, Michel Montana, le président de Mondial « La Marseillaise à pétanque », et Pierre Andréis, le chef du service des Sports du quotidien régional, ils imaginent un concours de pétanque qui se déroula dans les quartiers de Marseille. Cette première édition, déjà un succès populaire, avait réuni 1 164 joueurs.
Depuis 1989, des concours ouverts aux filles et aux garçons de 6 à 14 ans
Depuis d’autres ont repris le flambeau, avec un Michel Montana toujours fidèle au poste. Et le concours, fringant quinquagénaire de 52 piges, n’a cessé de grandir au cours des décennies pour passer d’événement local à régional, puis national avant de prendre l’envergure internationale qu’on lui connaît. Et qui fait de lui aujourd’hui le plus prestigieux tournoi de pétanque au niveau mondial.
Comme chaque année, le Mondial se dispute sur cinq jours, de ce dimanche 7 juillet au jeudi 11 juillet où les finales seront jouées sur le Vieux Port. Outre le gratin masculin des joueurs de pétanque venu de France et de l’étranger, l’événement intéresse aussi de jeunes adeptes. De spectateurs ils sont devenus acteurs depuis 1989, avec la création d’un concours ouvert aux filles et aux garçons de 6 à 14 ans. Surnommé « L’Écureuil La Marseillaise des Jeunes », il se déroule aussi par équipe de triplettes.
Sur le plan médiatique, outre « La Marseillaise », France 3 et RTL donnent un écho particulier à l’événement et organisent le « Trophée des Artistes ». Quant aux « Salvadors de la Pétanque », en hommage à Henri Salvador, qui était un fidèle parmi les fidèles des allées du Parc Borély, ils récompensent chaque année le comité départemental ou le groupe bouliste désigné, comme le plus méritant, par la Fédération Française de Pétanque et de Jeu Provençal (FFPJP).
Enfin, au rayon palmarès, le plus titré demeure le regretté Albert Pisapia, 7 fois couronné (1964, 1966, 1971, 1979, 1982, 1985 et 1990). Il devance d’une longueur Jean-Marc Foyot (6 titres en 1974, 1975, 1976, 1983, 1984 et 2002) qui tentera une nouvelle fois cette année de le rejoindre au palmarès.
Marc BESAGNE