Publié le 31 août 2015 à 19h46 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 19h55
Jean-Marc Coppola vice-président Front de gauche de la région Provence-Alpes-Côte d’azur et porte-parole régional des communistes pose les enjeux des prochaines élections régionales et appelle au rassemblement.
Nous ferions une erreur de penser que le scrutin régional de décembre n’est qu’une élection de plus. La crise économique et sociale, démocratique, écologique est trop grave pour la considérer comme telle. Partout en Europe, les peuples cherchent des voies pour se faire entendre face aux puissances financières qui continuent de faire la loi. Un an et demi avant la fin du quinquennat catastrophique de François Hollande et de ses gouvernements successifs, il faut se saisir de cette dernière consultation comme une étape supplémentaire et essentielle dans le processus de construction d’une gauche nouvelle. Oui, la gauche doit se réinventer. Elle doit refaire sens, proposer du commun, dessiner des perspectives. Car, la politique n’est pas vouée à se détourner des engagements pris devant le peuple ni à céder aux seuls intérêts des marchés financiers et du Medef. Elle est au contraire l’action publique et collective qui répond aux besoins et aux enjeux d’une société. C’est pourquoi, nous abordons avec détermination ces élections. Les regards sont rivés sur notre Région à laquelle les commentateurs issus de la pensée dominante n’offrent comme seul avenir le repli, le sectarisme, la régression et le populisme. Nous refusons ce scénario préétabli d’une majorité régionale dominée par l’extrême droite ou par la droite extrême. Une telle issue serait totalement anachronique et hors sujet dans un climat qui appelle à recréer du vivre ensemble, de la solidarité et du progrès social. Pour les combattre, il convient de créer une dynamique autour de perspectives porteuses d’espoir, autour d’une politique rouvrant des espaces à gauche. Loin des renoncements qui marquent la période, les défis à relever sont donc conséquents et nous sommes résolument habités d’un esprit de rassemblement et de construction citoyenne, pour les relever.
Notre ambition est double : gagner à gauche pour mettre en œuvre une politique de gauche. Alors quel projet régional et quelle stratégie pour le porter ? Depuis le mois de mai, les communistes de Provence-Alpes-Côte d’Azur mettent débat un pacte pour une Région citoyenne, solidaire et écologiste. Ce document n’est pas une proposition à prendre ou à laisser. Il est l’outil qui nous permet d’aller à la rencontre de nos concitoyennes et concitoyens et d’ouvrir le débat avec les autres organisations de gauche. Notre visée est simple : construire un rassemblement le plus large et ouvert à l’ensemble des forces qui convergent sur un socle d’objectifs communs. Ces forces sont nombreuses : dans les partis politiques de gauche, dans le mouvement syndical et associatif, chez les citoyens. Au final, ce collectif peut créer une dynamique qui bouscule et qui change le rapport de force à gauche. Mais un tel rassemblement, qui se veut offensif et novateur à gauche, ne peut se faire autour des orientations gouvernementales dont le projet actuel se résume à accompagner la politique d’austérité et de renoncement qui provoque, en France comme en Europe, des dégâts indéfendables et insupportables au mépris des choix démocratiques des peuples. Le mouvement progressiste et humaniste attend autre chose. De nombreux citoyens et citoyennes sont en demande d’une véritable alternative. Quelle peut être cette alternative ? Tout d’abord, notre combat ne laisse aucune place à la bataille d’ego et aux ambitions personnelles. Non seulement les gens en ont marre mais de plus, la démocratie n’y survivrait pas. Au fil des échanges et des rencontres, nous constatons que les convergences sont nombreuses. Au sein des forces du Front de gauche, c’est une évidence mais aussi avec Europe Écologie-Les Verts. Bien sûr, il existe entre nous des débats, mais nous sommes convaincus que nous sommes capables de ne pas en faire des obstacles et de nous rassembler afin d’unir largement les citoyennes et les citoyens de nos territoires sur un projet commun. Comme nous le disions déjà dans un certain nombre de cantons lors des élections départementales de 2014, ce qui nous unit peut être plus fort que ce qui nous divise.
Ensemble, nous pouvons impulser une dynamique neuve et adresser un signal qui ne passera pas inaperçu. Et à quelques semaines de la Conférence de Paris sur le climat, le message serait fort et cohérent. Il nous reste à inventer ensemble un nouveau mode de fonctionnement, de travail. Les communistes proposent à leurs partenaires potentiels une co-élaboration dans le respect de la sensibilité et de la représentativité de chacun. Pour les uns comme pour les autres, il ne peut s’agir en aucun cas de ralliement mais d’une construction commune et partagée. De la campagne électorale à la gestion de la Région, en passant par la constitution des listes, chaque étape de la séquence politique qui s’ouvre doit être marquée par une nouvelle façon de faire. Notre diversité est une grande richesse dans une société uniformisée. La Région sera demain un acteur majeur et son action devra être décisive face à la crise. Mais la bataille majeure de ces élections régionales sera d’impliquer largement les citoyennes et les citoyens car ce sont eux qui en feront l’issue. Notre préoccupation de tous les instants est de faire lever un mouvement populaire et citoyen nouveau permettant à notre peuple de relever la tête et de construire son avenir.