Publié le 16 septembre 2015 à 9h49 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 19h57
«Nous avons un gouvernement qui conduit une politique sociale-libérale, libérale-capitaliste, appelons-là comme on veut, elle est en tout cas libérale, lance, ce mardi 15 septembre à Marseille, lors du meeting de rentrée de l’UD FO 13, Jean-Claude Mailly, le Secrétaire Général de la Confédération FO- Elle remet en cause morceau par morceau les acquis des salariés. Et, pour cela, le gouvernement se comporte de manière autoritaire, passe en force». Une nouvelle fois, le responsable syndical s’en prend à la politique de dérégulation conduite par le gouvernement.
Jean-Claude Mailly en vient à la loi Macron: «C’est le vice-premier ministre, il empiète sur les ministères du Travail et de la Justice ». Souligne le volet concernant les Prud’hommes: «Le Code du Travail qui a été créé pour compenser la situation d’inégalité entre l’employeur et le salarié, et bien pour la première fois, on a retiré certains conflits pour les reverser au code civil». Concernant le travail du dimanche, il considère: «Il peut exister ici ou là. Le danger c’est d’aller vers une banalisation de ce travail dominical. Et, lorsque ce sera le cas il sera payé comme les autres jours. Or, la Loi Macron va dans le sens de la banalisation, ainsi 531 rues de Paris pourront être ouvertes le dimanche. Pour qui connaît Paris, il est évident que certaines ne voient jamais de touristes. En plus, il faudra bien se rendre compte que lorsque tout le monde travaillera le dimanche il ne pourra plus y avoir de clients dans les magasins». Enfin il aborde la partie relative aux licenciements. «Actuellement, si un groupe veut licencier sur un site on regarde la situation du groupe. Avec la loi Macron on ne regardera plus que celle du site. Alors, il ne sera pas difficile à un employeur de créer des difficultés pour pouvoir mettre en place un plan social au rabais». Et de prévenir: «Si l’attaque contre notre Code du travail menace notre République sociale nous saurons toujours prendre nos responsabilités pour protéger les droits des travailleurs».
«Le pire c’est que la crise n’est peut être pas derrière nous»
Puis d’affirmer: «Nous avons tout de suite dit; « attention danger » lorsque le Premier ministre a envoyé une lettre de mission à l’ancien directeur du Travail, Jean-Denis Combrexelle. La France est le pays où les salariés sont le mieux couverts par les conventions collectives ou les statuts. L’ancien directeur du travail propose de mettre fin à cela, de livrer les salariés aux employeurs. Avec un tel système, en Allemagne, 40% des salariés gagnent entre 400 et 600 euros par mois. A partir du moment où nous avons accepté le pacte budgétaire, nous sommes entrés dans une logique qui fait que l’Europe est la zone où la croissance est la plus faible parce que nous sommes dans une logique de baisse du coût du travail, de flexibilité et d’austérité. 41 milliards ont été donnés sur trois ans aux entreprises sans condition financé par 50 milliards de réduction des dépenses sociales». «Le pire, ajoute-t-il, c’est que la crise n’est peut-être pas derrière nous avec ce qui se passe en Chine ou encore aux États-Unis où existe une bulle étudiante. Il faut savoir que dans ce pays les étudiants empruntent pour payer leurs études, jusqu’à 60 000 dollars de frais d’inscription par an. Les étudiants empruntent, mais lorsqu’ils se retrouvent au chômage à la fin de leurs études, ils ne peuvent rembourser. Et c’est ainsi qu’une bulle de 1 200 milliards de dollars s’est créée. Qu’adviendra-t-il si elle explose ?». Il aborde ensuite la question des retraites complémentaires: «Nous avons un problème avec le patronat, notamment le Medef. Nous sommes dans un système où l’on remet en cause l’âge légal de la retraite qui est aujourd’hui de 62 ans. Nous sommes dans une situation de blocage, s’il perdure le gouvernement sera obligé de faire une loi. Vu la politique qu’il mène on irait vers une réduction des droits ou une ouverture aux assurances». Enfin, il en vient à l’accueil des migrants : «Il faut ouvrir les portes. Dans quelles conditions? L’Europe n’arrive pas à se mettre d’accord, une nouvelle preuve qu’elle est faite pour le capital, les marchés et pas pour les hommes et les femmes».
Michel CAIRE