Publié le 18 septembre 2015 à 0h20 - Dernière mise à jour le 29 novembre 2022 à 12h32
A quelques jours de l’adoption aux Nations-Unies de nouveaux objectifs de développement durable pour la planète et quelques temps de la COP 21 qui se déroulera à Paris, Annick Girardin, secrétaire d’État chargée du Développement et de la Francophonie effectue une visite de deux jours à Marseille et Montpellier pour rencontrer les principaux acteurs français en matière de recherche pour le développement. «Je souhaite effectuer des déplacements pour aller à la rencontre de ceux qui travaillent dans la recherche et l’innovation dans les domaines de la lutte contre le dérèglement climatique et contre la pauvreté. Les réunions de New York et Paris ne sont des fins mais, le début de processus. Il va falloir faire converger ces deux agendas et nous avons toute notre place à prendre car nous avons une vraie richesse en matière d’organismes, d’agences…». Ces déplacements ont également pour objet, poursuit-elle:«de voir comment il serait possible de mieux travailler ensemble, d’aider encore plus les politiques dans leur prise de décision. Il faut mettre la recherche au centre de nos décisions». Elle se réjouit à ce propos : «Les Régions créent une dynamique en matière de travailler ensemble, j’ai pu m’en rendre compte aussi bien à Brest qu’aujourd’hui à Marseille».
Puis de plaider pour un développement des partenariats entre les mondes de la recherche, de l’entreprise, des ONG et des politiques. «C’est la question du temps qui pose problème, celui des politiques est court, celui de la recherche long. Il va nous falloir construire, notamment avec nos partenaires du Sud, un modèle sur le temps long», considère-t-elle. Elle rappelle également qu’elle a en charge le dialogue avec les pays vulnérables. «Il faut voir comment, ensemble, créer un monde zéro carbone et zéro pauvreté». Jean-Paul Moatti, le PDG de l’IRD insiste sur l’importance de travailler dans les milieux naturels et les populations. Il explique que c’est nécessaire notamment pour mesurer quel pourra être l’impact des changements climatiques sur les territoires. Évoque d’autre part des avancées scientifiques intervenues grâce à des chercheurs du Sud. Annick Girardin acquiesce: «Je me rends régulièrement en Afrique, cela m’a permis de découvrir une Afrique des solutions, mais de petites solutions. A nous de voir comment les aider pour leur permettre de changer d’échelle».
Elle souligne l’importance de la francophonie «alors que nous ne sommes pas suffisamment sensibles à l’utilisation du français, ce que déplorent nos partenaires africains qui demandent de plus en plus de publication en français. Et, il est vrai que nous n’avons pas une revue scientifique francophone assez forte, c’est une question qui se pose aux 80 pays francophones. A ce propos, nous devrons être irréprochables au Sommet de Paris, offrir tous les moyens afin de permettre aux francophones de s’exprimer et de négocier en français ». Jean-Paul Moatti d’ajouter : «Le principe de couverture maladie universelle qui devrait être adopté à New York ne pouvait être pensé qu’en français, s’il est adopté espérons que nous nous donnerons les moyens pour former en France ceux qui devront le mettre en œuvre».
A Marseille, Annick Girardin, outre l’IRD, a discuté, avec des chercheurs en sciences de la mer de l’université d’Aix Marseille, des enjeux maritimes dans la lutte contre le dérèglement climatique. Elle a également eu un échange avec une promotion d’étudiants de pays du Sud et de jeunes du Centre d’Études Financières Économiques et Bancaires, qui constitue le centre de formation de l’Agence française de développement. La secrétaire d’État se rendra ce vendredi à Montpellier au Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement.
Michel CAIRE