Publié le 14 octobre 2015 à 20h27 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 20h08
Les policiers se sont mobilisés ce 14 octobre à Marseille, devant le Palais de Justice de Marseille pour dénoncer des décisions de justice et, surtout, leurs conditions de travail, le manque d’effectif comme de moyens. Pour Alliance, cette mobilisation est une réaction «face aux attaques d’une extrême violence dirigées contre les policiers; aux décisions de justice incohérentes et inacceptables; aux conditions de travail insupportables; à une légitime défense inadaptée mettant gravement en danger la vie et la sécurité des citoyens et des policiers». Lionel Vidal, Unité Police SGP FO explique: «La goutte d’eau qui a fait déborder le vase, c’est notre collègue, grièvement blessé par un multirécidiviste à Saint-Ouen le 5 octobre. Le malfaiteur n’avait pas regagné sa cellule après une permission de sortie en mai dernier. Cela nous est insupportable et vient s’ajouter à cela, un manque d’effectifs et de moyens qu’il est de plus en plus difficile à accepter». Sébastien Brun, FPIP ajoute : «Nous ne voulons surtout pas d’une rupture entre la Police et la Justice. Pour cela, déjà en 2012, nous avions demandé, et cela tient toujours, la tenue d’un Grenelle de la sécurité regroupant Bercy, car sans argent rien de possible et les ministères de la Justice et de l’Intérieur.». «Bernard Cazeneuve, reconnaît Lionel Vidal, nous apporte un peu de moyens, mais cela reste très loin du compte. Un accord signé en 2004 prévoyait 108 000 policiers en 2010; nous avons depuis connu une période de chute des effectifs avant une légère relance par notre actuel ministre, mais elle n’est pas à la hauteur des besoins . Sébastien Brun cite pour sa part un exemple : «Nous sommes actuellement deux par patrouille, nous devrions être trois pour travailler efficacement et en sécurité. Et puis, outre une réorganisation, il faudrait sur Marseille plus de policiers en uniforme pour répondre aux attentes de nos concitoyens». Lionel Vidal tient à insister sur la question des moyens : «Nous travaillons dans des locaux insalubres, entassés dans des bureaux. Nous avons une imprimante pour 7 ordinateurs et il n’est pas rare que nous manquions de feuilles et d’encre. Nous roulons dans des véhicules qui peuvent afficher jusqu’à 200 000km au compteur. Et je ne parle de nos salaires… Aujourd’hui, nous tirons le signal d’alarme, la corde va casser». Sébastien Brun considère: «Il faut que nos politiques mesurent la mobilisation qui est la notre. Nous avons aujourd’hui toutes les catégories dans l’action ainsi que tous les syndicats. La dernière fois que c’est arrivé c’était en 2001».
Michel CAIRE