Publié le 29 octobre 2015 à 21h13 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h44
«Je suis un Haut-Alpin, pragmatique, qui aime les résultats», explique Maurice Brun, le président de la Chambre de commerce et d’industrie de région (CCIR) Provence-Alpes-Côte d’Azur. «Depuis notre Assemblée Générale du 23 avril 2015, poursuit-il, nous sommes passés du projet à l’action. En effet, 14 chantiers sont ouverts, ils nous permettent d’avancer groupés et organisés». Et, la notion de «collectif» reviendra tout au long de l’intervention d’un président qui, s’il hausse peu la voix, n’entend pas pour autant se laisser marcher sur les pieds comme le prouve son action en justice contre la loi des finances : «Je suis le seul, moi le paysan alpin, à avoir agi ainsi et cela chauffe un peu», lâche-t-il, l’œil malicieux.
«J’ai eu la chance, l’honneur, d’être élu à la présidence de la CCIR Paca en mars et, immédiatement, j’ai indiqué que je n’étais que le porte-parole des membres du bureau tant je crois au travail collégial. Et bien, au bout de 200 jours, je dois avouer que l’esprit d’équipe qui règne entre nous me surprend, je n’en espérais pas autant, chacun apporte ses différences au service des entreprises». Une volonté de travail collectif qui va au-delà des CCI: «En ce qui concerne la collecte de la taxe professionnelle inter-consulaire nous avons signé un accord avec la Chambre des métiers et la Chambre d’agriculture, nous aurions pu faire une répartition au prorata, nous avons décidé de partager en 3 parts égales afin que chacun s’y retrouve». Collectif toujours : «J’arrive de Bastia, j’aimerais signer un partenariat économique avec nos amis Corses. Et pourquoi ne pas nous unir, pour dynamiser, avec tous les acteurs concernés, le secteur de la croisière, jouer la complémentarité plutôt que la concurrence et créer le concept de France Méditerranée».
«Nous avons défini 14 chantiers, nous avançons dessus», précise Maurice Brun qui tient à insister sur un certain nombre de points. Ainsi, concernant la situation fiscale il considère : «Nous ne sommes pas exempt de tous reproches mais les Lois de finance 2014 et 2015 nous ont obligés à forcer le pas, à inventer la CCI de demain. En deux ans on a eu à subir une baisse de 82,8 millions de ressources fiscales. Quelle entreprise peut supporter cela ? Et nous avons engagé un recours administratif contre la Loi de finance à propos du fonds de prélèvement. En ce qui concerne l’emploi consulaire, 1 600 emplois doivent être supprimés, soit 246 en Paca sur les 1500 que nous avons: 166 départs volontaires et 80 postes en délicatesse. Nous ferons le maximum pour réaliser des reclassements en interne». Face aux mutations du réseau des CCI «Il est indispensable d’adapter et de repositionner les missions et orientations des CCI en région». Dans ce contexte : «Nous recentrons et concentrons notre rôle sur la stratégie : d’une part dans la gouvernance à l’écoute et au service des CCI territoriales, d’autre part dans une politique d’influence vis-à-vis des partenaires économiques».
A l’occasion des élections régionales, la CCIR a réalisé un livre blanc : « Nous avons décidé collectivement d’organiser un débat qui s’est déroulé ce jeudi et, tout aussi collectivement de le faire avec les candidats des trois listes en tête dans les sondages. Cette soirée est l’avant-première du mois de l’économie que nous lançons, avec comme fil rouge nos entreprises, nos territoires. Il faut que nous soyons lucides, nous autres, monde économique, ne pouvons rien faire sans les politiques et ces derniers ne peuvent rien sans nous».
Maurice Brun d’ajouter: «Nous entendons jouer un rôle pivot de stratège politique ce qui implique d’asseoir notre position de porte-parole du réseau au niveau régional, national et européen, d’actionner les leviers de communication influents, de cibler et de renforcer les partenariats avec les acteurs incontournables de l’économie régionale, d’assurer la visibilité et le poids du réseau dans les décisions».
Michel CAIRE