L’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE) a publié le 20 octobre un rapport qui fait le point sur les promesses d’engagements de réduction des émissions faites par 44 pays [[soit, les 34 pays membres de l’OCDE, ainsi que l’Afrique du Sud, le Brésil, la Chine, la Colombie, le Costa Rica, la Fédération de Russie, l’Inde, l’Indonésie, la Lettonie, la Lituanie, et l’Union européenne]] qui émettent plus de 80 % des gaz à effet de serre (GES) du monde. «Les économies avancées et émergentes ont fait des progrès face aux enjeux climatiques, mais la plupart sont sur une trajectoire qui ne devrait pas leur permettre d’atteindre leurs objectifs d’atténuation», indique l’Organisation.
Selon ce rapport, ces pays sont de plus en plus nombreux à avoir mis en place des instruments de tarification du carbone, réduit leurs subventions aux combustibles fossiles, investi dans la R&D en faveur des technologies vertes, protégé leurs forêts et fait reculer les émissions des usines, des exploitations agricoles et des décharges. Presque tous ont réussi à faire baisser leurs émissions de GES par unité de PIB.
Ainsi, l’OCDE constate que :
-les émissions de GES par unité de PIB ont diminué dans les 44 pays étudiés sauf en Indonésie et en Turquie entre 1990 et 2012. Les émissions annuelles par habitant vont de 1,5 tonne de CO2 en Inde, à 24 tonnes en Australie;
-l’énergie, production d’électricité et transports compris, compte pour plus de 70 % des émissions de GES de la plupart des pays de l’OCDE. Le charbon, combustible ayant la plus forte intensité carbone, représentait 45 % de la production d’électricité en 2012 dans les 44 pays étudiés, et constituait la première source d’énergie électrique en Afrique du Sud, en Chine, en Inde et en Pologne;
-des taxes nationales ou locales sur le carbone existent, ou sont prévues, dans 15 des 44 pays étudiés;
-Et des systèmes d’échange de quotas d’émissions (SEQE) sont en place dans l’UE, en Corée, en Nouvelle-Zélande et en Suisse, dans plusieurs provinces canadiennes et états des États-Unis et dans deux villes japonaises. Après avoir mené plusieurs projets pilotes, la Chine prévoit d’instaurer un système national en 2017.
Les résultats des politiques de lutte contre le changement climatique se font néanmoins attendre, et il est aujourd’hui nécessaire de passer des engagements aux actes. «La dynamique qui sous-tend l’action climatique s’intensifie et de plus en plus de pays prennent des mesures pour tarifier le carbone et réguler les émissions. Cependant, pour atteindre les objectifs qu’ils se sont fixés, les pays devront considérablement accélérer leurs efforts.»
Les pays n’ont plus beaucoup de temps pour procéder aux ajustement nécessaires pour atteindre leurs objectifs et maintenir le cap sur l’objectif à long terme de limiter à 2 degrés la hausse des températures. Il leur faut s’engager sur une trajectoire qui leur permettra de réduire à zéro les émissions nettes de carbone d’ici la fin du siècle. «Les pays ont fait des efforts, qui ne suffisent ni pour atteindre leurs objectifs individuels [de réductions] ni pour respecter l’objectif de 2°C [de hausse des température]», a déclaré Mikaela Ramball, co-auteure du rapport.
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