Publié le 31 octobre 2015 à 21h23 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 20h43
Provence Rugby n’a pas été victime du british syndrome, vous savez, cette autosuffisance un tantinet arrogante qui vous fait chercher une touche pour tenter de marquer un essai plutôt que de tenter une pénalité facile qui vous permet d’engranger trois points ! A trois minutes de la fin du match contre Carcassonne, vendredi soir au stade Maurice David, les Aixois étaient menés de cinq points. Pénalité pour eux dans le camp des Carcassonnais et captain Bornman désigne les poteaux à l’arbitre.
Sylvain Bouillon la tente… Et la passe. Provence Rugby : 14 – Carcassonne :16. Sur la touche le staff aixois essaye de distraire le délégué qui a la corne de brume à la main… L’homme en question laisse les Audois réengager et appui sur le biniou. Sur le terrain ça joue… Le ballon échappe aux noirs, est cafouillé par les visiteurs jaunes (pas de peur, c’est la couleur de leur maillot) et, finalement, est gratté par Paula Havea qui ouvre jusqu’à Tomas Vallejos, la nouvelle recrue, qui s’enfonce dans la défense adverse. Il va au sol, l’arbitre siffle et lève le bras : talonnage à la main, pénalité pour les Aixois ! Bouillon ne tremble pas, le ballon passe entre les poteaux. Fin du match : Provence Rugby 17 – Carcassonne : 16. La messe est dite, les jaunes ont le droit d’avoir les boules, et pour ceux qui veulent connaître les effets de ce résultat, il suffit de regarder le classement et de se dire qui si Provence Rugby ne l’avait pas emporté il serait à la place de Carcassonne et vice-versa… Alors, les noirs peuvent surtout mettre un cierge à Saint-Sauveur et remercier Havea car le ballon qu’il va gratter dans les dernières secondes, beaucoup, à sa place, l’auraient laissé filer ! L’abnégation, aussi, c’est celle de Labarthe, à la 40e, qui s’arrache, se dilate la rate et offre l’essai à Boulogne. Mais de l’abnégation comme ça, il n’y en pas eu beaucoup pendant cette rencontre assez insipide, faut-il le dire.
Comme disait je ne sais trop qui, «la route est droite mais la pente est raide». Pour Provence Rugby et son effectif de fortes individualités, c’est une évidence. Il va falloir vivre cette saison en faisant en sorte qu’il y ait toujours deux équipes derrière ; le reste, ce sera du bonus. Une chose est cependant acquise, sauf catastrophe sportive insupportable, Provence Rugby peut compter sur un public qui se fidélise et des «Fadolis» toujours vaillants. A une semaine d’intervalle le stade Maurice David a pratiquement fait le plein à deux reprises, et ça c’est significatif. Alors pour affronter la pente raide, il n’y a qu’une chose à faire, remettre l’ouvrage sur le pré ; travail, travail et travail… Et regarder en face les trois journées qui arrivent: déplacement à Albi, réception de Lyon et déplacement à Aurillac, trois des cinq premiers au classement à l’heure actuelle; sans oublier qu’il est des points de bonus qui sont toujours bons à prendre. Ils peuvent s’avérer vitaux en fin de saison.
Michel EGEA