Le cabinet en conseil de recrutement Hudson, acteur mondial de premier plan, estime que 2013 pourrait être « la dernière année d’un cycle défavorable » dans l’immobilier. Même si la prudence reste de mise, 2014 serait « une année de reprise », notamment au niveau de l’emploi dans le secteur.
« Contrairement aux années 1990 où le marché souffrait d’une surproduction de logements et de bureaux dans des marchés mal maitrisés, la crise actuelle est différente » : c’est le constat que dresse le cabinet de conseil en recrutement Hudson, acteur mondial de premier plan – plus de 2 000 collaborateurs dans 20 pays – qui propose à ses clients, entreprises et candidats, des solutions efficaces et innovantes en gestion des talents (recrutement de cadres et de dirigeants, externalisation du processus de recrutement, talent management…). Et d’estimer ainsi que « la pénurie de logement dans les grandes agglomérations a provoqué une hausse des prix, l’environnement économique général et les incertitudes notamment fiscales s’y sont ajoutés ». Conséquence : le marché s’est bloqué. « Mais l’immobilier est une succession de « stop and go » avec de fortes amplitudes. 2013 pourrait être la dernière année d’un cycle défavorable et 2014 une année de reprise », annonce Laurent Derote, Directeur Immobilier & Construction chez Hudson.
Hudson enregistre +20% de prises de commandes au 1er trimestre 2013 par rapport à 2012
Car malgré le contexte économique difficile, Hudson enregistre +20% en termes de prise de commandes au 1er trimestre 2013 par rapport au 1er trimestre 2012. A hauteur de 47% des missions dans l’immobilier du commerce et de la distribution et de 30% pour la promotion immobilière résidentielle en région. De nombreux promoteurs mettent en effet à profit la situation pour engranger des réserves foncières à contre cycle afin de prendre des parts de marché à horizon de 3 ans. Ainsi, les prises de position sur des charges foncières en vue de développer de nouveaux programmes immobiliers dans les grandes agglomérations du Sud de la Loire et de la région Rhône-Alpes – Nantes, Bordeaux, Toulouse, Montpellier, Marseille, Nice, Lyon, Grenoble, Annecy, Pays de Gex – créent-elles des besoins en recrutement. « Espérons que la tendance se maintienne même si les mois d’avril et mai semblent déjà moins fastes », nuance Laurent Derote.
L’immobilier du commerce et la distribution en figures de proue
Après un retrait en 2011, l’immobilier du commerce et de la distribution s’est fortement réveillé au 1er trimestre avec un grand nombre de missions : développement et expansion pour de grandes enseignes de la distribution, exploitation avec le recrutement de nouveaux profils de directeurs de centres commerciaux et galeries marchandes, et même postes de promotion en espaces commerciaux de centre-ville, « retails-parks » et autres « outlets », jusqu’aux directions générales….. Ces deux secteurs de l’immobilier du commerce et de la distribution représentent près de la moitié des missions d’Hudson à fin mars. Viennent ensuite la promotion, puis les directions immobilières des entreprises utilisatrices, les investisseurs institutionnels étrangers, le logement social et les services et conseils à l’immobilier, en forte baisse.
Le gestionnaire de copropriété et le gestionnaire locatif demeurent des profils recherchés en temps de crise
En administration de biens, le gestionnaire de copropriété reste une fonction très recherchée partout en France, tout comme le gestionnaire locatif. Des postes de maintenance technique d’immeuble complexe sont également à pourvoir pour les Bac+2 bâtiment ou électrotechnique-CVC, et les postes de management de projet restent demandés chez les ingénieurs. Les étudiants de grandes écoles s’exprimant parfaitement en anglais, pourront intégrer des métiers plus financiers dans un cercle beaucoup plus restreint sur Paris, tout de même limité par la crise. Quant à la promotion immobilière privée et au secteur du logement social, de nombreux postes y sont ouverts aux ingénieurs, diplômés d’écoles de commerce, sciences-po et Bac+5 en droit.
De nouveaux métiers liés à la financiarisation de l’immobilier, à la technologie et au développement durable
Outre les métiers traditionnels – promotion immobilière privée et logements sociaux, administration de biens (résidentiel et immobilier d’entreprise), vente et location immobilière en neuf et négociation immobilière pour l’ancien – les métiers de l’immobilier se sont considérablement élargis ces dernières décennies, notamment sur deux plans : d’une part sur la financiarisation avec l’apparition en 1995, de nouveaux métiers tels que l’Asset Management, l’Investment et le Fund Management, qui étaient auparavant dévolus aux seules valeurs mobilières, et d’autre part, sur la rationalisation et l’introduction de la haute technologie dans l’exploitation des immeubles avec le Facility-Management et le développement durable.
Plus récemment, les montages complexes de financement d’investissement immobilier pour les institutionnels ne sont plus seulement l’apanage des banques dont l’engouement a faibli depuis la crise des « subprimes ». Les compagnies d’assurances s’y sont substituées en partie, en apportant leurs spécificités et valeur ajoutée dans certains montages.
S.P.