Publié le 4 novembre 2015 à 12h33 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 20h43
C’est avec un discours volontaire et porteur d’optimisme de Frédéric Moncany de Saint-Aignan que cette 11e édition des Assises de l’économie maritime a démarré ce mardi 3 novembre devant un nombre record de participants. Avec 1 750 inscrits, l’édition marseillaise bat son record de participation et confirme toute l’importance du potentiel économique de la « croissance bleue ».
Le Coming Out de la France Maritime
«La France maritime est en train de faire son coming out…». C’est avec ces quelques mots que Frédéric Moncany de Saint-Aignan a donné le ton de cette première journée. «Nous partîmes 500 mais par un prompt renfort, nous nous vîmes 3 000 en arrivant au port», a souligné le Président du Cluster Maritime Français, citant Corneille et faisant référence à la première édition en 2005, qui avait accueilli 700 personnes. «La croissance bleue, poursuit-il, «passe impérativement par une vision globale. Elle ne se produira qu’appuyée sur une politique maritime d’envergure. Cette politique maritime doit être interministérielle, placée sous l’autorité directe du Premier Ministre, avec un Secrétariat général de la Mer renforcé.»
Soutenir le développement des grands ports maritimes
«Vous pouvez compter sur l’engagement du Gouvernement et de ses services pour la politique maritime…». Alain Vidalies, Secrétaire d’État en charge des Transports, de la Mer et de la Pêche, a profité de sa venue à Marseille, pour dresser le bilan des mesures mises en œuvre depuis 2012 et notamment sur le développement des Grands Ports Maritimes avec des mesures concrètes comme l’allègement des coûts pour les opérateurs fluviaux; interopérabilité des systèmes informatisés de traitement des marchandises passant en douane; extension de l’auto-liquidation de la TVA…
Le Club étudiant se porte bien
«Chaque année, je revois des anciens étudiants qui sont désormais en poste, c’est ma plus grande satisfaction…». Françoise Anderson est la garante du club des Assises, qui permet, lors de chaque édition, d’inviter entre 100 et 150 étudiants (129 à Marseille) pour les confronter à leur futur milieu professionnel. «L’objectif est d’inviter des élèves provenant de l’ensemble des formations professionnelles liées au maritime de la France entière, explique Françoise. Et évidemment nous invitons les locaux». Pour pouvoir faire venir des étudiants des quatre coins de l’Hexagone, les Assises bénéficient de l’aide de parrains qui financent leur venue. En 2015, le GICAN, Britany Ferries, le Cluster Maritime Français, WISTA, Armateurs de France, Keroman Port de Lorient, Bureau Veritas, Ilago et IFM parrainent, chacun, entre 1 et 10 étudiants. Parallèlement à ces rencontres parrains/filleuls, qui se déroulent autour d’un café ou d’un déjeuner, le traditionnel « Tekitoi » permet aux étudiants de rencontrer des grands patrons qui évoquent leur parcours et répondent aux différentes questions.
Le chiffre : 3 300
Macabre chiffre avancé que celui de 3 300… personnes, des migrants qui, en 2015 ont péri en Méditerranée. «Et ce n’est pas terminé. La mer n’est pas un espace familier. C’est un espace dangereux et mortel…» s’inquiète le Capitaine de marine marchande allemand Klaus Vogel qui a clôturé la première matinée des Assises, avec ce triste bilan. Il a profité de ce moment pour apporter un peu d’espoir, avec l’association SOS Méditerranée, dont il est le président et qui a vu le jour il y a plusieurs semaines. Son but ? Récupérer des fonds, former un équipage européen, composé de marins mais aussi de médecins et d’infirmières pour venir en aide aux migrants de Méditerranée.
Plus d’info sur sosmediterranée.org
Ils ont dit :
Gildas Maire (Président Armateurs de France) : «Il ne faut surtout pas lâcher la formation des navigants. Nous ne devons pas avoir, demain, que des futurs ingénieurs… Il faut réduire la vitesse de nos navires, rajeunir la flotte et améliorer la sécurité et l’efficacité énergétique».
Rodolphe Saadé (Vice-Président CMA-CGM) : «Notre actualité, c’est la mise en place du terminal de Kribi au Cameroun au mois de janvier 2016. L’avenir, c’est également deux marchés importants qui s’ouvrent pour le Groupe : L’Iran et Cuba. Un navire CMA-CGM qui partira de Chine avec une escale à Cuba, ce sera une grande première… Mon père s’est installé à Marseille, à la fin des années 70 et même si nous délocalisons, nous souhaitons continuer à nous développer en France car nous sommes très attachés à ce pays. Nous resterons très ancrés en France…»