Publié le 16 novembre 2015 à 19h40 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 20h44
60 à 8 : une rouste, comme on dit chez nous en Provence. Une déculottée historique, même, à Maurice David, pour des «noirs» relégués au rang de punching-ball ; avec Lyon c’est comme dans un grand magasin des boulevards de Paris, quand y’en a plus, y’en a encore. Trois jours et une guerre, une vraie, plus tard, difficile de revenir sur un match de rugby dérisoire. Mais c’est la loi du genre : le show must go on, comme on dit. Alors oui, les Aixois ont morflé et ont quitté le terrain «cul rouge» en ayant donné le change en première période pendant une vingtaine de minutes. Le temps de trouver une pénaltouche au lieu de prendre trois points, le temps de voir le beau déboulé de Tabualevu stoppé à deux mètre de l’en-but. Puis les Lyonnais ont fermé le ban. Et montré la profondeur quasi abyssale du fossé qui sépare aujourd’hui une équipe qui joue la remonté en Top 14 d’une formation qui devra désormais lutter pied à pied pour se maintenir en Pro D2. Alors oui, les Porical, Nalaga, Bonnaire, du Prez, Attoub et autre Fitzpatrick ont des patronymes qui peuvent impressionner, mais ils ont surtout des qualités physiques indéniables et un fond de jeu impeccable. Le deuxième essai, marqué entre les poteaux après une combinaison main/main lumineuse, est exemplaire. Il est vrai que la défense aixoise avait explosé depuis le premier essai en contre quelques minutes plus tôt. Ce qui est terrible, c’est que le LOU n’a pas donné l’impression de forcer son talent. Il a simplement récité ses gammes, déroulé son jeu et croqué l’Aixois bien tendre. On savait que cette confrontation s’annonçait terrible ; elle le fut. Et le déplacement à Aurillac le 27 novembre prochain n’est pas fait pour ramener la sérénité dans les esprits. Si Provence Rugby joue dans le Cantal comme vendredi dernier à domicile, l’addition risque encore d’être salée. Certes, on sait que ce sont des équipes qui finiront devant; mais prendre pion sur pion face à elles n’est pas générateur de confiance au moment d’affronter des formations plus à la portée du collectif aixois. Dans l’entourage de Provence Rugby, des voix s’élèvent désormais pour réclamer un travail beaucoup plus professionnel à l’entraînement, de la part des joueurs, mais aussi du staff technique. Nul doute que l’actionnaire, si ce n’est déjà fait, va taper du poing sur la table pour remettre tout ce petit monde dans le sens de la marche… Et de la gagne. Les fonds investis cette saison dans le club ne sont pas destinés à faire marcher un ascenseur !
Michel EGEA