Publié le 19 novembre 2015 à 18h51 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 20h45
C’est dans une ambiance particulière que le club de la Croisière Marseille Provence vient de se réunir, s’il célèbre en effet l’entrée de Marseille, premier port de croisière de France, 5e port méditerranéen, dans le top 15 des ports mondiaux, la gravité l’emporte néanmoins : «Nous sommes profondément émus par les événements que connaît la France. Notre réponse a été de maintenir cette manifestation car il faut continuer à vivre, se battre», indique Jean-François Suhas, président du club de la Croisière Marseille Provence. Jacques Massoni, Marseille Provence Cruise Terminal et Christine Cabau Woelher, la présidente du directoire du Grand port maritime de Marseille-Fos insisteront sur les conditions de sécurité qui ont été renforcées après les attentats de Paris.Cette dernière soulignant que la recherche de la sécurité est permanente et qu’elle a été renforcée dès samedi. «Le nombre d’agents de sûreté a été renforcé, ajoute Jacques Massoni,nous contrôlons 100% des passagers et des bagages». Un travail accomplit en liaison avec la Police, les Douanes, la gendarmerie maritime, la police de l’air et des frontières.
Jean-François Suhas peut alors évoquer la progression du Port de Marseille : «Nous partons du fin fond du classement et, nous entrons dans le Top 5 de la Méditerranée, le Top 15 mondial». Pour mesurer ce qu’un tel classement signifie, il explique: «Il suffit de savoir que nous sommes passés devant New York qui est 17e». Et de citer un certain nombre de chiffres: 1, 481 million de passagers attendus en 2015, 68 navires, 27 compagnies, plus de 4 000 passagers par jour d’avril à novembre et près de 2 000 pendant les mois d’hiver. Et d’avancer: «Notre objectif est d’atteindre 1,7 million de passagers en 2016 et 2 millions en 2020». Maxime Tissot, Office de tourisme de Marseille met en exergue le tourisme d’affaires qui «progresse également». «Nous ne sommes que 60e au niveau mondial mais nous étions 175e voilà peu», tient-il à souligner avant d’insister sur l’importance de Marseille Provence 2013 dans l’évolution positive de la situation: «La capitale européenne non seulement nous a fait connaître mais en plus elle nous laisse des équipements structurants».
Franck Recoing, CCI Marseille-Provence, se souvient: «En 1995 nous fêtions les 350 000 passagers, nous venions de 36 000 et Dominique Vlasto, l’élue au tourisme de Marseille affichait l’espoir d’atteindre les 800 000. Derrière elle, Jacques Pfister, le président de la CCI, lançait : le million, le million. Nous sommes arrivés à 1,5 million. Nous sommes dans un écosystème porteur avec les croisiéristes mais aussi avec une relance de la réparation navale avec la forme 10 qui va arriver». Christine Cabau Woelher élargit le propos : «Nous avons déjà les formes 8 et 9 qui sont des outils très efficaces et, en septembre 2016, la forme 10 qui sera la plus grande de la Méditerranée; la troisième plus grande au monde. Les plus grands bâtiments pourront être réparés à Marseille, preuve que réparation navale et tourisme peuvent aller de pair».
Les représentants de Costa Croisières, MSC Croisières et Croisières de France, expliquent, à tour de rôle, l’importance qu’ils accordent à Marseille et affirment qu’ils «consolideront leur présence en 2016» tout en mettant en avant «une offre de plus en plus diversifiée» pour séduire un public de plus en plus large. Parmi les nouveautés, Marseille accueillera en juin prochain, « Harmony of the Sea », futur plus grand navire de croisière au monde qui sortira des chantiers de Saint-Nazaire au printemps, le « Carnival Vista », navire flambant neuf du numéro un mondial de la croisière et verra le retour du « Norwegian Epic », à bord duquel la clientèle française et internationale pourra embarquer depuis Marseille.
L’ambition marseillaise s’appuie sur un marché dynamique. Le marché mondial est en effet de 22,04 millions de passagers en 2014, soit une hausse de 3,4% par rapport à 2013 et de 70% en 10 ans, selon une étude de Cruise Line International Association. En Europe, un nouveau record est atteint avec 6,39 millions de croisiéristes en 2014. Quant au marché français, il enregistre une hausse de 14% avec près de 600 000 passagers et plus de 70 000 nouveaux clients en 2014, confortant ainsi sa 4e place européenne derrière l’Allemagne, l’Angleterre et l’Italie.
Michel CAIRE
Des retombées économiques supérieures à 180 millions
En 2015, les retombées économiques locales devraient être supérieures à 180M€ (hors investissements réparation navale et portuaires). Trois études successives, menées par la CCI Marseille Provence, affinent ces indicateurs et permettent de dégager les bénéficiaires directs : le secteur maritime mais également ceux du tourisme et du commerce. Elles montrent également qu’«il existe une forte marge de progression pour développer, optimiser le marché de la croisière et accroître son rayonnement sur l’ensemble du territoire Aix-Marseille-Provence».
Ces 180 millions se déclinent ainsi : 30 millions d’euros d’impact direct, 50 millions d’impact indirect, estimations constituées des dépenses touristiques faites par les passagers et plus de 100 millions d’euros d’impact induit.