Publié le 20 novembre 2015 à 22h00 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 20h45
Il y a un peu plus d’un an, le 15 juillet 2014, la famille Daussun devenait propriétaire du Château du Seuil et de ses terres. Et il y a quelques jours, Agnès et Robert Daussun posaient la première pierre du nouveau chai. Un sacré défi puisque l’outil de travail devra être opérationnel à l’automne prochain pour accueillir la vendange. Mais les défis ne font pas peur à Robert Daussun, ce haut fonctionnaire qui, après avoir dirigé le cabinet du ministre du budget, a intégré en 1993 LBO France, fonds privé d’investissement dont il assure aujourd’hui la présidence. Rencontre.
Comment êtes-vous tombé sous le charme du Château du Seuil ?
C’était au cours d’une visite du vignoble appelé de Tournefort, sur la Trévaresse. Dix hectares entourés de pins, au coucher du soleil; un moment magique et je suis reparti amoureux de cet endroit.
Est-ce un investissement collectif ?
Pas du tout, c’est un projet personnel et familial.
Mais la vigne et le vin ce n’est pas votre secteur d’activité ?
Effectivement, je ne suis pas né dans ce milieu; mais j’aime apprendre. Puis, je suis un défenseur acharné des vins de cette région; une région que j’affectionne, au demeurant. Il ne faut pas oublier que j’ai passé quelques années de ma vie à Marseille.
Votre activité chez LBO France vous laissera-t-elle du temps pour le Château du Seuil ?
Peut-être pas autant que je le désirerais. Aussi mon épouse Agnès a pris des dispositions pour s’en occuper activement, ce qu’elle fait depuis plusieurs mois déjà. Puis il y a nos équipes, performantes, sur lesquelles nous devons pouvoir compter.
Quelles sont vos ambitions pour Le Seuil ?
C’est un nouveau départ. Le vignoble a plus de 40 ans et il est né sous le regard bienveillant de bonnes fées. Le terroir est un terroir d’excellence, avec un bel équilibre argilo calcaire offrant des qualités indéniables pour la viticulture. Mais le temps a passé et sans tourner le dos au passé, nous voulons positionner le Château du Seuil vers l’avenir. Nous voulons créer un vin de signature mais aussi un vin qui se vende. Nos lignes de conduite : restructurer le vignoble, s’adapter à la demande, innover en matière de marketing, proposer un vrai vin de marché sans perdre de vue que 50% du chiffre d’affaires est réalisé ici, au caveau; ce qui représente 30% du volume produit. Concernant la restructuration du vignoble, nous avons déjà travaillé sur 5 hectares, soit un peu moins de 10% de la surface totale de ce vignoble. Pour la cave, nous posons aujourd’hui cette première pierre d’un outil moderne adossé à la partie plus ancienne qui servira désormais de lieu de stockage. Toujours dans le but de ne pas oublier d’où nous venons. Nous avons adopté le process gravitaire, tout en soignant la souplesse d’utilisation, notamment pour réaliser des petites séries et ainsi mieux répondre à la demande.
Et le Château lui-même, que va-t-il devenir ?
Il fallait réaliser des travaux de mise aux normes, ce que nous faisons actuellement pour que nous puissions l’ouvrir aux séminaires, aux mariages et à toute manifestation de groupe dés le printemps prochain. Par ailleurs, dans une optique plus touristique, nous pensons réaliser un sentier pédestre au cœur du vignoble et des 300 hectares de bois de la propriété.
Propos recueillis par Michel EGEA