Publié le 26 novembre 2015 à 9h46 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 20h45
Jean-Luc Monteil, le président du Medef Paca vient de présenter Horizon 21, le «contrat régional pour la croissance et l’emploi», programme économique des entrepreneurs Paca élaboré dans le cadre des élections régionales. Un travail qui s’inscrit dans le prolongement de «Cartes sur table Paca : pour une région compétitive » qui dressait un diagnostic de l’économie régionale. «Ce document est le fruit de 16 mois de labeur, il a pour objectif d’influencer les élus qui sortiront vainqueurs des urnes, sachant que leur responsabilité va être considérablement renforcée par la réforme territoriale», explique le responsable patronal avant de juger : «Contrairement à d’autres régions, notamment Nord-Pas-de-Calais, l’économie a su s’imposer ici dans la campagne grâce à l’ensemble des forces vives de l’économie. Ce programme est ainsi le fruit de la concertation de 40 organisations professionnelles dont les principales branches régionales».
Puis Jean-Luc Monteil de formuler les dix priorités du patronat. Il s’agit, avec les élus : «de sortir d’une logique de concertation pour passer à une de co-construction. Les élus ont la légitimité démocratique, nous avons celle des mains dans le cambouis. Nous proposons de prendre ensemble des initiatives qui seraient évaluées au bout de 2, 3 ans par des organismes indépendants». Du fait, de la forte présence de TPE/PME dans le tissu économique : «96% des entreprises de Paca comptent moins de 10 salariés, nous souhaitons que soit développé la logique de guichet unique pour permettre une rationalisation des dépenses publiques d’une part et d’autre part avoir des structures capables d’apporter un service à toutes les entreprises, y compris les plus petites.» Il en vient à la formation professionnelle et l’apprentissage qui «sont des compétences essentielles de la région». «La réforme de la formation professionnelle comme la baisse observée du nombre de signatures de contrats d’apprentissage en Paca depuis 2012 invitent les pouvoirs publics régionaux à redoubler d’efforts. Ces dispositifs sont en effet majeurs dans la lutte contre le chômage, à condition qu’ils soient élaborés en adéquation avec la réalité économique des territoires et les besoins des entreprises», précise-t-il. Dans ce même cadre, il ajoute: «Nous souhaitons que la région se positionne comme étant celle de référence en matière de numérique, pour cela nous proposons que tous les salariés du privé possèdent un passeport numérique, les bases de cette révolution qui bouleverse les modèles. Il faut que les entreprises, les salariés, comme les pouvoirs publics s’y adaptent».
«Il faut élever le niveau dans la relation client»
Jean-Luc Monteil met l’accent sur l’industrie, premier moteur de la région: «Après avoir réalisé d’importantes mutations elle dispose aujourd’hui de nombreux atouts». Pour aller plus loin, le patronat propose de favoriser la montée en gamme de la zone industrielle de l’Étang-de-Berre, de soutenir la filière microélectronique, de faire du grand Avignon le territoire de l’intelligence agroalimentaire de la région. Il insiste sur l’importance du tourisme, «deuxième moteur économique de Paca». Précisant qu’il s’agit du premier recruteur et qu’il est appelé à se «développer» compte tenu de l’augmentation des flux touristiques internationaux. «Mais, précise-t-il, il faut élever le niveau dans la relation client; il faut faire attention car l’âge moyen de notre clientèle s’élève, il faut la rajeunir.»En revanche, il importe, pour le responsable patronal d’anticiper le vieillissement de la population et structurer la «Silver économie».
Il en vient aux problèmes de mobilité : «Il est anormal qu’un salarié ou un entrepreneur marseillais passe l’équivalent d’un an de sa vie dans les bouchons. Il faut pouvoir se priver de la voiture grâce à des transports collectifs efficaces. De même, si on veut développer l’industrie, le tourisme, il faut des Hub entre l’aéroport, le ferroviaire, le maritime et les transports urbains». Il plaide enfin pour que soit encouragé une transition énergétique compétitive.
Michel CAIRE