Publié le 5 décembre 2015 à 19h07 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h44
A l’Odéon ce samedi 5 décembre on a assisté à un spectacle par et pour les enfants – du moins en principe car chacun sait que l’analyse psychologique des contes de fées de Charles Perrault peut aller très loin – mais auquel les adultes de tous âges peuvent prendre un grand plaisir tant ce Douce et Barbe Bleue est bien fait et bien interprété. Encore une fois le travail de Samuel Coquard est à saluer tant il permet à la Maîtrise des Bouches-du-Rhône, dont il a la charge depuis bon nombre d’années, d’accomplir des exploits. Les maîtrisiens se tirent à merveille de cet exercice beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît. La musique d’Isabelle Aboulker est l’une de ces fausses simplicités qui se révèlent fort complexes. Les enfants, plus exactement adolescents, sont en scène pendant près d’une heure et chantent un texte qu’ils ont entièrement mémorisé: du travail de pros!
Tout est réussi dans cette adaptation de Christian Emery du conte qui fait partie de notre inconscient collectif, même si la fin est un peu plus dramatique – mais le librettiste en demande pardon au créateur ! – avec des lumières bien étudiées, une scénographie mouvante mais pas dans l’excès, de très beaux costumes, colorés et bien adaptés aux jeunes interprètes – comme aux moins jeunes car on compte dans la distribution, outre Majda Boughanmi en Douce, la Barbe Bleue de Philippe Ermelier, Marie Ange Todorovitch, Sephora Jlida et Catherine Alcover. Invisible mais fort présent l’Ensemble Instrumental Pythéas rend toute justice à la musique et complète le charme de ce Douce et Barbe Bleue dans lequel on entre totalement pour retrouver notre âme d’enfant à qui l’on dit: Il était une fois…
Gisèle Féral