Publié le 30 décembre 2015 à 10h09 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 21h31
Comptant parmi les plus grands contre-ténors du monde Andreas Scholl enchaîne les concerts et les enregistrements avec un égal bonheur et un goût artistique très sûr. Pour preuve ce CD des «Cantates» de Bach enregistrées avant sa tournée aux côtés du Kammerorchester Basel, formation suisse dont il est également parfois le chef d’orchestre. C’est d’ailleurs avec cette formation qu’il s’est produit au Grand Théâtre de Provence (GTP) d’Aix pour un concert clôturant une année 2015 riche en événements de qualité. Au programme trois cantates et deux «Sinfonia» extraites elles mêmes de Cantates de Bach et jouées pour ces dernières par l’ensemble seul sans Andreas Scholl. Ce ne fut pas le meilleur moment de la soirée, l’ensemble offrant une interprétation un peu trop académique. Tout comme la structure du concert, très symétrique et proposant le même type d’œuvres et dans un ordre identique, avant et après l’entracte. Magnifique direction d’orchestre en revanche d’Andreas Scholl très à son aise sur la première et dernière cantate où le Kammerorchster Basel était transcendé par les chœurs. Et superbe voix d’Andreas Scholl sur la Cantate «Widerstehe doch der Sünde » et surtout sur la « Gott soll allein mein Herz, haben » qu’il avait déjà gravée sur disque. En revanche, on a regretté un travail assez inégal des quatre solistes présents sur scène. La soprano Iris Eggler et la mezzo-soprano Nana Bugge Rasmussen, nettement en dessous des voix du ténor Christian Rathgeber et du baryton Johannes Hill, deux solides chanteurs en phase avec les œuvres. Au final un beau concert où l’on attendait davantage de transcendance et de splendeurs musicales.
Jean-Rémi BARLAND
