Publié le 9 janvier 2016 à 9h55 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 21h32
En 1990, Titouan Lamazou entre dans la légende de la voile en remportant le premier « Vendée Globe Challenge » (Tour du monde à la voile en solitaire et sans assistance) puis la même année, la « Route du Rhum ». Cet ancien équipier d’Eric Tabarly tient son Graal et on lui prédit alors une carrière à la mesure de son célèbre mentor…
Mais, pour Lamazou, il y a aussi une vie quand il met pied à terre. Peintre, écrivain, photographe et grand voyageur, Lamazou finit par se faire dévorer par sa fibre artistique et décide en 1993 de se ranger de la course au large. Depuis, il arpente les continents son carnet de croquis sous le bras, tout en s’investissant dans des projets humanitaires, notamment pour la défense des droits des femmes et des enfants (il a été nommé « artiste Unesco pour la paix »). Entre 1998 et 2000, Titouan Lamazou séjourne à plusieurs reprises à Tombouctou, « la Perle du désert », le grand port du Sahara et du fleuve Niger. Il se lie d’amitié avec des familles de l’endroit, en particulier celle d’Aïcha, une jeune femme devenue l’égérie de ses travaux. En 2012, Tombouctou est occupé par des groupes extrémistes. Titouan décide de partir en quête d’Aïcha et des siens. Il les retrouve en janvier 2013, dans un camp de réfugiés, au Burkina Faso. Débute alors un long périple, à la rencontre d’autres familles exilées au Burkina, au Niger, en Mauritanie. Trois ans plus tard, Titouan est accueilli à Tombouctou par tous ses amis, enfin de retour chez eux. Pour mieux comprendre une conjoncture complexe, il s’est entouré de journalistes et de chercheurs : historiens, anthropologues, linguistes, géographe dont le savoir éclaire sur le sort de ces populations aujourd’hui.
Ce samedi 9 janvier, Titouan Lamazou est l’invité de la Bibliothèque de l’Alcazar pour présenter – en compagnie de l’historien et anthropologue Charles Grémont – l’ouvrage qui retrace cette expérience : « Retour à Tombouctou » paru aux éditions Gallimard.
Il expliquera pourquoi il a voulu « reprendre le fil de l’histoire de ces peuples touaregs, arabes, songhay, arma et peuls. Retourner au Mali, partir en Mauritanie, au Niger, au Burkina Faso où ils sont réfugiés par centaines de milliers. Comprendre et ainsi mieux dépeindre une situation dramatique qui se répète comme si les balbutiements de la destinée étaient la marque du genre humain. »
Rendez-vous à 17h, en salle de conférence à la bibliothèque l’Alcazar – Cours Belsunce – 13001 Marseille.
