Publié le 11 janvier 2016 à 23h09 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 21h32
Christian Estrosi, le président (LR) de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, accompagné de Renaud Muselier, son premier vice-président (LR), s’est rendu ce lundi 11 janvier 2016 à la gare Saint-Charles, à Marseille où ils ont été accueillis par Philippe Bru, le directeur régional de la SNCF. Ce déplacement a été l’occasion pour le nouveau patron de la Région de participer à la présentation par la SNCF des nouveaux portiques de contrôle d’accès aux trains grandes lignes. Un dispositif, expérimental, mis en place pour trois mois à Saint-Charles et à Montparnasse à Paris. Christian Estrosi a exposé, à cette occasion, ses priorités pour la politique régionale des transports, ses attentes de la part de la SNCF.
«Économiser jusqu’à 300 millions d’euros par an»
Philippe Bru, insiste sur l’importance que la SNCF accorde à cette lutte anti-fraude, elle espère en effet économiser jusqu’à 300 millions d’euros par an. Tout en attendant de ce dispositif qu’il n’occasionne pas plus de deux minutes de retard pour les usagers. Puis, concernant les relations tendues avec la Région, il ne manque pas de préciser: «Depuis le 11 décembre, nous avons déjà eu à travailler avec vos équipes et vous-même, vous avez déjà rencontré Guillaume Pepy, notre PDG, sachant que nous accueillons quotidiennement 110 000 usagers dans nos 700 trains, soit 30% de trains en plus ces dernières années».
Christian Estrosi se réjouit de cette expérimentation, rappelle qu’il a fait des transports ferroviaire un sujet prioritaire, tant en matière de qualité, de ponctualité que de sécurité. «Notre région est la plus touchée par la fraude, 18,5% et, cela peut aller jusqu’à 30% sur certains tronçons des Alpes-Maritimes. Cela représente un manque à gagner de 15 millions d’euros par an. Si on ajoute les 13 millions que coûte la lutte contre la fraude, on arrive à 28 millions. Il y a là un potentiel d’économie qui permettra de renforcer notre politique de sécurité que nous chiffrons à 250 millions d’euros. Sans ignorer le fait que, par nos efforts, nous espérons développer le nombre d’usagers de nos trains ».
«Je rencontrerai tous les responsables syndicaux de la SNCF»
Puis d’avancer : «Nous allons voir avec le Pôle Solutions Communicantes Sécurisées si l’on ne peut pas utiliser les portiques de contrôle des billets pour détecter les armes, tant les métaux que la poudre. Et nous renforcerons la vidéo-protection, elle existe, mais on ne peut utiliser actuellement que les enregistrements, je veux qu’elles soient utilisables en direct».
Et d’annoncer : «Je rencontrerais tous les responsables syndicaux de la SNCF». Avant d’affirmer : «Je souhaite que la SNCF, qui appartient au patrimoine national, soit apte à conquérir, des parts de marché plutôt qu’elles en perdent ». Il évoque à ce propos «une rumeur qui enfle, dans le cadre de la Loi Macron, selon laquelle les transporteurs routiers pourraient entrer en concurrence avec la SNCF sur certains axes. Je ne laisserais pas faire, on ne peut mettre des moyens pour améliorer la situation et créer de la concurrence».
« Il y a eu une dégradation du service, je m’en suis entretenu avec Guillaume Pepy »
Il signifie également vouloir faire des usagers, des partenaires : «Nous allons mettre en place une application qui leur permettra d’exprimer quotidiennement leur satisfaction en matière de ponctualité, d’affluence, de propreté et de sécurité. Ce dispositif pourra déclencher le paiement des pénalités dont ils bénéficieront dorénavant alors que jusqu’à présent c’était la collectivité qui les percevait». «Dès la mi-février, poursuit-il, nous recevrons les comités de ligne pour avoir avec eux sur quels points nous devons nous améliorer». «Il y a eu une dégradation du service, reprend-il, je m’en suis entretenu avec Guillaume Pepy. Ce dernier sera présent le 29 janvier, à l’occasion de la plénière de la région, pour signer l’avenant du contrat qui nous lie à la SNCF et qui évoluera de trimestre en trimestre ou de semestre en semestre».
Philippe Bru reprend la parole : «Nous sommes dans un dialogue nourri, avec une pression légitime, tant des usagers que de l’autorité organisatrice, sur l’information des usagers, la ponctualité. Mais il faut savoir à ce propos que nous avons de gros problèmes de matériel. Nous devions recevoir 26 rames neuves, nous n’en avons eu que 13, sans oublier, d’autre part, que de nombreux travaux sont réalisés sur les lignes». Rappelant que 700 trains circulent sur les lignes alors que «nous avons des dizaines d’années de retard en matière d’investissement dans cette région». Il déplore enfin : «Nous n’avons qu’un centre de maintenance, à la Blancarde, à Marseille. Ce qui fait que lorsqu’une rame est en panne à Nice, il nous faut la transférer ici, sachant que les voies sont souvent fermées la nuit pour cause de travaux et occupées par le trafic le jour».
Michel CAIRE