Publié le 18 janvier 2016 à 23h55 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h44
La métropole a été la grande question évoquée par le sénateur-maire LR de Marseille, Jean-Claude Gaudin, lors de ses vœux à la presse. Il est longuement revenu sur l’historique de ce dossier, sur le futur, ne cachant pas son ambition d’être réélu à la présidence de cette institution. Il n’a pas manqué, par ailleurs, d’exprimer son opposition au principe des primaires tout en réaffirmant son soutien à Nicolas Sarkozy. Il prend toutefois le soin de préciser : «Je soutiendrai celui qui sera désigné par la primaire, même si ce n’est pas le candidat que je soutenais». Avant de s’exprimer au nom d’Hubert Falco et de Christian Estrosi pour affirmer : « Ils seront à mes côtés pour soutenir Nicolas Sarkozy». Justifiant « le ni-ni » de l’ex président, par «sa hauteur de vue», et la position de Christian Estrosi : «Parce que je lui ai conseiller de dire merci au PS, car sans son retrait, le FN l’emportait». Bref, à l’instar de Flaubert, lequel affirmait : «Madame Bovary, c’est moi », Jean-Claude Gaudin, considère que Christian Estrosi, président de Région, «c’est moi». Puis, c’est avec gravité qu’il répondra à la question relative à ses indemnités au Sénat. Il évoquera aussi le naming du Stade Vélodrome ou encore la création d’un casino à Marseille.
«On voulait nous diviser, nous sommes rassemblés»
Mais, en premier lieu, il rappelle : «Cette cérémonie de vœux est une tradition républicaine, un moment convivial et d’échanges. Elle revêt cette année un caractère particulier au lendemain des événements tragiques qui ont frappé notre pays en 2015». Avant de considérer : «On voulait nous diviser, nous sommes rassemblés».
Il en vient a la récente agression d’un professeur d’une école juive à Marseille : «Elle constitue un acte innommable et injustifiable. Dans le contexte qui est le nôtre, le traitement que vous avez à faire de l’information constitue une responsabilité majeure. Nous devons unanimement condamner ce type de comportement tout en s’appliquant à préserver les valeurs de solidarité et de fraternité, si importantes et au sein de notre cité».
«La mise en place de notre métropole, dont l’existence effective, légale, est réelle depuis ce 1er janvier»
Puis de lancer : «Vous aurez l’occasion en 2016 de commenter et d’accompagner la mise en place de notre métropole, dont l’existence effective, légale, est réelle depuis ce 1er janvier. Nous devons dépasser les débats qui ont pu exister pour aller de l’avant. Oh ! Rien n’est facile, rien ne nous aura été épargné, comme trop souvent. Mais ce qui prime en politique, c’est de toujours aller dans le sens de l’intérêt général». Il évoque les péripéties en cours, l’élection du 9 novembre, l’annulation du 7 janvier pour des questions qu’il qualifie de «techniques», avant de juger que la décision «est incompréhensible et qu’il a donc fait appel, un appel qui est suspensif. Les salaires de janvier des 7 500 fonctionnaires seront payés et je peux même ordonner le paiement de factures de prestataires». «Au-delà des arguties dilatoires, poursuit-il, la métropole existe contrairement aux 6 EPCI. Il ne reste maintenant plus qu’à attendre la décision du Conseil constitutionnel qui examinera les questions relatives au nombre et la répartition des conseillers communautaires, avant de se prononcer sous 10 jours. A partir de là, soit on réélira, soit on supprimera des conseillers. Viendra alors le moment de réélire le Président de la métropole. Le même jour, il faudra voter les délégations de pouvoir et élire les vice-présidents».
«L’installation en exclusivité mondiale, à La Timone, du dernier né des appareils de radiochirurgie qui permet d’opérer sans ouvrir la boîte crânienne»
Puis d’en revenir à Marseille et à l’année 2015. «Elle a été une bonne année pour notre ville qui a vu entre autres l’ouverture du Village des Docks, des Voûtes de la Major, du Hard Rock Café. La confirmation de l’ouverture, dans les tous prochains jours, d’un Apple Store. Mais aussi l’inauguration du bâtiment pédagogique mutualisé Campus Timone ou l’installation en exclusivité mondiale, à La Timone, du dernier né des appareils de radiochirurgie qui permet d’opérer sans ouvrir la boîte crânienne. Voilà qui confirme le leadership de Marseille dans le domaine de la santé». Il en vient à Marseille et les nouvelles technologies : «C’est le géant néerlendais Interxion qui ouvre un data center dans notre ville à la demande de ses clients américains Google et Facebook. C’est la construction de l’ilôt Allar qui préfigure ce que sera la ville de demain: intelligente, durable, connectée. Ce nouveau quartier fait déjà figure d’exemple, avec ses innovations environnementales comme cette boucle d’eau de mer pour chauffer les habitations». Il ne cache pas sa joie d’évoquer les classements dans lesquels Marseille tire son épingle du jeu : «C’est la revue professionnelle de référence américaine “Sight and sound” qui salue le Festival International du Documentaire de Marseille comme le 1er des authentiques festivals de France, après Cannes… ou encore- le site web Tripadvisor qui a classé Marseille dans le Top 3 des destinations françaises ». Il évoque à ce propos : « Une destination touristique incontournable -près de 10 millions de visiteurs en 2015-. Une destination de croisière confirmée. Mais également la 2e destination française de congrès avec plus de 100 000 congressistes, et la 60e destination mondiale quand nous étions 173e il y a encore trois ans».
Il en vient au sport, avec le premier tour de la Fed Cup de tennis féminin en février, et l’Euro de football en juin, la capitale européenne du Sport en 2017, «en attendant d’accueillir les épreuves de football et de voile olympiques si Paris, comme nous l’espérons, est choisie pour organiser les JO 2024». A propos de sport il indique «avec Didier Parakian nous nous transformons en VRP de Marseille, nous espérons régler le problème du naming du Stade Vélodrome cette année, même si le Marseille bashing fait réfléchir les grands patrons». De même, il espère une avancée rapide concernant la création d’un casino à Marseille.
« J’ai commis une erreur »
Questionné sur sa mise en cause par la cellule tracfin, Jean-Claude Gaudin répond : «J’ai commis une erreur, en tant que président du groupe je disposais des chéquiers du groupe UMP du Sénat. Mais, comme nous avions un trésorier, un comptable je ne m’en suis jamais servi. Si je l’avais fait, cette affaire n’aurait pas existé». « Il y a des notes de restaurant avec les élus, précise-t-il, les collaborateurs que j’invite régulièrement. Je fais également quelques déplacements pour aller soutenir des sénateurs. Je paie avec ma carte de crédit, je prends la facture que je donnais à la comptable qui me remboursait une fois par mois. Lorsque j’ai quitté la présidence du groupe, celui-ci, un mois après, m’a donné quitus de ma gestion, sachant que j’ai laissé une situation saine et même prospère». Il ne manque pas de rappeler : «En 20 ans de Maire, je n’ai jamais eu à me rendre au Palais de Justice».
Et de conclure: «Je ne demande pas que l’on vante les mérites de notre politique municipale à longueur de colonnes– ajoutant, non sans humour- quoique… Avant de reprendre plus sérieusement, Non, ce que je souhaite c’est un traitement qui soit le plus objectif possible et que notre presse locale fasse contrepoids au Marseille bashing».
Michel CAIRE