Publié le 30 janvier 2016 à 21h00 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h44
Plusieurs centaines de personnes dont José Bové, député européen, ont manifesté ce samedi en début d’après-midi devant la Préfecture à Marseille pour dénoncer, protester, contre la poursuite du déversement en Méditerranée, au sein du Parc National des Calanques d’effluents industriels par l’usine d’alumine Alteo à Gardanne
Il est rappelé que depuis 50 ans, l’usine de production d’alumine de Gardanne, près d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), bénéficie d’un droit de rejeter en mer ses résidus toxiques. Plus de 30 millions de tonnes de boues rouges toxiques ont été ainsi déversées dans les fonds marins. Plusieurs associations de défense de l’environnement et de riverains dénoncent la toxicité et la radioactivité de ces boues rouges dont le mouvement « Collectifs Littoral » qui considère que: «Rejets en mer, 50 ans de trop mais pas 6 ans de plus». En effet, de s’insurger contre « le droit à polluer » accordé par l’État à Alteo qui est «un passage en force de la loi».
Et d’insister dans un communiqué: «Aucun intérêt financier, industriel ou chantage à l’emploi ne justifie ce mépris pour la mer et la population du littoral.»
A propos des rejets Alteo de préciser dans un communiqué fin décembre : «L’autorisation accordée par le préfet ne prévoit nullement la poursuite des rejets de boues rouges en mer pour 6 ans. C’est exactement le contraire : il n’y a plus de rejet de boues rouges en mer. Ce nouvel arrêté permet donc de tourner définitivement la page des boues rouges tout en maintenant l’activité du site». Frédéric Ramé, président d’Alteo, rappelle que «cette autorisation est une étape essentielle, puisque les rejets de boues rouges en mer sont terminés. Maintenant, l’usine de Gardanne se projette vers l’avenir et va poursuivre ses efforts, dans une démarche ouverte, pour améliorer en continu ses performances environnementales ».
Patricia MAILLE-CAIRE
A savoir
L’usine Alteo fabrique depuis des décennies de l’alumine à partir de la bauxite et disposait d’une autorisation de rejet en mer de ses résidus de fabrication, les «boues rouges», jusqu’au 31 décembre 2015, rejets transportés via une canalisation longue de 47 kilomètres souterrains et 7 kilomètres sous-marins reliant Gardanne au canyon de Cassidaigne. Depuis 1996, ce sont vingt millions de tonnes de boues rouges qui ont tapissé ainsi les fonds marins sur 2 400 km², bien au-delà du point de rejet et s’étendant vers le Var à la faveur de courants marins.