Publié le 4 février 2016 à 23h20 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h44
C’est une démarche forte qui vient de voir le jour à Marseille au sein d’un lieu mythique entre tous, le Stade Vélodrome. L’association Provence Sport & Lifestyle a officiellement lancé son programme «Sport et Bien-Être». Une démarche qui vise à développer la qualité de vie au travail dans les entreprises partenaires, avec le soutien du ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports. Ce dispositif qui a vocation à être déployé dans d’autres villes a été présenté par le président de l’association, Pierre Distinguin, Anna Notarianni, présidente de Sodexo France ainsi que Fabien Gillot, capitaine de l’équipe de France de Natation et parrain de l’association. Un lancement qui était placé sous le patronage de Thierry Braillard, secrétaire d’État aux Sports.
Pierre Distinguin rappelle que l’association -créée en mai 2015 sous l’impulsion de Sodexo et de six entreprises emblématiques : Decathlon, Avenir Telecom, OM, Voyage-Privé.com, Biotech Dental et Arema- a pour ambition «de promouvoir la mise en place d’indicateurs dans les entreprises afin de mesurer la qualité de vie au travail; favoriser un environnement de travail agréable, à travers des activités sportives et, des programmes favorisant la qualité de vie des collaborateurs. Parmi les activités proposées : cours de sport, formation, nutrition, interventions d’un sophrologue ou d’un ostéopathe, journée sans email, ateliers artistiques, etc.». Une initiative qui se traduira par la remise de labels, trois en tout, faisant chacun preuve d’un niveau d’exigence supplémentaire. «Nous espérons, poursuit Pierre Distinguin, réunir plus de 300 entreprises dans la région d’ici 3 ans». Il évoque à ce propos les entreprises qui ont déjà rejoint le mouvement et sont devenues partenaires, parmi elles Bouygues (*), Orange, La Provence, Pernod Ricard, Keep Cool, Black Euphoria, Kedge business school et Midi Capital. Occasion de préciser pour les initiateurs de cette opération qu’«elle ne s’appuie sur aucun financement public».
«Nous voulons montrer que le sport ne se réduit pas à sa dimension spectacle»
Pierre Distinguin tiendra à préciser: «Et attention, pour pratiquer un sport, il n’est pas forcément nécessaire de disposer d’un stade, d’un gymnase ou encore d’une piscine car il est possible de pratiquer en ville et, Marseille, dans ce cadre offre nombre de sites superbes… Et si, de plus en plus de personnes veulent faire du sport, il est évident que des équipements sortiront de terre». Avant d’ajouter : «De nombreuses manifestations sportives sont attendues à Marseille entre 2016, avec la Fed Cup, l’Euro 2016 et 2017, où la ville sera Capitale européenne du Sport. C’est très bien, mais nous voulons montrer que le sport ne se réduit pas à sa dimension spectacle, qu’il doit être au cœur de la vie, des pratiques, avec le bien être».
Jacques Cartiaux, directeur régional Paca de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale s’inscrit dans la démarche : «Le sport a, bien sûr, une dimension compétition mais c’est aussi un outil de cohésion sociale. Il comporte également un volet économique, ce sont des entreprises, de l’emploi; c’est aussi un outil de promotion de la santé, c’est tellement vrai que la Loi autorise maintenant aux médecins de prescrire des activités physiques et sportives».
«Entrer dans une démarche de progrès, une logique vertueuse»
Anna Notarianni ne cache pas l’intérêt qu’elle porte à ce label. Considérant qu’il s’agit là d’une manière «d’entrer dans une démarche de progrès, une logique vertueuse. Car, dès que le chef d’entreprise entre dans la logique, demande aux collaborateurs leur avis, la pire des choses à faire est d’arrêter». «Nous leur proposons, précise-t-elle, un outil pour bénéficier d’un diagnostic précis de leur organisation. Ainsi, un questionnaire permet de recueillir la perception des salariés sur cinq dimensions : le sport, la santé bien être, le développement personnel, le lien social et l’adhésion des collaborateurs au projet d’entreprise». Elle poursuit en expliquant que cette opération s’adresse aux entreprises notamment les TPE/PME. «Les dirigeants expriment leur intérêt pour notre démarche, déclare-t-elle, ils veulent trouver des conseils sur la nutrition, le sport, le bien-être… nous avons donc également mis en place une plate-forme pour donner des informations». Elle développe les potentialités qu’offre ce label : «Le sport, le bien-être, créent du lien au sein de l’entreprise, quelle que soit sa taille, mais aussi avec les entreprises implantées sur le même territoire. Et cela peut donner lieu à des Olympiades d’un bassin d’activités; à une mutualisation de moyens pour créer des services supplémentaires».
«Renforcer la régularité qui est la marque des grandes équipes»
Fabien Gilot, Cercle des Nageurs de Marseille, est le prestigieux parrain de ce programme : «J’ai rencontré Pierre Distinguin, nous nous sommes retrouvés sur une culture anglo-saxonne du sport. C’est donc avec plaisir que je participe à cette aventure, d’autant que j’interviens régulièrement dans des entreprises sur le sport. Il y a là des valeurs qui permettent de renforcer la cohésion du groupe, de se dépasser et, surtout de renforcer la régularité qui est la marque des grandes équipes». Sylvain Coulange, Sodexo, membre de l’association, n’exprime pas autre chose lorsqu’il déclare : «Cette opération vise à favoriser une réduction de l’absentéisme, fidéliser les collaborateurs, développer l’attractivité, réduire le turn over et développer la productivité».
Anna Notarianni de reprendre: «Parfois, il faut écouter ses intuitions. Nous avons eu la conviction que la mixité (homme-femme, âge…) des équipes était un facteur de performance économique et de notoriété. Cette année, nous avons réalisé une étude auprès de 50 000 managers, nous avons croisé les données et cela a mis en lumière que lorsque l’on est à un taux qui oscille entre 40 et 60% de mixité on gagne en moyenne trois points de notoriété, on perd moins de clients, on développe l’activité économique de 30% en moyenne. Et bien c’est avec la même conviction que nous nous engageons dans Provence Sport & life style». Rappelant que le groupe Sodexo, aujourd’hui, c’est 420 000 salariés, une présence dans 80 pays et une centaine de filiales qui s’articulent autour de trois composantes : le service à la personne, la restauration et les services avantages et récompenses. Une aventure exceptionnelle qui a commencé dans les années 60 avec Pierre Bellon. Tandis que Jean-Laurent Bocquillon, Décathlon, considère: «Il faut remettre la France au sport car force est de constater que les Français font de moins en moins de sport ce qui a forcément des impacts, notamment en termes de santé».
Richard Miron, l’adjoint aux sports de la ville de Marseille affirme enfin : «Il faut rendre à César ce qui lui appartient, c’est Pierre Distinguin qui est venu me parler de la Capitale européenne du Sport; des enjeux que cela pouvait signifier en termes de développement de l’attractivité du territoire; une année qui fera suite à la capitale européenne de la culture». «A Marseille, poursuit-il, nous avons un millier d’équipements, sur lesquels, disons le franchement, une cinquantaine ne sont pas en bon état. On travaille pour y remédier en sachant que 2017 n’est ni une fin ni un début mais, une étape».
Michel CAIRE
(*) Immobilier : un Virage vers le sport et le bien-être
S’il est une réalisation qui permet de mesurer l’impact de «Sport Bien-Être, c’est bien «Le Virage», le premier immeuble partenaire de l’association Provence Sport et Lifestyle. Situé au cœur du programme immobilier d’accompagnement du Stade Vélodrome, le Virage est un immeuble de bureaux d’une surface totale de 12 000m² Propriété du groupe MACSF, le chantier de ce bâtiment dont le développement immobilier a été conduit par Linkcity (nouvelle marque du développement immobilier de Bouygues Construction). Ses premiers utilisateurs seront la Direction régionale de la BPI, Bouygues bâtiment Sud-Est et Linkcity. Fabrice Girtanner, directeur Rhône-Alpes Linkcity dévoile : «Nous avons une réflexion en matière de construction, de démarche de bien-être au travail. C’est donc avec intérêt que nous avons rencontré l’association Provence Sport & Lifestyle. Nous pensons leur avoir apporté des éléments de réflexion comme eux nous en ont apportés. Nous avons en effet décidé à la suite de notre rencontre, d’agrandir l’espace vestiaire avec une séparation homme/femme et des casiers pour cette «salle de sport» ouverte sur la Ville. De même cela nous a donné l’idée de proposer un service de conciergerie d’entreprise, mais aussi un service de livraison hebdomadaire de fruits aux salariés. Ou encore d’installer des écrans numériques indiquant des informations dédiées aux salariés : horaire du prochain métro, actualité, météo ou la consommation énergétique de l’immeuble ».
M.C.