Publié le 10 février 2016 à 0h08 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 21h38
Les chiffres sont là, têtus, malgré le Marseille Bashing, d’année en année la délinquance baisse dans le département des Bouches-du-Rhône et notamment à Marseille. Il en va de même pour les règlements de compte (lié à 80% au trafic de stupéfiants), même si le nombre de morts lui, reste stable, autour d’une vingtaine de personnes par an. Pour présenter ces résultats, étaient présents, autour du Préfet de Police, Laurent Nuñez, le Procureur Brice Robin, Fabrice Gardon, directeur inter-régional adjoint de la Police Judiciaire, Pierre-Marie Bourniquel, le directeur départemental de la sécurité publique (DDSP) des Bouches-du-Rhône et du colonel de gendarmerie Jean-Charles Bidaut. Une évolution positive qui, selon les intervenants, est due à l’augmentation des effectifs, la réorganisation des services, l’approche globale développée dans les cités marseillaises, mais aussi au renforcement de la police municipale marseillaise et au développement de la vidéo-surveillance.
« Les résultats sont globalement très satisfaisants à «Marseille», se réjouit Laurent Nuñez, avant de saluer le travail des policiers «une action qui s’inscrit dans le cadre des actions mises en place par le ministère de l’intérieur ».
Le préfet de police de décliner : «Les atteintes aux biens ont baissé dans le département de 5,4%, entre 2014 et 2015 dont 11,4% pour les cambriolages de logements. Les vols avec violence enregistrent une baisse de 22%, les règlements de compte sont en baisse, passant de 26 à 21». Précisant immédiatement : «Ces tendances favorables viennent accentuer les baisses enregistrées depuis 2013. En effet, pour la période 2013-2015, les atteintes aux biens ont baissé de 8,6%; les cambriolages de logements de 15,4%, les vols avec violence de 44,7%, les atteintes volontaires à l’intégrité physique des personnes de 12,6% ». Et Marseille connaît la même tendance que le reste du département : «Les atteintes aux biens ont baissé en un an de 7,6%, 9,9% pour les cambriolages de logement (respectivement de 14,5% et 20,6% depuis 2013). Les vols avec violence baissent de 26,7% (de 51,9 depuis 2013), les vols à main armée de 9,3% et les règlements de compte passent de 15 à 12 ». Seuls les coups et blessures volontaires augmentent , de 7,5% dans le département, de 4,8% à Marseille.
« 5 siècles d’emprisonnement ont été prononcés cette année en matière de trafic de stupéfiants »
Le Procureur Brice Robin félicite à son tour la police pour son travail, indique que, de son côté, la Justice aussi a accru son activité. «Nous avons apporté 27 000 réponses pénales en 2015, soit une augmentation de 5%. 74 décisions de poursuite sont prises quotidiennement par les magistrats du parquet de Marseille». Et de s’inquiéter de l’augmentation du nombre de mineurs, notamment de moins de 16 ans, présentés, 775 en 2015 contre 748 l’année précédente. «On trouve de plus en plus de mineurs impliqués dans les trafics de drogue», insiste-t-il. Puis, évoque l’action spécifique entreprise à propos des vols sur chantier qui «commence à porter ses fruits, avec 5 dossiers qui ont abouti à des peines fermes.» «Cela permet aux entrepreneurs de retrouver confiance dans les institutions de police et de justice», considère-t-il. Le procureur en vient au trafic de stupéfiants : «Un seul chiffre suffit pour montrer la mobilisation de la juridiction marseillaise, 5 siècles d’emprisonnement ont été prononcés cette année en matière de trafic de stupéfiants». «L’année ne commence pas favorablement avec 4 règlements de compte», regrette-t-il. Mais force est de constater, poursuit-il, que le nombre de règlements de compte diminue depuis deux ans et que le taux de résolution augmente. Il est aujourd’hui de 53% alors que nous sommes là devant les dossiers les plus complexes à gérer». Concernant la lutte contre le trafic de drogue, les intervenants mettent l’accent sur l’action menée au quotidien. Ainsi, pour la seule Direction interrégionale de la police judiciaire, dans les zones de sécurité prioritaire, le nombre de mise en cause pour trafic de stupéfiants est passée de 169 à 227 entre 2014 et 2015 (+34,3%); le nombre de référés de 115 à 176 (+53%) et le nombre d’écrous de 80 à 119 (+48,8%). Par ailleurs, la saisie des avoirs est passée de 225 000 en 2012 à 1 million en 2013, 2 millions en 2014 et 3 millions en 2015. Les acteurs insistent sur la pertinence de la stratégie globale qui réunit police, justice, acteurs sociaux collectivités territoriales. Une politique qui a également contribué à la saisie de 868 armes en deux ans sur Marseille, dont 41 kalachnikov.
«En faisant baisser la délinquance nous allons aider à la création d’emplois»
Jean-Marie Bourniquel se souvient : «Lorsque je suis arrivé, il y avait plus de 10 arrachages de colliers par jour, aujourd’hui, nous en avons 6 à 7 par semaine, soit un par jour» annonçant ainsi une baisse de 87,99% des vols à l’arraché. A ce propos Laurent Nuñez, tout comme le Directeur départemental de la sécurité publique insiste sur l’importance économique de la lutte contre la délinquance «La baisse des arrachages de colliers, c’est autant de touristes ou de croisiéristes qui ne se font pas agresser, c’est autant de gagner pour l’image de Marseille». Jean-Marie Bourniquel acquiesce: «En faisant baisser la délinquance nous allons aider à la création d’emplois, or, il existe un lien entre chômage et délinquance». Le colonel de gendarmerie Jean-Charles Bidaut fait état à son tour d’une baisse à deux chiffres des cambriolages en zone gendarmerie en 2015. «C’était notre priorité. Pour y faire face nous avons obtenu des renforts sur les secteurs les plus impactés par les cambriolages, principalement Aix et Salon. D’autre part, nous avons édité des documents en direction des populations, des artisans, des personnes âgées pour qu’elles nous informent. Dans ce cadre, nous avons mis en place une application smartphone. Et les cambriolages ont baissé de 20% soit 740 de moins dans de département. Les attaques aux biens ont aussi diminué alors que le taux d’élucidation augmente».
Michel CAIRE