Publié le 3 mars 2016 à 23h49 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h44
Gilles Clavreul, délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme vient d’effectuer un déplacement dans les Bouches-du-Rhône qui l’a conduit à Port-de-Bouc, Vitrolles et Marseille où il a mis en place le Comité opérationnel de lutte contre le racisme et l’antisémitisme (CORA) des Bouches-du-Rhône, coprésidés par le Préfet, le Procureur de la République et le Directeur académique des Services de l’Éducation Nationale.Un plan national de lutte contre le Racisme et l’Antisémitisme a été élaboré et décliné sur une période de trois ans en 40 actions opérationnelles, financées par une enveloppe dédiée de 100 M€.
«C’est le 15e conseil opérationnel auquel j’assiste. La situation, sur le territoire national, appelle à l’action, les menaces de violence antisémite, antimusulmane et contre les monuments chrétiens existent. Des actes de stigmatisation, de rejet ont lieu. Certains ont décidé de fragmenter la population pour en tirer un profit politique pour les uns religieux pour les autres. Il est hors de question de laisser des discours, des préjugés, la peur s’installer. La lutte contre le racisme et l’antisémitisme est une question essentielle pour la démocratie et la cohésion nationale, en faveur de laquelle le Gouvernement est pleinement mobilisé», explique Gilles Clavreul. «Nous avons décidé, ajoute-t-il, d’être dans l’action sur le terrain, dans le sport, la culture, sur Internet. C’est un travail de longue haleine que nous allons mener notamment avec le tissu associatif. 218 associations ont répondu au niveau national à un appel d’offre dont 16 dans ce département. Et cela marche comme nous avons pu le voir à Vitrolles où j’ai rencontré le maire et les associations locales bénéficiaires de l’appel à projets locaux « Mobilisés contre le racisme et l’antisémitisme». Puis d’insister sur l’importance de la Semaine d’éducation contre le racisme et l’antisémitisme (*), du 16 au 21 mars, «une opération qui s’éteignait et que nous relançons, nous avons lancé un appel à projet et nous en avons déjà reçu plus de 150». En matière d’Éducation, il n’omet pas de signaler l’importance de la Fondation du Camp des Milles «avec laquelle nous avons un partenariat». Le Préfet à l’égalité des chances, Yves Rousset, acquiesce: «C’est un formidable outil qui pourrait être encore mieux utilisé» avant d’évoquer : «L’importance de mettre en place des réseaux, ce à quoi nous travaillons». C’est au tour du Procureur de Marseille Brice Robin de s’exprimer. «La lutte contre le racisme et l’antisémitisme est une priorité pour nous», avance-t-il avant d’évoquer les 41 affaires au pénal en 2015 et des peines allant jusqu’à deux ans d’emprisonnement. «Nous avons eu ce jeune de quinze ans qui a agressé une personne pour la seule raison qu’elle portait une kippa. C’est symbolique du fait que des jeunes ne respectent plus les valeurs de la République, de la laïcité. Il semble à ce propos qu’une sensibilisation de certains collèges et lycées s’impose. Un effort commun Éducation nationale, Justice, peut être une bonne réponse», considère-t-il.
Sylvie Carrega, représentant le conseil départemental 13, rappelle que la présidente Martine Vassal a déjà pris des initiatives en ce domaine en se rendant au Camp des Milles. «Nous sommes partie prenante de Cora; nous allons travailler avec nos délégations collège, jeunesse et politique sociale pour proposer des actions. Nous sommes persuadés que c’est en mutualisant que nous pourrons gagner», indique-t-elle. Michel Dary, pour la mairie de Marseille ne cache pas son inquiétude :«Certaines formations politiques banalisent le racisme, l’antisémitisme, les conditions sont réunies pour retrouver le climat qui précédait la seconde guerre mondiale». Face à cela, il souligne que la ville a mis en place une plateforme contre le racisme et l’antisémitisme «et, dans le cadre des activités périscolaires nous dispensons des cours d’éducation civique ».
Michel CAIRE
L’éducation pour agir contre le racisme et l’antisémitisme (*)
Le 21 mars 1966 a été proclamé « Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale » par l’Assemblée générale des Nations Unies. Alors que la loi du 8 juillet 2013 a réaffirmé avec force la mission de l’école de faire acquérir à tous les élèves le respect de l’égale dignité des êtres humains, de la liberté de conscience et de la laïcité, il apparaît nécessaire de redonner une impulsion nationale forte aux actions éducatives menées dans le champ de la prévention du racisme et de l’antisémitisme, de la défense et de la promotion des Droits de l’Homme et des principes fondamentaux de la République. La Semaine d’éducation contre le racisme et l’antisémitisme se déroule du 16 au 21 mars 2015. Elle associe l’ensemble de la communauté éducative et pédagogique, dont les parents d’élèves et les personnels des établissements scolaires, les organisations étudiantes et lycéennes, ainsi que les associations complémentaires de l’éducation, en particuliers qui concourent à la lutte contre les discriminations, la xénophobie, le racisme et l’antisémitisme.
Cette semaine d’actions pédagogiques et éducatives s’inscrit dans le cadre de la Grande Cause nationale 2015 consacrée à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme, en partenariat avec la Délégation Interministérielle de Lutte Contre le Racisme et l’Antisémitisme. Son objectif est de sensibiliser les élèves des écoles, collèges et lycées, à la prévention du racisme, de l’antisémitisme et de toutes les formes de discriminations. Les manifestations qu’elle favorise concourent à faire acquérir par tous les élèves le respect de l’égale dignité des êtres humains, quelles que soient leurs origines, leur condition, leurs convictions. L’éducation contre le racisme et l’antisémitisme, à travers les projets pédagogiques menés au cours de l’année scolaire, contribue à : éduquer à la lutte contre les préjugés, les stéréotypes, le racisme, l’antisémitisme, la xénophobie ; éveiller aux dérives du relativisme, de la rumeur, de l’obscurantisme, des théories du complot ; reconnaître la diversité humaine et culturelle ; favoriser le respect des différences et combattre le repli sur soi ; cultiver la tolérance et l’enrichissement mutuel ; promouvoir une société solidaire et du vivre-ensemble ; encourager l’esprit critique et la résistance face à l’injustice ; agir dans la durée pour faire évoluer les mentalités et instaurer une société plus fraternelle.