Publié le 8 mars 2016 à 18h09 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 22h04
2008, Stéphane Ach et Gérôme Grandvallet se rencontrent. Le premier travaille à la communication du Pavillon noir, l’autre dans les paniers bio. Les deux jouent de la guitare et ont fait partie de groupes différents. Ils composent, aussi, et se rendent comptent rapidement qu’ils ont quelques affinités. Très vite ils décident de créer un groupe ensemble ; ce sera le duo Grand Balcony Twang Machine (à vos souhaits).
Grand Balcony pour ne pas oublier leur première répétition sur un balcon ensoleillé d’Aix-en-Provence, Twang pour affirmer leur identité musicale, leurs sons de guitares très surf music. «On composait beaucoup, se souviennent-ils, et avions recours aux boites à rythmes. Mais il y avait trop de boutons et comme nous ne sommes pas geeks nous avons décidé de nous attacher les services d’un batteur si nous trouvions quelqu’un qui partage notre façon de vivre la musique.» En 2011, ils croisent la route d’un ingénieur, Julien Coudert. Ce dernier jouait de la batterie lorsqu’il était ado et a envie de reprendre les baguettes. «Nous avions beaucoup composé, nous donnions des concerts en duo mais nous attendions quelque chose; nous étions en veille…» Ce quelque chose, ils vont le trouver en la personne de Julien qui les rejoint sur scène. Concerts en trio, enregistrements : Stéphane et Gérôme retrouvent le plaisir de composer et le trio se propulse même en finale régionale des InRocKs Lab à Lyon. «Tout allait bien; une batterie, une ou deux guitares, les voix : c’était le pied». Ils enregistrent et proposent plusieurs EP sur les plateformes de téléchargement : les cinq titres d’Embassy, les huit de «House of the atomic age» avec CD et vinyl, entre autres. Puis, un jour de 2015, Thomas Bitoun est arrivé : «Je vous ai vu jouer et j’aimerais bien caler de la basse avec vous.» Ex-bassiste de Soma, Bitoun reprend des études pour être avocat après un passage dans le monde pro de la musique. Les trois se disent pourquoi pas, même s’ils sont conscients que tout ce qu’ils ont composé jusqu’à présent l’était pour le trio et qu’il faudra réorchestrer pas mal de choses. «On a construit notre répertoire petit à petit. Cette configuration nous permettait de faire des choses qu’on ne pouvait pas mettre en place auparavant. Nous avons conforté ce son de garage brut, de lâcher prise qui était le nôtre. Nous avons donné toute sa place à la voix, nous avons essayé des choses peu convenues et peu banales… Du free folk rock ! Car, comme vous pouvez vous en douter, nous sommes plus son américain que british. » S’ils revendiquent une racine commune qui est Velvet Underground, leur osmose intellectuelle se forge autour d’un roman initiatique de Douglas Cowie « Owen noone & marauder », l’histoire d’un groupe imaginaire.
Puis, individuellement, ils avouent quelques «filiations» : Bowie et Prince pour Stéphane, Nick Cave et Nirvana pour Gérôme, Pearl Jam et Radiohead pour Julien… Leur motivation : le plaisir. «Nous voulons faire les meilleures chansons possibles en respectant nos vies professionnelles et familiales. Car nous n’avons plus 20 ans et à trois, nous totalisons huit enfants… Mais c’est bien de se retrouver régulièrement en répétitions pour changer d’univers.» Grand Balcony Twang Machine a de l’énergie à revendre et cherche à structurer son activité. Enregistrer, trouver un tourneur, faire des premières parties mais aussi, et surtout, trouver une structure porteuse. Une quête entamée il y a quelques mois et qui se poursuit.
Aux dernières nouvelles, un manager et un ingénieur du son sont montés sur le balcon… Que du bon pour l’avenir…
Michel EGEA