Publié le 12 mars 2016 à 9h28 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 22h05
La Semaine de la langue française et de la francophonie (SLFF) créée en 1995 à l’initiative du ministère de la Culture et de la Communication est organisée chaque année autour du 20 mars, date de la Journée internationale de la francophonie, une semaine qui est devenue le rendez-vous régulier des amoureux des mots, en France comme à l’étranger. Anne-Marie d’Estienne d’Orves, adjointe au Maire de Marseille déléguée à l’Action Culturelle et Jean Roatta, en charge des affaires internationales ont présenté les manifestations marseillaises qui démarrent ce samedi 12 mars, à la Criée, à partir de midi. Une présentation suivie avec le plus vif intérêt par un groupe de professeur de français du Danemark et lors de laquelle Jean Roatta a lancé un véritable signal d’alarme pour la francophonie.
«En 2016, indique Anne-Marie d’Estienne d’Orves, il s’agira de promouvoir la richesse des régionalismes francophones et de s’amuser autour des 10 mots de l’année, dans lequel fada trouve son origine à Marseille»mais également à l’honneur, vigousse, chafouin, lumerotte… «Le Printemps de la Francophonie à Marseille témoigne chaque année davantage, de l’ouverture, de l’inventivité, du sens du partage de tous les participants : ils œuvrent à l’enrichissement et au rayonnement de la langue française avec imagination et créativité, pour donner le goût des mots, épicer et faire pétiller le français», reprend l’élue qui se réjouit de voir que le nombre d’événements a triplé depuis la première édition. L’occasion de rendre hommage à tous ceux qui contribuent à cette opération (acteurs de la francophonie et de l’art des langues, acteurs sociaux ou culturels…) pour cette 4e édition de la Semaine Nationale dont la ville est partenaire. Précisant: «Nous avons ensemble choisi la thématique générique : le goût des mots, l’amour des langues et surtout nous avons voulu que cette nouvelle édition soit plus ludique, plus porteuse d’ambitions avec de nouveaux acteurs, de nombreuses propositions, des personnalités populaires et réputées et un lieu d’ouverture prestigieux : la Criée». Et de mettre en exergue l’importance des langages comme «facteurs d’émancipation». «En promouvant la diversité des langues françaises, nous avons l’ambition et la volonté commune de souligner les différentes visions et réalités du monde : celle enseignée à l’école, comme celle parlée par les jeunes ; la langue française classique dont elle peut réfléchir au devenir, l’art et la création au service des langages», avance l’élue.
«Une programmation riche de plus de 100 manifestations, ateliers, spectacles, expositions, projections, dictées…»
Pour l’élue, les acteurs culturels apportent déjà certaines réponses fondamentales : «le langage, dans sa pluralité, est un bien commun, un vecteur puissant de citoyenneté, le prisme du monde et des réalités ». Et la quarantaine de partenaires qui permet de présenter une programmation riche de plus de 100 manifestations, ateliers, spectacles, expositions, projections, dictées…
Jean Roatta tient à saluer la présence des cinq professeurs de français de Copenhague et le partenariat avec l’Alliance française. Dévoile que dans le cadre de ses jumelages, des jeunes d’Alexandrie, Erevan, Gênes, Glasgow et Odessa ont participé à un concours vidéo sur le thème «Marseille, destination touristique incontournable». Vidéos qui seront présentées ce samedi 12 mars à la Criée avant que les lauréats ne reçoivent leur prix le mardi 15 mars à 11h30 à l’hôtel de ville de Marseille. Jean Roatta ne cache pas son inquiétude: «Nous sommes 274 millions sur 6 milliards à parler français dans le monde. On me dit que nous serons plus en 2050 mais, si l’on ne milite pas pour la francophonie, si l’on agit pas concrètement jour après jour, nous continuerons à perdre du terrain. Car, enfin, si l’on croit que les jeunes déscolarises rapidement sur la rive Sud de la Méditerranée, en Afrique, ont appris ou apprendront le français on se trompe. Il faut secouer nos instances nationales». Localement , un travail est amorcé avec la Région et le Département «pour être plus pertinents». Affirmant: «Nous avons une langue merveilleuse, défendons-là».
Michel CAIRE
Le Programme sur des francophonies en pdf ici
Des enseignants danois à Marseille
Dans le cadre de cours sur la société et la langue françaises que dispense le lycée d’Aurehoj à ses élèves, les thèmes de l’école, de l’immigration et de l’intégration sont récurrents. Pour être au plus près du terrain sur ces sujets, cinq professeurs de français de cet établissement se sont rendus à Marseille du 7 au 10 mars. Alexandre Bernier, professeur de français et d’histoire explique : «Nous avons notamment notamment visité un lycée où les jeunes sont tous migrants ou issus de l’immigration. Cela nous a surpris car une telle situation ne peut se produire au Danemark. Nous avons découvert une équipe d’enseignants fantastiques, une équipe soudée qui, dans un même temps enseigne les matières et transmet les valeurs de la République.» Les professeurs danois ont également été reçus en Préfecture avant de découvrir un centre social.