Publié le 17 mars 2016 à 23h55 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h44
L’élection du Président passe comme une lettre à la poste, même si des lézardes, montrent que les tensions sont toujours là, notamment avec les 13 voix supplémentaires obtenues par le FN Stéphane Ravier. Alors qu’une partie du PS votait pour Florence Masse, l’autre, secrétaire fédéral en tête, pour Jean-Claude Gaudin. Avec l’élection des vice-présidents les problèmes apparaîtront avec encore plus d’évidence.
Trois vice-présidences étaient réservées au PS, fruit d’un accord entre la Fédération et Jean-Claude Gaudin. Les deux premiers candidats : Loïc Gachon PS battu à la suite de la candidature spontanée de Martine Cesari LR et Frédéric Vigouroux (PS), à la suite de celle de Michel Roux (LR), pousse Jean-David Ciot, le secrétaire de la Fédération socialiste à jeter l’éponge et à retirer la 3e candidature de Sophie Degioanni. Le PS ne cesse d’étaler ses divergences, pas sûr que cela ne soit qu’une spécialité locale. Et, la Droite locale a, elle aussi, montré que le respect des consignes n’était plus une priorité absolue. Il a fallu, pour que les accords soient respectés, une union sacrée Maryse Joissains-Jean-Claude Gaudin.
Samia Ghali, à l’issue de l’élection du Président de la Métropole considère: « Le FN fait plus que ses voix, c’est ce qui arrive lorsqu’il existe un trouble et que les électeurs ne s’y retrouvent pas. Nous sommes des hommes et des femmes de gauche. Nous ne pouvons pas être dans votre opposition au conseil municipal et à vos côtés à la métropole. Nous serons une opposition constructive». C’est un tout autre propos que tient Jean-David Ciot : «Je suis un homme de dialogue. Je souhaite que nous nous retrouvions avec les élus socialistes de Marseille. Voilà trois mois que nous avons, notamment avec Samia Ghali, des rencontres avec Monsieur Gaudin. Il s’agissait de participer à la gouvernance de cette métropole qui, je le rappelle, a été voulue par un gouvernement socialiste, soutenue par Patrick Mennucci et Marie-Arlette Carlotti. Je souhaite donc que nous levions le nez, que l’on mesure que, l’enjeu n’est pas les prochaines municipales mais bien le fait qu’il importe que ce territoire se relève, se développe». Une ligne politique qui sera affaiblie par les événements qui suivront.
«Je suis prêt à laisser l’honneur et les indemnités à un autre Maire»
La candidature de Georges Cristiani, le président (SE) de l’Union des maires, est annoncée. Une nouvelle fois, la machine infernale se met en marche avec l’annonce de la candidature spontanée de Philippe Ardhuin, le maire LR de Simiane-Collongue. Le premier nommé ne l’entend pas ainsi, il demande la parole, lance, à l’adresse de Jean-Claude Gaudin : «Vous avez reçu ma candidature sur le quota de Marseille et je vous en remercie. Aujourd’hui, il s’agit de gérer un territoire, pas d’une élection politicienne. On peut mener tous les combats que l’on veut mais il faut de la coopération, de la solidarité entre les maires. Je ne souhaite pas participer à la division entre ces derniers. Je suis prêt à laisser l’honneur et les indemnités à un autre Maire, à vous de décider monsieur le Président». «Il est clair, répond Jean-Claude Gaudin, que cette liste a nécessité de nombreux entretiens et échanges en faisant le choix de respecter les populations, les équilibres. Et il est vrai que deux places ont été réservées pour le président du Département et celui de l’Union des Maires». Georges Cristiani ayant annoncé son retrait Michel Boulan (LR) se déclare candidat. La tension est telle que Maryse Joissains (LR) intervient: «Je demande le respect de nos accords qui prévoyaient effectivement des postes pour les présidents du Département et de l’Union des maires. Je suis chagrinée par le fait que ce soit des maires de ma communauté qui se présente contre Georges Cristiani ». «La clarté, c’est ce que vient de dire madame Joissains», rétorque Jean-Claude Gaudin. Jean-David Ciot s’exprime à son tour: «Je vous félicite pour votre élection monsieur le Président. Je souhaitais, pour ce territoire, que nous dépassions le débat politicien de Marseille, telle n’est pas la volonté de cette Assemblée et je le regrette. Je souhaitais une construction collective mais, force est de constater que nous ne pouvons dépasser nos clivages. Bon vent à la métropole, nous la porterons dans l’opposition».
Michel Boulan de déclarer : «Pour la paix des ménages, je retire ma candidature que je n’avais déposée que parce que Georges Cristiani avait retiré la sienne». Ce dernier, annonçant d’ailleurs, être de nouveau candidat avant d’être élu. Pendant que Jean-Claude Gaudin lâche sans se rendre compte que son micro est ouvert : «Je n’ai rien à dire, des mois de travail sont perdus et nous déséquilibrons les territoires mais, il faut avancer». Et les choses avancent jusqu’à la candidature de Robert Assante (LR). Henri Pons le maire UDI d’Eyguières, annonce sa candidature spontanée et l’emporte face à lui. Fin de la récréation et l’élection des 8 membres du bureau se fera sans coups de théâtre.
Michel CAIRE