Publié le 20 mars 2016 à 23h48 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h44
Après une première rencontre avec Soheib Bencheikh le 24 février, un deuxième déjeuner du club Ethic Eco se tiendra ce lundi 21 mars avec pour thème «Éthique et justice». Les invités, trois juges, apporteront leur éclairage.
Mohamed Laqhila, Président du Conseil régional de l’Ordre des Experts-Comptables de Marseille Provence-Alpes-Côte d’Azur présente les intervenants : «Nous allons accueillir Yves Roussel, le président de la 8e Chambre, magistrat du siège, qui préside la Chambre de discipline des experts-comptables et des Commissaires aux comptes après avoir présidé d’autres chambres de discipline; Charles-Alain Castorla est un chef d’entreprise ainsi que Bernard Nivière qui, de plus est expert-comptable et Commissaire aux comptes. Tous deux sont président d’un tribunal de commerce, le premier à Aix-en-Provence, le second à Marseille. Nous pourrons ainsi avoir trois points de vue». Puis de considérer : «L’éthique est à la morale ce que l’équité est à la justice. Sans justice pas d’équité, sans la morale il ne peut y avoir d’éthique. Au-delà, l’équité n’a pas la lourdeur de la sentence de la justice, elle est conviviale, favorise le vivre ensemble». «Il existe, poursuit-il, une complémentarité entre éthique et équité. Ensemble, elles couvrent le spectre des relations humaines, celles de voisinage comme celles entre individus d’une même groupe». Avant de citer Roger-Louis Cazarlet, expert-comptable, ancien Président du Conseil Supérieur de l’Ordre des Experts-Comptables, aujourd’hui décédé: «L’exercice professionnel repose sur les trois piliers indissociables que sont l’expertise, la déontologie et l’éthique. L’expertise est une évidence. La déontologie est une nécessité. Comme toutes les règles, elle est conduite à évoluer. L’éthique, elle, est intangible en ce sens qu’elle constitue un principe sacré, inviolable. Il est indispensable de s’interroger régulièrement, pour savoir si l’on est toujours fidèle à soi-même et à son serment.»
Pour Yves Roussel, «justice et éthique interfèrent, sachant qu’une distinction existe entre la procédure dont nul ne peut s’écarter et l’attitude qui, elle, est inspirée de l’éthique». Concernant les rapports avec le monde économique, il considère : «Nous sommes à l’interférence entre le droit des affaires et une exigence de légalité imprégnée d’éthique». Dans ce contexte, poursuit-il: «L’expert-comptable détient un savoir-faire, il guide l’entrepreneur alors que le commissaire aux comptes a une mission de service public. C’est un agent de sécurisation du fonctionnement des entreprises avec les partenaires, les banques». Et d’insister sur les deux thèmes qu’il entend évoquer : l’indépendance et l’impartialité «sous l’angle du normatif mais aussi de l’attitude que le juge a, avec ses exigences».
Michel CAIRE