Publié le 23 mars 2016 à 23h19 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 22h05
A l’initiative du Technopôle de l’Environnement Arbois-Méditerranée et en partenariat avec Aix-Marseille Université (AMU), la 8e édition des Tables Rondes de l’Arbois se tiendra les 24 et 25 mars 2016, au sein de la faculté de droit et de science politique à Aix-en-Provence, autour de la thématique «Des Hommes, des découvertes et des civilisations».
Ces Tables Rondes de l’Arbois poursuivent deux objectifs majeurs : améliorer la connaissance en s’appuyant sur le savoir des experts présents et essayer de comprendre par la science, une grande thématique. A travers cette thématique, les conférenciers vont, avec leur prisme, leur savoir et leur cheminement scientifique, montrer les implications considérables des découvertes de l’Homme sur la culture, sur l’emboîtement des civilisations et leurs évolutions. Ainsi, depuis 8 ans, ces Tables Rondes permettent aux participants de notre territoire de rencontrer les plus grands professeurs et chercheurs que nous comptons lors de conférences, qui chaque année, réunissent près d’1 millier de participants, entreprises, étudiants, scientifiques et grand public. Devenues un rendez-vous incontournable dans l’agenda local des rencontres scientifiques, elles restent cependant accessibles à tous, par la capacité des intervenants choisis à transmettre et à partager leur connaissance et leur savoir.
Cette année encore, l’événement propose un plateau exceptionnel, avec de nombreuses personnalités de dimension nationale et internationale attendues pour faire partager leur savoir au plus grand nombre : Jean Jouzel, Patrice Debré, Philippe Descola, Gilles Kepel ou encore Pierre Gros interviendront dans un programme de conférences, indépendantes mais complémentaires, qui invitera le public à mieux connaître les implications considérables des découvertes de l’homme sur les civilisations.
Une thématique tournée vers l’Homme
«Des Hommes, des découvertes et des civilisations» est la thématique retenue pour cette nouvelle édition. Lors de ces deux journées de conférence ces femmes et ces hommes du monde académique échangeront sur la construction de notre monde contemporain en plein paradoxe, à travers quelques exemples significatifs du progrès engendré par les découvertes des Hommes, aussi bien en sciences humaines et sociales qu’en sciences de la vie et de la santé ou qu’en sciences exactes. Montrer les implications considérables des découvertes de l’homme sur la culture, sur l’emboitement des civilisations et leurs évolutions, telle est l’ambition de la 8e édition des Tables Rondes de l’Arbois.
«Des Hommes, des découvertes et des civilisations»
«Quelles que furent les causes qui ont fait que Sapiens se soit imposé à Néandertal, elles ont permis sa diffusion dans le monde en petites sociétés éparses de chasseurs-cueilleurs jusqu’à ce que l’agriculture soit inventée et surtout que l’Homme néolithique domestique l’animal et s’en serve comme d’un pouvoir économique. Les civilisations vont alors se succéder. Ce colloque n’en retrace pas l’histoire linéaire mais prend quelques bifurcations, autant d’exemples significatifs du progrès qu’elles ont engendré à travers les découvertes des Hommes aussi bien en sciences humaines et sociales qu’en sciences de la vie et de la santé ou qu’en astrophysique.
Aujourd’hui, dans la mosaïque de peuples imbriqués stigmatisés par les guerres et les génocides, l’intérêt général essaye de prendre le dessus entraînant sans cesse la redéfinition des notions de liberté, d’éthique, de droit. Les démocraties les plus repues de bien-être se voient menacées par de nouveaux paradigmes spirituels.
Par ces excès industriels ou agronomiques, les sociétés malmènent les îlots de peuples de la forêt attachés encore à sa généreuse provende, ils ont même engendré des déséquilibres dans le bilan radiatif de la planète qui pourraient entraîner de profonds changements de civilisation. Un monde contemporain en plein paradoxe, où le progrès de la connaissance médicale permet de vivre plus longtemps et mieux entre chaos et équilibre ».
Les 8e Tables Rondes de l’Arbois sont gratuites et ouvertes à tous sur inscription (obligatoire) sur tablesrondes-arbois.com.
Le programme : Jeudi 24 mars – Amphithéâtre Portalis
«La recherche médicale écartelée entre complexité, précaution, éthique et intérêt général» par Philippe Kourilsky, professeur émérite au Collège de France, membre de l’Académie des sciences, ancien directeur de l’Institut Pasteur.
Avec la diffusion à l’humanité des soins de santé, des dérives éthiques sont observées sous prétexte d’urgence sanitaire dans le tiers monde en autorisant des assouplissements réglementaires vis-à-vis, notamment, des essais cliniques. Le pire n’est pas toujours certain. Les idées ont leur force. Rassembler une majorité autour de valeurs morales essentielles et constructives, voilà une belle entreprise pour la recherche médicale. Celle-là n’est pas hors de notre portée pour les sociétés si complexes de notre civilisation contemporaine. Philippe Kourilsky a été un des premiers scientifiques à réfléchir sur la pauvreté et sur les questions d’inégalités face au progrès médical. Cette conférence nous entraîne dans une réflexion scientifique et philosophique sur le progrès médical, qui, entre principe de précaution et pauvreté de certaines populations, ne peut avancer comme la science peut pourtant le permettre.
«Dix ans qui ont bouleversé la France» par Gilles Kepel, professeur à l’Institut d’Études Politiques de Paris, directeur du séminaire « violence et dogme. Usages contemporains du passé dans l’islamisme radical » à l’ENS.
Depuis les émeutes de 2005 à Clichy-sous-Bois ou à Montfermeil aux attentats de janvier et novembre 2015, l’islam structure désormais fortement la vie de la cité, faisant émerger de nouvelles lignes de failles qui se sont creusées depuis dix ans. Et qui bouleversent la démocratie. Il revient sur les déclencheurs des émeutes de 2005, souligne le rôle de «l’incubateur carcéral» et montre la naissance d’une troisième génération de l’islam en France, une génération branchée sur les réseaux sociaux, donc sur la propagande de la violence. Gilles Kepel nous emmènera dans une analyse des déclencheurs de la situation que nous traversons actuellement.
«L’archéologie classique aujourd’hui. Problèmes de définition et d’extension» par Pierre Gros, ancien élève de l’ENS d’Ulm, membre de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, professeur à Aix-Marseille Université, membre honoraire de l’Institut Universitaire de France, prix international Antonio Feltrinelli de l’Accademia dei Lincei de Rome pour l’archéologie. Dans des sociétés comme celles de la Rome républicaine et impériale où le «séculier» ne se distingue guère du «religieux», où les magistrats sont aussi des prêtres, où l’empereur et son pouvoir s’entourent très vite d’une aura sacralisante, il est abusif de séparer l’analyse des édifices cultuels de celle des édifices administratifs ou de spectacle. Témoins de pierres de la grandeur de cette civilisation, l’architecture romaine s’avère rebelle à la «diairésis», au sens aristotélicien du terme (division en genres et en espèces). Avec ses connaissances de l’architecture romaine,
«Chutes du champ magnétique terrestre : conséquences passées sur l’environnement, contraintes à venir» par Nicolas Thouveny, professeur de géosciences à Aix-Marseille Université, directeur du Cerege. Les pôles magnétiques terrestres se sont régulièrement inversés au cours de l’histoire de notre globe, précédés par une chute du champ magnétique et qui a joué un rôle déterminant dans l’évolution de notre climat et de la biosphère. On peut même y relier la disparition du Néandertal. Jamais le monde contemporain n’a été aussi proche d’une nouvelle chute du champ magnétique. Quelles conséquences cela pourrait-il entraîner sur la civilisation des siècles à venir ?
Nicolas Thouveny évoque les types de bouleversements générés par l’inversion du pôle magnétique.
«La domestication animale, un changement majeur pour l’Humanité» par Jean-Denis Vigne, directeur de recherche au CNRS, MNHN Paris et professeur honoraire à l’Université d’Aberdeen, médaille d’argent du CNRS et médaille d’Or de l’Académie d’Agriculture. Les premiers siècles d’élevage des ongulés au Proche-Orient sont marqués par une forte instabilité du lien entre Homme et animal (contrôle et transfert d’animaux à la morphologie sauvage, grandes variations du rythme de développement de la domestication d’un village à l’autre, retour à l’état sauvage, re-domestication d’animaux marrons, …), qui traduit bien l’absence probable d’opposition conceptuelle entre sauvage et domestique chez ces premiers néolithiques. Ces observations ont d’importantes conséquences sur notre perception de la biodiversité « naturelle » sur le longue durée mais aussi sur l’amorce d’une économie de production. Jean-Denis Vigne expliquera comment la domestication animale a entraîné des effets sur l’économique et sur la résistance de l’Homme.
«Sociétés démocratiques et le rôle de la liberté : le regard d’un philosophe du temps présent» par Bernard Bourgeois, ancien élève de l’ENS d’Ulm, professeur à l’Université Panthéon-Sorbonne et à l’EHESS, membre de l’Académie des Sciences Morales et Politiques. Démontrer combien la pensée hégélienne reste au coeur des débats contemporains. Hegel est actuel, plus que jamais ! Philosophe soucieux de penser l’état du monde, de favoriser la solidarité entre les hommes en développant une réflexion sur les dimensions éthiques et spirituelles. Pour Bernard Bourgeois, le droit se définit comme une contradiction, «une intimité des opposés».
Quelle conception Hegel se fait de l’être du droit, de son statut ? Comment envisage-t-il l’exercice du droit ? Comment Hegel, l’auteur de «Principes de la philosophie du droit» peut-il nous aider à penser et réaliser le droit, actuellement ? Des questions que Bernard Bourgeois nous permettra de décrypter.
Vendredi 25 mars – Amphithéâtre Portalis
«Homo sapiens remplace Néandertal» par Jean-Jacques Hublin, professeur au Max Planck Institute, Leipzig (Allemagne) et à l’Université de Leiden (Pays-Bas).
C’est un épisode de l’évolution humaine récente qui a conduit les Hommes modernes à occuper l’Europe mais cet épisode s’enracine dans la réalisation d’un grand cerveau tel que Néandertaliens et Hommes modernes ont pu le vivre différemment. Il s’agit d’une différenciation génétique amorcée il y a 3 ou 400 000 ans à la base de changements morphologiques. L’origine de la divergence entre ces deux lignées est à rechercher dans l’évolution des changements climatiques qui peuvent aussi expliquer la disparition des Néandertaliens. Jean-Jacques Hublin va expliquer comment un changement climatique peut entraîner la prédominance d’une espèce sur une autre et comment Sapiens est à la base de toutes les sociétés humaines.
«Trois mille ans de cosmologie, six leçons d’humilité» par Jean-Pierre Luminet, directeur de recherche au CNRS. Depuis les Grecs qui ont émis les premières hypothèses sur l’organisation de l’Univers voici plus de deux mille ans jusqu’au début du XXè siècle où elle est devenue une véritable discipline scientifique, la cosmologie a accompagné toutes les civilisations qui se sont succédées, emboîtées, remplacées. La cosmologie illustre parfaitement l’évolution de la science, avec ses progrès et ses croyances, et selon l’interprétation qu’on en faisait, les conséquences tirées d’un point de vue astronomique suivies de conséquences philosophiques. Cette histoire s’achève avec Newton et la vision au-delà des apparences. Jean-Pierre Luminet montre comment nous sommes passés de l’irrationnel au rationnel, les progrès que l’on a fait et le rôle de la cosmologie dans nos sociétés.
«Le réchauffement climatique, un facteur de bouleversement de notre civilisation» par Jean Jouzel, viceprésident du GIEC, Prix Nobel de la Paix en collectif, médaille d’Or du CNRS et médaille d’Or de l’Académie d’Agriculture. Voilà plus d’un siècle, avec l’avènement de l’ère industrielle, que le réchauffement du climat est devenu une réalité scientifique. L’étude des carottes glaciaires qui permettent de remonter dans le temps donne une idée nette des variations climatiques du passé et permet de mieux comprendre et d’anticiper les conséquences du réchauffement en cours, non seulement sur le niveau des océans mais aussi sur la biodiversité continentale et marine, sur l’agriculture et donc l’alimentation des humains et sur les conséquences politique dans nos sociétés. Jean Jouzel s’inscrit dans la poursuite des travaux de Claude Lorius, chercheur qui a « inventé » la notion de « réchauffement climatique ». Il travaille sur les modélisations, il ne tient pas compte du vivant. Après un état des lieux de la planète, il exposera les risques et les conséquences de ce réchauffement climatique, au-delà de celles provoquées par l’action de l’Homme.
«La loi dans la philosophie politique chinoise» par Romain Graziani, ancien élève de l’ENS d’Ulm, professeur à l’ENS de Lyon, membre de l’Institut Universitaire de France.
Les conceptions de l’autorité et de la norme en Chine ancienne peuvent être comprises en examinant de près la formation de la notion de loi (fa), instituée à partir d’une opposition frontale au rite (notion de Li), lequel était supposé régler les interactions de la gent nobiliaire et les modes de communication avec le divin. Les conditions d’exercices de l’autorité politique en Chine ancienne ont suscité au moment du délitement des institutions et de la corruption généralisée une réaction vigoureuse et exaspérée de certains penseurs qui, en faisant de la loi pénale un paradigme absolu, ont voulu refonder l’Etat et doter la monarchie d’une force sans précédent.
Ces réflexions antiques sur la loi et leur mise en oeuvre concrète au moment de la création de l’empire chinois au IIIe siècle avant notre ère ont perduré de manière ouverte ou couverte pendant plus de deux millénaires. Elles rendent compte de la pérennité de certaines conceptions du pouvoir et du droit en Chine qui entrent nécessairement en conflit avec la vision démocratique du droit tel qu’il s’est élaboré dans les nations européennes. Romain Graziani va montrer comment une société qui vit sur ses rites et ses lois a du mal à s’ouvrir. Il nous permettra de mieux comprendre la Chine d’aujourd’hui et pourquoi elle a tant de mal à se défaire de son carcan culturel.
«Les Cultures de la nature» par Philippe Descola, ancien élève de l’ENS de St-Cloud, professeur au Collège de France, directeur d’études à l’EHESS, médaille d’Or du CNRS. Dépasser le dualisme qui oppose nature et culture en montrant que la nature est elle-même une production sociale, et que les quatre modes d’identification qu’on peut distinguer et définir (totémisme, animisme, analogisme et naturalisme) ont un fort référentiel commun anthropocentrique. Ainsi, l’opposition nature/culture ne fait plus sens, car relevant d’une pure convention sociale. En vertu de ces propositions se constitue une «écologie des relations ». Il s’agit d’une anthropologie non dualiste, en ce sens qu’elle ne sépare pas en deux domaines ontologiques distincts humains et non-humains, une anthropologie donc qui s’intéresse aux relations entre humains et non-humains autant qu’à celles entre humains. Philippe Descola étudie les archipels de peuples à peine effleurés par la civilisation. Il essaie de les comprendre.
«Police et justice dans l’Europe du XVIIIe siècle. Le temps des réformes» par Brigitte Marin, professeur à Aix-Marseille Université et directeur d’études à l’EHESS, directrice de la Maison méditerranéenne des sciences de l’Homme. Se développe une réflexion comparative (principalement centrée sur l’Europe méridionale et le bassin méditerranéen) sur les magistratures citadines de régulation et de gestion urbaines (polices, salubrité des espaces collectifs, voiries et constructions, etc.), à travers une analyse de leurs configurations institutionnelles, sociales et territoriales. Elle traite notamment des réformes qui touchent ces pouvoirs citadins à partir du XVIIIe siècle, et de leurs conséquences sur les organisations territoriales, les distributions spatiales et les usages de l’espace. Brigitte Marin rappelle combien les Lumières ont été admirés et comment ils ont brillé dans différents pays, comme en Italie notamment. Elle expliquera les changements qu’ils ont apportés et comment ils ont façonné l’Europe du Sud.
«La diversité génétique humaine : ses facettes dans la société et la médecine aujourd’hui» par Anne Cambon-Thomsen, directeur de recherches au CNRS (Inserm Toulouse), membre du Comité consultatif National d’Éthique, membre du Comité de déontologie de l’Institut National du Cancer. Les variations génétiques entre individus humains sont loin de ne concerner que les maladies, bien que ce soit sa relation à la pathologie qui domine souvent l’image que véhicule la génétique. Les questions abordées par Anne Cambon-Thomsen, à l’aide de quelques exemples, seront : – La génétique des populations humaines : comment la diversité génétique aide-t-elle à comprendre la structure des populations humaines, leurs mouvements, leur histoire ?
– La génétique épidémiologique : comment la diversité génétique participe-t-elle à la survenue des maladies quand elle n’en est pas la cause principale, mais seulement un des facteurs ?
– La génétique et la santé publique : comment les connaissances génétiques peuvent-elles aider à prendre des décisions qui touchent la santé de la population ?
«L’Homme microbiote» par Patrice Debré, PU-PH, professeur d’Immunologie à l’Université Pierre et Marie Curie, membre de l’Académie de médecine, ancien ambassadeur de France chargé de la lutte contre le SIDA et les maladies transmissibles, ancien président du Cirad. Le microbiote est l’une des plus fascinantes énigmes du vivant. Tenter d’en révéler quelques-uns des aspects, c’est entrer au coeur du mystère, c’est dévoiler que l’homme n’est pas seul mais qu’il doit aux multitudes de bactéries, qui vivent pour lui et avec lui, d’avoir franchi les milliards d’années qui le séparent de leur première rencontre. Au-delà, il y a, pour celui qui observe, l’extraordinaire aventure du système immunitaire qui apprend, par les micro-organismes qu’il tolère, à résister à ceux qui lui sont dangereux. Une autre vision des microbes, de ceux qui, étrangers et nôtres, nous habitent et sans lesquels nous ne pourrions vivre. Notre futur dépend de cet indispensable partenariat.
Patrice Debré montre que l’homme est une chimère ! Comment ce monde qui nous habite (les bactéries) évolueavec les maladies, avec notre vie… ?
Jeudi 24 mars
«De la naissance des sociétés à la démocratie » Animée par Jeanne-Marie Parly (Présidente du Conseil scientifique et industriel du Technopôle, Professeure à Paris Dauphine), cette table ronde apportera un angle historique à la thématique.
Vendredi 25 mars
«Comment les sociétés peuvent-elles être bouleversées?» Animée par Marc Guillaume (économiste, professeur à Paris Dauphine), cette table ronde abordera, sous un angle actuel et futur, la ressource, l’évolution de la ressource et ses conséquences sur nos sociétés.
«La responsabilité des scientifiques» Animée par Jean-Pierre Alix et Jean Jouzel, cette table ronde montrera que la découverte n’est jamais amorale, c’est son utilisation qui peut l’être…