Publié le 8 avril 2016 à 10h53 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 22h11
Caroline Pozmentier-Sportich, adjointe LR au maire de marseille, en charge de la sécurité ne cache pas son mécontentement au terme d’une réunion de la Commission opérationnelle de partenariat sur les Zones de Sécurité Prioritaires. Une réunion lors de laquelle le Préfet de Police, Laurent Nuñez a mis en exergue le travail accompli et les bons résultats qui en ont découlé. L’élue à la sécurité a réaffirmé à cette occasion «le rôle essentiel qu’occupe la ville, aux côtés de l’État, s’agissant notamment de la démarche dite du SAV. Cette démarche, voulue complémentaire aux opérations de police ciblée sur le démantèlement des trafics de stupéfiants, a vocation à mobiliser l’ensemble des acteurs du champ de la sécurité, de la prévention et du social pour initier des actions permettant aux habitants de se réapproprier leur espace de vie et consolider le lien social». En revanche, elle s’insurge à la suite de la déclaration du Préfet à l’égalité des chances qui a annoncé avoir mis en place une cellule de psychologie à la demande de la sénatrice PS Samia Ghali. «J’ai alors tenu à exprimer ma surprise, indique-t-elle, à rappeler que ce sont des collectivités qui financent les associations d’aide aux victimes, la Ville, le Département et la Région donnant à peu près 100 000 euros chacun. J’ai évoqué le fait que les acteurs de terrain déplorent que ce SAV ne fasse pas l’objet d’un copilotage plus étroit entre la ville et l’État afin d’agir avec plus d’efficacité dans l’ensemble des domaines qui contribuent à la tranquillité et à la sécurité des habitants de nos quartiers : médiation sociale, suivi individualisé des familles, activités préventives en horaires décalés, présence renforcée des services publics de proximité».
Caroline Pozmentier-Sportich revient sur la série de règlements de comptes que vient de connaître Marseille : «Ils ne nécessitent surtout pas la mise en place de comité Théodule ou de cellule de crise mais ils confirment la nécessité de mettre rapidement à disposition des habitants, confrontés à de tels drames (témoins, victimes indirectes, riverains et professionnels de terrain), un lieu de parole où ils puissent exprimer leur inquiétude, évacuer leurs angoisses et apaiser leurs tensions. Plutôt que des effets d’annonce il est nécessaire qu’en toutes circonstances, une cellule de suivi psycho-sociale puisse être activée, composée de psychologues et de professionnels du social qui sont déjà sur le terrain mais ne travaillent pas de façon coordonnée. Ils doivent pouvoir rapidement se rendre sur le terrain pour accompagner les jeunes et les familles du quartier affectés et déstabilisés face à la violence de ces actes. Il s’agit de pouvoir être là vite mais aussi d’œuvrer dans la durée ».
Michel CAIRE