Publié le 13 avril 2016 à 21h49 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h45
Du 21 avril au 30 novembre 2016, le projet de ligne nouvelle Provence-Côte d’Azur, Marseille-Toulon-Nice, entre dans une phase active de concertation pour des travaux qui devraient commencé en 2020. En effet, le Comité de pilotage [[Le Comité de pilotage réunit les cofinanceurs du projet de Ligne Nouvelle Provence Côte d’Azur: l’État, le Conseil régional Provence-Alpes-Côte d’Azur, les Conseils départementaux des Alpes-Maritimes, des Bouches-du-Rhône et du Var, la métropole Aix-Marseille-Provence, la métropole Nice-Côte d’Azur, la communauté d’agglomération de Toulon-Provence-Méditerranée, ainsi que SNCF Réseau.]] du projet, présidé par le préfet de région Stéphane Bouillon, s’est réuni mardi 12 avril en préfecture de Région en présence des représentants des différents cofinanceurs : Christian Estrosi président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, président de la métropole Nice Côte d’Azur, ainsi que Solange Biaggi, vice-présidente du Conseil départemental des Bouches-du-Rhône, Marie Benassayag, vice-présidente du Conseil départemental des Alpes-Maritimes, Jean-Guy Giorgio vice-président du Conseil départemental du Var, Jean-Pierre Serrus, vice-président de la métropole Aix-Marseille-Provence et Yannick Chenevard, vice-président de Toulon-Provence-Méditerranée, ainsi que du garant de la concertation Philippe Quevremont.
Stéphane Bouillon d’indiquer que le Comité de pilotage a validé «à l’unanimité» le dispositif de concertation qui permettra de retenir le tracé préférentiel et l’emplacement des gares. «La première priorité est de désaturer Marseille et Nice ce qui est lié à l’amélioration des TER, ce qui nous amènera à 2030, puis il s’agira de continuer le projet, ce qui favorisera la vitesse, le travaux se poursuivant jusqu’en 2050», précise Jean-Michel Cherrier, directeur territorial adjoint de la SNCF. Les travaux devraient permettre de réduire de 21 minutes le temps de trajet entre Marseille et Toulon, de 49 minutes entre Marseille et Nice et, des trains plus fréquents, plus fiables, plus rapides.
«Nous sommes la seule région de France à ne disposer que d’une seule voie ferroviaire entre ses 2 grandes Métropoles»
Christian Estrosi rappelle: «Depuis le début, je soutiens ce projet et lorsque certains rêvaient de l’enterrer, je me suis battu pour qu’il se concrétise» avant de souligner : «Nous sommes la seule région de France à ne disposer que d’une seule voie ferroviaire entre ses 2 grandes Métropoles. Ce projet, il est au cœur des compétences de la Région. Il permettra de créer des emplois, de dynamiser notre économie, de rendre notre territoire plus attractif et d’améliorer notre offre de transports». Puis d’insister : «Dès le lendemain de mon élection en tant que Président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, j’ai pris des mesures fortes pour améliorer les transports, axe fort de mon mandat ». «J’ai rencontré le Premier ministre, Manuel Valls, le 21 décembre dernier, poursuit-il, pour acter avec lui le principe d’une renégociation du Contrat de Plan État-Région. Je souhaite que l’État renforce son implication dans le projet, tant au niveau des financements que de la gouvernance. Et je ne doute pas, Monsieur le préfet, que vous saurez convaincre le Premier ministre du caractère stratégique de la Ligne Nouvelle Ferroviaire». Il se fait d’autant plus pressant sur cette question que : «notre région détient tous les records en matière de transports mais ce ne sont pas les plus glorieux. Record de France des trains annulés (20%), des trains en retard (10%) et du nombre de fraudeurs. Je ne veux plus de cette réalité qui empoisonne la vie quotidienne des 5 millions de Provençaux, d’Alpins et d’Azuréens».
Il n’omet pas de remémorer : «Le 29 janvier dernier, je signais avec le Président de la SNCF, Guillaume Pepy, un avenant au contrat de la société qui me permettra de soumettre à l’Assemblée régionale la construction d’un centre de maintenance à l’Est de la région en juin prochain. Grâce à ce projet, lorsqu’un essuie-glace se casse à Menton, le TER ne sera plus contraint de rouler à vide jusqu’à Marseille. Nous allons également moderniser ce réseau ferroviaire qui date de Napoléon III». Ligne nouvelle ou à grande vitesse, la question n’est pas là pour Christian Estrosi : «Ce qu’il faut surtout c’est que, à partir de cette voie, des connexions ferrées et routières existent. Et il faut d’autre part, que cette ligne soit une connexion interrégionale mais aussi, internationale».
Il évoque son déplacement à Bruxelles : «J’ai soutenu auprès de la Commission européenne un dossier pour obtenir des fonds européens à hauteur de 5,6 millions d’euros. Il faudrait néanmoins, monsieur le Préfet que l’État soutienne cette initiative. Car in fine, ce sont autant de moyens que les Collectivités n’auront pas à mettre pour financer la construction de cette infrastructure». «Par ailleurs, ajoute-t-il, comme je l’avais demandé le 21 mai dernier à l’occasion du dernier Comité de pilotage, l’État, la SNCF et la Région doivent contribuer largement aux 24 millions d’euros supplémentaires nécessaires pour les études et les premières acquisitions. A ce jour, 12 millions d’euros seront pris en charge par l’État et la SNCF. Les 12 millions d’euros restant doivent ainsi être financés par les 8 collectivités territoriales. Toutefois, conformément à mon engagement de campagne d’être une Région aux côtés des collectivités, je vous annonce que nous prendrons en charge 3,5 millions d’euros en plus des 1,5 nous incombant au titre de la répartition. La Région financera 5 millions sur les 12 restant. Cet effort supplémentaire de 230% sera acté lors de la révision du Contrat de Plan État-Région ».
Michel CAIRE
Le dispositif de concertation
Stéphane Bouillon, le préfet de Région a indiqué en ouvrant le débat que le Comité de pilotage a validé le dispositif de concertation, qui doit être présenté à l’enquête publique en 2017. Il permettra de retenir le tracé préférentiel et l’emplacement des gares conformément à la décision ministérielle du 7 mai 2014 validant la Zone de Passage Préférentielle de la Priorité 1 (Marseille – Aubagne ; Siagne – Nice) et à celle du 13 avril 2015 validant la Zone de Passage Préférentielle de la Priorité 2 (Aubagne – Toulon ; Est Var – Siagne). Un Comité de pilotage qui a demandé au maître d’ouvrage d‘engager une concertation en 2016 sur les variantes de tracés et les emplacements des gares pour les aménagements relevant de la Priorité 1 (désaturation des nœuds ferroviaires marseillais et azuréens) en 3 étapes. La première aura lieu du 21 avril au 30 juin 2016, elle aura pour objet l’information sur le projet. Des ateliers thématiques sont programmés, portant sur les enjeux de saturation ferroviaire, de prise en compte de l’environnement et du développement durable, menés avec les associations et les acteurs socio-économiques. De Mai à juin 2016 auront lieu des échanges et recueil des points de vue des élus locaux sur les résultats des études de variantes de tracés et les positions des gares de la Priorité 1 qui concerne la désaturation des nœuds ferroviaires azuréens et marseillais.
Pour cela, un calendrier a donc été établi en trois étapes. La première se déroulera du 21 avril au 30 juin avec des échanges et des ateliers thématiques ouverts aux associations et aux acteurs socio-économiques. La seconde, concentrée entre mai et juin, se consacrera autour d’échanges sur les variantes et les gares avec les élus locaux. La dernière étape, du 1er septembre au 30 novembre, recueillera les points de vue du public sur les tracés et la position des gares.
16 réunions sont programmées (8 d’ouverture et 8 de synthèse), ainsi que des ateliers thématiques et des expositions dans les mairies. Au terme de cette concertation, un bilan sera rendu. Si tout se passe bien, alors, les travaux pourront débuter en 2022 pour les chantiers prioritaires de Marseille et Nice. Plus d’info: lignenouvelle-provencecotedazur.fr/